dimanche 31 mai 2009

Appel des syndicats de l'éducation contre les mesures de Sarkozy

PARIS (Reuters) - Plusieurs syndicats d'enseignants, lycéens et parents d'élèves ont signé samedi un appel à une autre politique de lutte contre la violence dans les établissements scolaires, deux jours après les annonces de Nicolas Sarkozy sur ce thème.

"Les établissements d'éducation doivent avant tout rester des lieux de confiance, d'apaisement et de sérénité", écrivent neuf syndicats dans cet appel commun rédigé à Saint-Etienne, à l'occasion du congrès national de la Fédération des conseils de parents d'élèves (FCPE).

"C'est une façon de répondre de manière unitaire à tout ce qui a été dit sur la sécurité dans l'école", a expliqué à Reuters Alix Nicolet, présidente de la Fédération indépendante et démocratique lycéenne (Fidl).

"Le ministre sait que la fouille des cartables est impossible à mettre en place et ne règlera rien; il sait que la création d'une brigade volante d'intervention n'a aucun sens; il sait que vouer aux gémonies les parents dits 'démissionnaires' n'est pas une solution", énumèrent les signataires de l'appel (Fidl, UNL, FCPE, Unsa Education, FERC-CGT, Snes, Unef, SGEN-CFDT, FSU).

"Rien ne peut remplacer les rapports humains, l'éducation, la prévention, toutes choses que les portiques et les caméras de vidéosurveillance ne sont pas en mesure d'apporter", affirment-ils.

Jeudi, Nicolas Sarkozy a annoncé plusieurs mesures à la suite d'une série d'incidents médiatisés dans les établissements scolaires. Les chefs d'établissement et leur personnel d'encadrement seront habilités à fouiller cartables et sacs des élèves à la recherche d'armes éventuelles et à la saisir.

Le chef de l'Etat a évoqué le développement de la vidéosurveillance dans les établissements scolaires et son ministre de l'Education nationale Xavier Darcos l'installation de portiques de détection.

"Les agressions de personnels de l'Education nationale sont inadmissibles. Les intrusions de bandes armées de battes de base-ball dans un établissement sont intolérables", peut-on lire dans l'appel syndical.

"Néanmoins, il ne s'agit pas des formes les plus fréquentes de violence perpétrées dans les écoles et les établissements scolaires. Les agressions commises avec arme contre les personnels de l'Education nationale sont heureusement rarissimes (10 cas recensés depuis 2007)."

Selon les auteurs du texte, la politique de l'éducation du Président depuis son élection a favorisé le développement de la violence à l'école.

"Par bien des aspects la politique suivie renforce les phénomènes de violence: désectorisation, suppressions de dizaines de milliers de postes d'enseignants et de personnels vie scolaire, déstabilisation des équipes, dégradation des conditions de travail et d'étude, insuffisance du dialogue avec les parents..."

Clément Guillou, édité par Mathilde Gardin, le Monde.fr

vendredi 29 mai 2009

M. Sarkozy veut "sanctuariser les établissements scolaires"

LE MONDE | 28.05.09

"Nous devons sanctuariser les établissements scolaires." Après avoir énuméré les incidents des dernières semaines, Nicolas Sarkozy a annoncé, jeudi 28 mai, en fin de matinée à l'Elysée, une série de mesures, qui reprennent les propositions du ministre de l'éducation Xavier Darcos, à l'exception des sanctions financières infligées aux parents.

"J'entends les bonnes consciences qui crient au scandale quand le ministre de l'éducation nationale propose d'installer des portiques de sécurité à l'entrée des établissements. Bien sûr qu'il est regrettable d'en arriver là. Mais comment agir autrement dans un tel contexte. Attendre que l'irréparable se produise ?", a déclaré M. Sarkozy, citant les 17 morts de Winnenden en Allemagne en mars.

184 établissements parmi les plus sensibles vont faire l'objet d'un "diagnostic de sécurité à l'issue duquel seront adoptées toutes les mesures nécessaires", qu'il s'agisse de l'installation de portiques ou de mesures de vidéo-surveillance. L'idée est de faire du cas par cas.

M. Sarkozy estime que "les personnels de direction et d'encadrement [des établissements scolaires] devront à l'avenir disposer des moyens de s'assurer que les élèves ne transportent pas d'armes. A cette fin, ils recevront une habilitation spécifique qui leur permettra de faire ouvrir les cartables et les sacs". La fouille des cartables nécessite selon les juristes une modification de la loi.

S'y ajoute le durcissement de la répression : l'intrusion dans un établissement scolaire ne sera plus une infraction, mais un délit. Les violences contre un agent de l'éducation nationale constitueront à l'avenir des circonstances aggravantes, également lorsqu'elles se produisent à l'extérieur de l'établissement. Enfin, les établissements scolaires sont invités à avoir un "policier référent" dans le commissariat voisin.

CRITIQUES POUR "MAM"

Ce plan s'inscrit dans un plan de lutte global, contre l'insécurité, alors que la délinquance repart à la hausse. M. Sarkozy, qui a assis son crédit politique sur la lutte contre la délinquance, se livre à une critique à peine voilée des résultats obtenus par sa ministre de l'intérieur Michèle Alliot-Marie : "Il faut tout autant dire la vérité quand surviennent des évolutions moins favorables. Les résultats de ces derniers mois contrastent avec l'évolution observée depuis sept ans."

Les crimes et délit ont augmenté de près de 4 % en mars, d'un peu plus de 2 % en avril. "Les chiffres de mai ne seront sans doute pas très bons", a affirmé M. Sarkozy qui estime que "la priorité, aujourd'hui, c'est la reconquête des quartiers sensibles".

Le chef de l'Etat veut se concentrer sur vingt-cinq quartiers, dont vingt-et-un en région parisienne, qui sont "rongés par la délinquance, le trafic de drogue et le trafic d'armes". "Aucune rue, aucune cave, aucune cage d'escalier ne doit être abandonnée aux voyous. Je veux que se multiplient immédiatement les opérations coups de poings".

M. Sarkozy propose la création d'une police d'agglomération, d'abord en région parisienne. Le préfet de police de Paris aura la responsabilité de la sécurité de la capitale mais aussi la petite couronne. Il demande à ce que 200 fonctionnaires de police en plus soient affectés en Seine-Saint- Denis.

M. Sarkozy demande la constitution d'un groupe de travail pour lutter contre le trafic d'armes. Il veut que tous les services de l'Etat marchent mais dans la main, y compris le fisc et les douanes. Pour le chef de l'Etat, "il n'y a pas à mes yeux de secret professionnel qui tienne, entre services de l'Etat, lorsque la sécurité des Français ou celle de l'Etat est en jeu". Il demande l'accélération du rapprochement police-gendarmerie. "J'ai voulu cette réforme et j'entends qu'elle soit menée à son terme, Madame la ministre, dans les plus brefs délais." Michèle Alliot-Marie est prévenue.

Violences scolaires : "Il faut stabiliser les équipes"

"L'école doit être sanctuarisée", a réaffirmé, mercredi 27 mai, Xavier Darcos, qui recevait, "dans le cadre de la lutte contre l'introduction d'armes dans les établissements", les représentants des fédérations de parents d'élèves, des collectivités locales et ceux des chefs d'établissement. A cette occasion, le ministre de l'éducation a repris l'ensemble de ses propositions formulées depuis l'agression au couteau, le 15 mai, d'une enseignante par un collégien de 13 ans au collège François-Mitterrand de Fenouillet (Haute-Garonne).

M. Darcos prône notamment l'installation de portiques de détection de métaux à l'entrée de certains établissements, la création auprès des recteurs d'une "force mobile d'agents assermentés" et la possibilité juridique pour les personnels de fouiller les sacs des élèves. Ces propositions ont déclenché un tollé dans le monde enseignant, et des prises de position critiques de la part de la ministre de l'intérieur, Michèle Alliot-Marie, et du haut-commissaire aux solidarités actives et à la jeunesse, Martin Hirsch.

Eric Debarbieux, professeur à l'université de Bordeaux-II et directeur de l'Observatoire international de la violence à l'école, répond à nos questions.

La violence en milieu scolaire est-elle en augmentation en France ?

La tendance, depuis une dizaine d'années, est qu'il n'y a pas d'augmentation globale de la violence à l'école, mais une augmentation inégale, statistiquement concentrée sur les lieux d'exclusion sociale. L'essentiel consiste en "petites" violences répétées, qui ne font pas l'actualité mais sapent le moral de tous. On constate aussi, parmi l'ensemble des faits de violence, une forte augmentation de ceux visant les adultes.

Depuis plusieurs années, dans nos propres enquêtes dans les établissements "sensibles", cette dégradation de la relation aux adultes est patente. Les statistiques 2005-2006 du ministère de l'éducation, les dernières issues de plusieurs années d'utilisation d'un même outil de signalement, faisaient état d'une augmentation de 7% en un an des incidents touchant les enseignants, et de 25 % depuis 2003 des incidents touchant les personnels de surveillance et les conseillers principaux d'éducation (CPE).

Quand M. Darcos a suggéré de mettre en place des portiques détecteurs de métaux dans certains établissements, M Hirsch a dit qu'il était contre "transformer les écoles en aéroports". Certains se moquent de ce genre de proposition…

S'en moquer ? Certainement pas. Préférerait-on l'immobilisme ? Mais il est vrai qu'en France, sous le coup d'un certain affolement, des "solutions" comme la vidéosurveillance ou des détecteurs sont réclamées à cor et à cri. La moindre des précautions avant de les adopter serait d'examiner leur efficacité. L'effet des détecteurs à l'entrée des établissements a été évalué, entre autres, par une enquête du FBI. Contrairement à la légende, ces détecteurs ne sont présents que dans moins de 1 % des écoles américaines (d'après le rapport annuel "Indicators on Crime Safety" en 2006). Les effets pervers en sont bien connus : ressentiment montant des élèves, sentiment de mépris, éventuellement renforcé par la fouille des cartables, et, finalement, augmentation de la violence antiscolaire !

M. Darcos a aussi suggéré la création d'une "force mobile" intervenant "sur des missions de prévention et de contrôle" et pouvant opérer des fouilles d'élèves…

Les fouilles systématiques sont un des moyens les plus sûrs d'augmenter la violence. Quant à l'intervention ou la présence d'une "force", de nature policière ou non, tout dépend de son style. Si c'est, par exemple, une vraie police de voisinage, en lien avec les établissements, les habitants, les jeunes eux-mêmes, alors oui, il y a des expériences très concluantes, comme à Toronto, au Canada.

Chaque gouvernement, après un fait dramatique, annonce son plan contre la violence à l'école. M. Darcos parle aujourd'hui de "sanctuariser l'école"…

Quoi de nouveau ? Gilles de Robien, le précédent ministre, en parlait en 2006… comme l'avait fait François Bayrou en 1993. Cette notion se fonde sur une fausse évidence : la violence viendrait de l'extérieur. D'où une logique de clôture de l'espace scolaire. Pourtant, qu'on le veuille ou non, la relation pédagogique – un mot devenu imprononçable en France – est au cœur du problème ! Par ailleurs, l'importance de la stabilité des équipes pour la protection des élèves et des personnels est une constante dans la recherche internationale. Or, notre système de recrutement des personnels de l'enseignement secondaire est une catastrophe. Elle se traduit par l'envoi en masse de jeunes débutants, non ou peu formés, dans des établissements sensibles dont ils n'ont qu'une idée : en partir. La manière dont est cogérée la nomination de nos enseignants est insensée. J'avoue en avoir assez de le répéter.

Enfin, la formation à la gestion du stress, à la dynamique de groupe, à la prise de parole, au travail en équipe doit accompagner, à égale dignité, leur formation disciplinaire. Mais en France le débat est tellement masqué par l'idéologie que les avancées sont fort lentes, comme si la lutte contre la violence à l'école devait être "de droite" ou "de gauche". Il est triste qu'elle soit un enjeu électoral.
Propos recueillis par Luc Cédelle, Le Monde

Violence à l'école : il y a treize ans, Sarkozy prônait le contraire


Par Chloé Leprince, rue 89

Dans le rétro avec l'INA

Depuis deux mois, Xavier Darcos multiplie les prises de positions sur la sanctuarisation de l'école face à la violence. Avant lui, François Bayrou, avait déjà enfourché ce cheval. En 1996, amorçant vidéosurveillance et portiques de sécurité contre la violence scolaire, le ministre de l'Education d'alors affirmait vigoureusement sa volonté de « refaire de l'école un sanctuaire » [2].

Or, dans les soutes de l'Ina, on trouve une interview de Nicolas Sarkozy qui date de 1996. Et, il y a treize ans, ce dernier reprend à la volée François Bayrou, ne cachant pas son scepticisme… pour une politique qu'il inspire justement aujourd'hui ! (Voir la vidéo)

« Sanctuaire », c'est pourtant le terme qu'utilisaient Darcos et Alliot-Marie le 2 avril, lorsque tous deux vantaient (encore à l'unisson à l'époque) leur plan anti-violence scolaire. C'est une interview accordée au Parisien [3] qui fait date en la matière. Voici MAM dans le texte à l'époque :

« Ce qui compte, c'est la philosophie de cette nouvelle démarche : l'école doit être un sanctuaire de sécurité, où les parents sont sûrs que les enfants sont protégés, et les adultes aussi. »

Et Xavier Darcos, dans la foulée :

« Avec le président de la République, il nous est apparu que l'établissement scolaire ne peut en effet plus seulement être un lieu protégé par ses règles internes (le règlement intérieur) puisqu'il se trouve confronté à un phénomène récent, celui de la violence importée. »

Jeudi à l'Elysée

Vingt-quatre heures avant le rendez-vous à l'Elysée sur la sécurité à l'école, fixé jeudi par Nicolas Sarkozy, Xavier Darcos recevait ce mercredi des représentants des collectivités locales, des chefs d'établissement et des parents d'élève. Malgré les tacles [4] de Michèle Alliot-Marie le week-end dernier, le ministre de l'Education nationale a maintenu dans les grandes lignes [5] ses objectifs.

On peut citer, par exemple :

* des portiques de sécurité pour détecter des armes dans des établissemets ciblés
* la fouille des sacs des élèves à l'entrée par les chefs d'établissements qui deviendraient « officier de police judiciaire »

Xavier Darcos entend même maintenir la « force d'agents mobiles », rebaptisée « brigades de la paix scolaire », contre laquelle Michèle Alliot-Marie s'est récemment élevée [6].
Déjà, en 1996, la surmédiatisation…

Vous aurez noté au passage sur la vidéo qu'en 1996, Nicolas Sarkozy s'élevait aussi sur la surmédiatisation des faits de violence scolaire. Une critique que bon nombre d'opposants adressent justement à l'exécutif qui multiplie les prises de positions sur le sujet à chaque fait divers depuis le début de l'année.

C'est par exemple ce que soulignait Bernard Girard, enseignant-blogueur et riverain assidu de Rue89 [7], qui dénonce l'instrumentalisation [8] de faits épisodiques au bénéfice d'un discours sécuritaire plus vaste.

28 000 postes de fonctionnaires supprimés en 2008

LEMONDE.FR avec AFP | 27.05.09

La baisse des effectifs dans la fonction publique d'Etat, un axe essentiel de la politique gouvernementale vivement contesté par les syndicats, a été plus importante que prévu, avec 28 000 équivalents temps pleins supprimés en 2008, contre près de 23 000 initialement programmés.

Ces nouveaux chiffres risquent de jeter de l'huile sur le feu, alors que la défense du service public et de l'emploi public face à la crise fait partie des revendications des huit organisations syndicales (CGT, CFDT, FO, CFTC, CFE-CGC, FSU, Solidaires et UNSA), qui depuis janvier appellent à des journées d'action et de manifestations, notamment le 29 janvier, le 19 mars, le 1er mai et le 26 mai.

La réduction du nombre de fonctionnaires est un axe essentiel de la politique de Nicolas Sarkozy pour réduire les dépenses publiques, avec pour objectif de revenir "au même nombre de fonctionnaires qu'en 1992", quand François Mitterrand était président. Pour 2009, le gouvernement a prévu dans son budget de supprimer 30 627 postes de fonctionnaires d'Etat, et a déjà annoncé un objectif de 34 000 suppressions de postes pour 2010.

mardi 26 mai 2009

Du réseau unique à l’existence possible d’antennes :

Le SE-UNSA est le seul syndicat à avoir déposé un amendement visant à modifier le projet de texte qui figeait l’organisation des RASED en un réseau unique de circonscription. Pour le SE-UNSA la nouvelle rédaction permet l’existence d’antennes RASED, notamment en milieu rural, là où les distances entre les écoles sont importantes. Il s’agit pour le SE-UNSA de garantir une proximité d’action et une meilleure couverture du territoire. Le secteur d'intervention des personnels doit être suffisamment limité pour permettre une véritable efficacité pédagogique : tout élève en difficulté doit pouvoir bénéficier des aides nécessaires, dans le cadre du service public d’éducation.

Cet amendement a reçu un accueil favorable des services du ministère.

Le SE-UNSA a également insisté pour que le texte mentionne que l’implantation des emplois ainsi que les secteurs d’intervention soient débattus en CTP, et que les frais occasionnés lorsque les personnels sont appelés à se déplacer soient prévus lors de l'implantation de ces emplois.

Le ministère a fait évoluer le texte en ce sens.


sources : SE UNSA
Les heures de synthèse du Rased ont encore fait débat…

Le 29 avril, le SE-UNSA, le Snuipp-FSU, et le Sgen -CFDT ont adressé une lettre à Xavier Darcos 2009 lui demandant de respecter le principe des trois heures de coordination et synthèse spécifiques aux RASED dans la nouvelle circulaire.

De plus, le SE-UNSA pour sa part, a déposé aussi un amendement visant à mieux prendre en compte ces trois heures de synthèse et de coordination. Les enseignants des RASED doivent pouvoir assurer le travail d’analyse et de suivi des élèves en difficulté d’une part et le travail avec leurs collègues d’autre part.

Même s’il ne nie pas la spécificité des missions, le ministère n’entend pas déconnecter les enseignants spécialisés du décret de juillet 2008 qui s’applique à tous les personnels du premier degré. Dans ces conditions, la ventilation de trois heures fixes par semaines devient impossible.

Nous avons quand même obtenu une rédaction qui permette les 3H en moyenne sur l’année scolaire, ce qui conduira les personnels à faire des choix notamment dans les animations pédagogiques de circonscription.

Une diminution inquiétante des départs en formations spécialisées

Le SE-UNSA a dénoncé la diminution des départs en stage de formation pour la rentrée prochaine. Nous avons demandé qu’une enquête précise soit menée en urgence auprès de tous les départements afin d’obtenir des départs en stage là où il le faut. Pour le SE-UNSA c’est le fonctionnement et l’efficacité des RASED dans un proche avenir qui sont gravement menacées !

Le groupe de travail sur la difficulté scolaire doit se réunir « une dernière fois » le 15 juin prochain, avant une présentation de la nouvelle circulaire au CSE du 18 juin.

lundi 25 mai 2009

COMMUNIQUE du Mouvement des enseignants en résistance

collectif des désobéisseurs de la Haute-Garonne Un enseignant à nouveau sanctionné en Haute-Garonne ! Christian Borgetto, enseignant à l'école Jean Rostand de Nailloux (31) était convoqué mardi 19 mai à 18h à l'Inspection Académique de la Haute-Garonne.

Membre actif de l'ICEM (Institut de Coopération de l'Ecole Moderne, pédagogie Freinet), il est entré en désobéissance pédagogique ouverte dès le mois de novembre 2008 en signant une lettre collective de désobéissance adressée à son inspecteur. Soutenu par une centaine d’enseignants et de parents qui se sont rassemblés aux portes de l’Inspection Académique, Christian Borgetto, accompagné par cinq représentants syndicaux, a été reçu par l’inspecteur d’académie adjoint Christian Wilhem pendant plus d’une heure. L’administration a décidé de lui retirer un jour de salaire par semaine à compter du 29 avril pour le motif de ne pas appliquer réglementairement le dispositif de l’aide personnalisée, deux heures par semaine, le mercredi matin. Sur ce temps-là, Christian Borgetto prend l’ensemble des élèves et met en place des dispositifs coopératifs pour aider les élèves en difficulté. Le mouvement des enseignants en résistance pédagogique s’élève contre les accusations de sectarisme proférées par l’administration à l’encontre d’un enseignant dévoué, compétent et expérimenté, membre actif d’un mouvement pédagogique reconnu, et qui a le soutien entier des parents d’élèves de sa classe. Il dénonce l’immobilisme et l’incompétence de l’Inspection Académique, incapable d’entendre et de comprendre les motivations professionnelles et pédagogiques qui ont amené Christian Borgetto comme des dizaines d’enseignants du primaire sur le département, et des milliers dans toute la France, à entrer en désobéissance ouverte tout en effectuant l’intégralité de leur service. Alors que les enseignants désobéisseurs ont reçu dimanche dernier, sur le plateau des Glières, le soutien public des anciens Résistants Raymond Aubrac et Stéphane Hessel, ils réaffirment que cette répression disproportionné e n’entamera pas leur détermination à œuvrer pour un service public d’éducation digne de ce nom. Ils appellent les enseignants du primaire à poursuivre la résistance pédagogique pour faire échec aux lois et décrets scélérats qui déconstruisent l’école publique et laïque de ce pays. Blog Résistance pédagogique pour l’avenir de l’écolehttp://resistancepe dagogique. blog4ever. com/blog/ index-252147. html

Contact : 06 61 58 10 55

petit message du collègue André O.

Chers collègues et amis,

Le Monde 2 publie cet article de Pierre Assouline sur le décret
scélérat du 16 avril dernier. Je rappelle que, si ce texte est
appliqué, la Catho pourra ouvrir des masters enseignement et former
de futurs enseignants du public (soit l'inverse de la situation
actuelle). C'est ce qui avait amené Caroline Fourest à titrer un
article dans le Monde quotidien : "Le prêtre formera l'instituteur" .
Bien cordialement,

André OUZOULIAS

IUFM de Versailles - Université de Cergy-Pontoise

Non au coup de force gouvernemental ! L’Université ne se laissera pas humilier

Appel de la Coordination Nationale Formation Des Enseignants (CNFDE), 22 mai 2009

La mobilisation des formateurs dans les UFR et les IUFM a permis de faire reculer le gouvernement, principalement sur les échéances. Mais aujourd’hui, il prépare un coup de force pour promulguer avant l’été les décrets modifiant le recrutement des enseignants. Sans attendre la fin des travaux de la « commission de concertation », dont le rapport doit être remis le 15 juillet, il a inscrit l’examen de ces décrets à l’ordre du jour de la Commission paritaire technique ministérielle (CTPMEN) du 27 mai et du Conseil supérieur de la fonction publique d’État du (CSFPE) du 12 juin :

* La « réforme » est en marche pour 2011, une « réforme » qui conserve toute sa nocivité (l’année bac + 5 à la charge des étudiants, une année de M2 ingérable où il faudra concilier préparation au concours, mémoire de recherche et stages éventuels, la fin de la formation en alternance…). Elle contient toujours les dispositions qui, tout à la fois, mettraient en péril les masters recherche et feraient disparaître les IUFM. Au total, on assisterait à une dégradation de la qualification réelle des enseignants débutants, tant du côté de la maîtrise des savoirs académiques que de celui des compétences professionnelles, et par voie de conséquence, de la qualité du service public d’éducation.

* Le dispositif prévu pour l’année dite transitoire 2010-2011 cumulerait les inconvénients pour les lauréats : exclus de la reconnaissance de leur formation au niveau master, privés de la « revalorisation », privés de formation initiale en IUFM, ils auraient, certains pour la première fois, à prendre en charge des élèves pour 2/3 de leur temps de service (contre 1/3 aujourd’hui).

Dans quelle république sommes-nous ? Le gouvernement s’exonère de la responsabilité des grèves que les universitaires et étudiants ont dû décider démocratiquement pour protéger l’Université, la recherche et la formation des maîtres contre sa politique de saccage. Mais cela ne suffit pas, il érige maintenant la provocation et l’humiliation en mode de gouvernement. Comment qualifier autrement les déclarations où il fait passer les opposants à sa politique universitaire pour une petite bande d’activistes professionnels ? Comment qualifier autrement son mépris pour les membres de la commission Marois-Filâtre à qui il demande de réfléchir à la formation des maîtres tout en installant le cadre juridique de sa « réforme » ?

Face à la gravité du coup de force, face à cette nouvelle humiliation publique de l’Université, l’action doit se poursuivre et s’amplifier, la riposte doit s’organiser sans délai :

* en demandant le retrait immédiat des décrets sur le recrutement des enseignants de l’ordre du jour des instances consultatives (CTPMEN et CSFPE) ;
* en alertant partout les Présidents d’Université, les directeurs d’IUFM, les représentants syndicaux, les élus, parlementaires et élus territoriaux… ;
* en faisant connaitre les textes et les documents qui émanent de la CNFDE et qui permettent de faire valoir ce que demandent les formateurs.

À la demande de nombreux collectifs, le secrétariat de la CNFDE décide de réunir la quatrième coordination nationale. Celle-ci se déroulera samedi 6 juin à Paris, à partir de 9 h 30 (le lieu sera précisé prochainement) .

Le secrétariat de la CNFDE prend contact dès maintenant avec la CPU, la CDIUFM, les organisations syndicales, les syndicats étudiants et associations de parents d’élèves, la coordination nationale des universités, les sociétés savantes, les mouvements pédagogiques… pour les inviter à cette quatrième coordination nationale et pour réunir au plus tôt les conditions d’une riposte à la hauteur des enjeux.

Xavier Darcos, Valérie Pécresse et la mastérisation,

par Brigitte Perucca, LE MONDE

Les universités sont quasiment débloquées, mais les Instituts universitaires de formation des maîtres (IUFM), eux, sont encore crispés. Même si Xavier Darcos, chargé de la réforme de la formation des professeurs, a en partie désarmorcé la grogne en repoussant sa mise en oeuvre d'un an, le problème n'est que différé. Cette "mastérisation" aura constitué la face cachée du mouvement qui agite les universités depuis huit semaines.

Tout sauf anodine, puisqu'elle modifie le niveau de recrutement et la façon dont vont être formés les professeurs de ce pays, cette réforme a une autre caractéristique : son traitement concerne certes au premier chef le ministère de l'éducation, qui recrute les professeurs mais a de fortes implications pour le ministère de l'enseignement supérieur qui les forme.

Xavier Darcos et Valérie Pécresse auraient dû en bonne logique penser et agir la réforme ensemble. Or le moins que l'on puisse dire est que les deux équipes ministérielles n'ont traité le sujet ni en harmonie ni même en commun. Pendant toute la durée de la crise, les deux ministres n'ont cessé - en privé - de se renvoyer la responsabilité de l'impasse dans laquelle se trouvait le mouvement des universités.

A chaque fois qu'on évoque devant elle les difficultés de mise en oeuvre, mais aussi le mal-fondé de la réforme de la formation des maîtres, la ministre de l'enseignement supérieur répond par un "joker" ! Cette réponse en forme de pied de nez signifie que Mme Pécresse n'approuve ni ne défend vraiment une réforme qui n'est pas la sienne. De surcroît, Mme Pécresse n'a pas été dupe de l'empressement de M. Darcos à vouloir réaliser la mastérisation si promptement : elle lui permettra d'économiser à terme des milliers de postes.

Cette mastérisation - qui vise à traduire concrètement le fait que tous les enseignants seront recrutés à bac + 5 - n'est pas seulement une mesure d'économie. C'est une réforme qui permet à M. Darcos de satisfaire tous ceux qui veulent en finir avec les IUFM. Créés par Lionel Jospin, ils sont honnis d'une bonne partie du monde académique et universitaire. Mais bizarrement, la contestation de cette réforme n'est pas venue des IUFM, muets dans un premier temps devant le dépeçage de l'aspect "professionnel" de la formation enseignante. Leurs critiques ont cependant fini par émerger, les directeurs d'IUFM regrettant que les nouveaux futurs enseignants soient "lâchés" sans formation devant des classes.

Les présidents d'université n'étaient pas mécontents de récupérer dans leur giron une formation que certains d'entre eux jugent confisquée par les "pédagogues" et dont le rattachement à l'université paraît logique. Mais comment s'y prendre, dans l'université telle qu'elle est, pour assurer à la formation d'enseignant le caractère professionnalisant dont elle a besoin ? Les universitaires, non préparés puisque mis à l'écart des préliminaires de la réforme, en ont réalisé assez vite les effets collatéraux.

Les enseignants- chercheurs se sont ainsi inquiétés de la création de cet "ovni" que risque d'être le master "enseignement" . De quoi seront "faits" ces masters ? S'agit-il d'une sorte de "pot-pourri" de disciplines dont l'enseignement n'aurait, de fait, rien d'universitaire puisqu'il s'agit de garantir que les futurs professeurs des écoles possèdent bien les connaissances de base nécessaires ? Que deviendront ces jeunes en cas d'échec ? N'y a-t-il pas un risque que cette filière capte les meilleurs des étudiants en sciences humaines, ce qui, du coup, priverait ces filières de "bons" étudiants ? Que l'on juge ces critiques discutables ou irrecevables ne change rien à l'affaire : les choses auraient dû être dites et débattues avant d'être imposées.

De la même manière que l'on ne change pas par "décret" un rapport aussi complexe que celui de l'enseignement et de la recherche, on ne peut bousculer en quelques semaines, sous prétexte d'économies, une formation aussi sensible que celle des professeurs. Et il y a fort à parier que tous les aspects de la réforme auraient été mieux traités si un seul ministère avait piloté ladite réforme.

Car cette gestion morcelée ne tient pas seulement au fait que les titulaires des deux portefeuilles ne s'entendent pas. Elle démontre aussi que l'enseignement est un continuum difficile à scinder. Les incompréhensions et les malentendus autour de la mastérisation auraient peut-être été résolus plus tôt si le dossier avait été d'emblée étudié sous toutes ses facettes. Ce qui vaut pour la formation des maîtres peut s'appliquer à d'autres dossiers comme la réforme du lycée. Une bonne partie de l'argumentaire de M. Darcos pour "changer" le lycée repose sur l'idée qu'il ne prépare pas convenablement aux exigences de l'enseignement supérieur.

Et que dire si demain l'enseignement supérieur était séparé de la recherche de manière à "offrir" à Claude Allègre, l'ancien ministre de l'éducation de M. Jospin, le portefeuille sur mesure (la recherche et l'industrie) qu'il réclame ? Nul doute que les enseignants- chercheurs et les chercheurs, à qui M. Allègre n'a pas laissé que des bons souvenirs, auront du mal à s'y retrouver.

Brigitte Perucca, service Planète

jeudi 21 mai 2009

Et si l'on évaluait l’évaluation de CE1…

"Une bonne évaluation est légitime et indispensable pour l’élève, l’enseignant et les programmateurs de l’E.N. Mais tout évaluateur doit connaître les limites de l’évaluation qu’il propose". C'est le rôle que se fixe Jacques Delacour qui analyse pour nous l'évaluation de CE1.

Rien ne permet d’affirmer que les items proposés constituent un reflet exact de ce que devrait savoir l’élève. Ils reflètent le souhait du programmateur. Vous pouvez toujours souhaiter que votre enfant de 2 ans parle 4 langues…

Encore moins probable, une courbe de Gauss, rendant compte de l’éparpillement des résultats, ne signifie pas des niveaux insuffisants, moyens ou supérieurs de connaissances. On a déjà fait le coup avec le QI…

Chaque item devrait faire l’objet d’une publication de ses résultats. On verrait ainsi que l’item « désigner le plus petit nombre » est beaucoup plus réussi que les problèmes. Peut-on décemment additionner ces deux items pour déterminer le niveau de l’élève ? A la limite, le problème n’est-il pas le seul à rendre compte de la capacité mathématique ? Mais si les résultats aux problèmes sont désastreux, ne faut-il pas penser que leur niveau n’est pas de CE1 ? J’invite les maîtres à proposer les problèmes dans toutes les classes de l’école pour vérifier la progression du succès. Ils seront peut-être surpris de voir que certains CM1 ne réussissent pas !

Et que vont apporter ces évaluations pour une réflexion sur l’efficacité des pédagogies appliquées ici ou là en CE1 ? A-t-on seulement essayé de comprendre pourquoi des classes équivalentes n’ont pas les mêmes résultats ? On a parlé de l’effet maître, mais l’effet pédagogie est-il contrôlé ? Peut-être par peur de constater que certaines pédagogies, dites marginales et seulement tolérées, réussissent mieux que la pédagogie « officielle ».

Autre remarque : comment ne pas penser que la publication prématurée des épreuves ne va pas en changer les résultats ? Il serait bien dommage que des élèves trouvent de l’aide directe ou indirecte, qui se retournerait contre l’E.N. dont on se gausserait des résultats désastreux. La pression mise sur les enseignants, en publiant les résultats (ils le seront d’une façon ou d’une autre) devrait les conduire à ouvrir un contre-feu tout simple, faire passer les items les plus difficiles à tous les élèves de l’école. En comparant les résultats avec les CE2 ou même CM1, on aurait des surprises. De même, en réunion de parents, puisque ces derniers connaissent le système en base 10, leur demander de compter en base 4, leur réapprendre le système de numération (comptage) positionnelle en base 4 puis leur faire appliquer leur savoir sur une soustraction à retenue en base 4. Cela leur donnera une idée de ce qui est demandé en CE1 à leurs enfants.

Et il est dommage qu’un outil comme l’échelle Dubois-Buyse reste inutilisé pour tester l’orthographe lexicale. Là encore, les maîtres peuvent proposer à la dictée une liste de mots tirés de l’échelon 11 et vérifier la situation de leurs élèves par rapport à une statistique établie sur 1 717 765 graphies réalisées par 59 469 élèves. Mais au fait, connaît-on cette échelle si pratique au Ministère ?

La messe est dite : il faudra beaucoup de savoir-faire, d’expérience, de connaissances, de mesure et d’intelligence pour parvenir à tirer quelque enseignement profitable de cette évaluation. Une telle dépense d’énergies, de temps, de finances, mériterait que cela aboutisse à des constats profitables pour tous : programmeurs officiels, enseignants, élèves et parents.

Les résultats doivent aussi remettre en question un retour trop accentué du balancier programmatique : avoir abandonné certains points des programmes de 45 ne signifie pas qu’il faut y revenir en totalité. Un long travail d’équilibre entre la pratique réalisable et les programmes reste à faire, sachant que le savoir enseigné n’est finalement que le support d’un développement intellectuel et moral que la pédagogie met en place pour faire de l’apprenant momentané un apprenant perpétuel.

Commentaires point par point (pour les cas les plus frappants) :

Français :

Exercice 16 : lecture
On rate une occasion de comparer les vitesses de lecture : un simple chronométrage de la lecture aurait permis de constater combien cet indice apporte d’informations quant à la maîtrise de la lecture, surtout en CE1.

Item 7 – 8 – 9
L’item le plus difficile n’est pas en fin d’exercice. Les mots commençant tous par « p » devraient se trouver en dernière ligne.

Page 5 Question N°4 : 2 fautes sur le cahier de l’élève …
Cloué (e oublié) et terrifié (e oublié)

Page 8, exercice 6
Grammaire formelle qui n’améliore pas l’intelligence du texte. Plus des deux tiers de chaque classe ne réussira pas tout correctement.

Il est maladroit que le texte fasse lever « une main » à la place de « la main ». On plie le texte au test de grammaire... Qui écrirait qu’il a levé une main en classe pour obtenir la parole ?

L’exercice aurait pu demander, comme dans l’item suivant, de souligner un verbe dans une phrase, un nom dans une autre…etc. et les résultats seraient différents (les maîtres peuvent tester dans leur classe, en reprenant les phrases du test officiel)

Exercice 7
Même formalisme, qui n’aura aucune corrélation avec l’intelligence du texte.

Le métalangage grammatical est le dernier souci des enfants de CE1 qui ne peuvent comprendre son utilité et doivent seulement mémoriser des mots (nom, article, verbe, sujet) sans contenu conceptuel véritablement accessible. Les résultats le prouveront. Le test simultané de nature (verbe) et fonction (sujet) pousse à l’erreur.

Page 9
Dans un cas la consigne est compréhensible (le mot contraire est employé à la place d’antonyme), dans l’autre, on emploie le mot synonyme. Si on veut vérifier que l’enfant sait ce qu’est un mot quasiment équivalent, il ne faut pas créer une frontière cognitive au niveau lexical. Même si le maître explique synonyme, cette explication peut s’évanouir au fil des items suivants.

Page 10, Dictée de mots :
Quand Alfred Binet conseillait déjà en 1911, de ne pas dicter des mots inconnus, mais d’opter pour une connaissance préalable du mot, de peur d’inscrire une fausse image visuelle du mot, on est étonné de cette « dictée ».

On peut aussi se demander comment les enseignants vont lire « jungle », comme à l’origine orale du mot ou comme la lecture l’impose parfois, comme elle a imposé dompteur en prononçant le p qui ne se lit pas (baptême) !

Tout instituteur sait qu’il ne faut pas faire écrire des mots fautivement.

Si, comme je le dis depuis des années, on ne confondait pas coder et décoder, cela n’arriverait pas.

Si on voulait vérifier que l’enfant savait transcrire quelques phonèmes, on aurait pu proposer :

Moustache (échelon 8), soleil(7), rédaction((9), journée(10), fromage(11), véritable (12), tous inclus dans une phrase.

Les mots irréguliers choisis peuvent laisser perplexe… Si on consulte l’échelle orthographique Dubois-Buyse : aucun des mots ne figure parmi les mots connus par 75% des élèves en CE1.
(...)
Les résultats de l’évaluation permettront donc de faire le point sur la validité de l’échelle Dubois-Buyse.

Il aurait été profitable d’introduire les mots dans une phrase pour les faire écrire, comme le conseillent Ters, Mayer et Reichenbach, question de sens, de bon sens :

« Je suis toujours à l’heure. écrivez toujours »

Mathématique :

Page 15, Exercice 3
L’exercice proposé est très difficile pour des CE1. Car il teste simultanément deux capacités.

Les élèves doivent inférer la règle de composition et ensuite l’appliquer correctement. Le seul fait d’écrire le premier nombre correctement indique que la règle a été trouvée, l’ensemble correct indique le calcul exact.

La division par deux ne devrait être réussie au mieux que par 20% des élèves. J’ai vu une caissière poser sur sa calculette 25x4….Alors la moitié de 100 ou de 50 en CE1, allez donc savoir !

Exercices 4 et 5
Même objectif, on pourrait éviter le doublon.

Page 16, Exercice 6
Le comptage ne donne aucune indication de connaissance mathématique nécessaire pour résoudre les problèmes. Même dans la vie courante on ne compte plus (monnaie, poids, et comptage de clous ou de pièces par pesage…). On ne devrait donner le point qu’à ceux qui ont entouré des groupes de 10 triangles, même si le nombre final est faux !

On voit ici la limite du papier-crayon et des photocopies remplaçant la manipulation. On peut supposer que tous les élèves compteraient manuellement correctement 49 jetons. Leur manière de compter n’est pas innocente pour la suite (groupement par 5, 10 ou comptage en récitant la comptine, un à un)

Les élèves utilisant les réglettes Cuisenaire (4 oranges plus une bleue) vont être surpris de ce comptage de maternelle.

Page18, Exercice 7
La difficulté des opérations n’est pas progressive, il aurait fallu proposer l’ordre BADC. Les résultats de la soustraction seront désastreux par rapport à l’addition. En fin de CE1 peu d’élèves, qui ont pourtant bien compris le fonctionnement, arrivent à réaliser mentalement de telles opérations (13-6). Ce que j’ai constaté en testant les élèves de CE1 arrivant en CE2 pendant plusieurs dizaines d’années (voir l’évaluation au CE2 – J.Delacour – Hachette)

Page 19, Exercice 8
Des divisions sont proposées alors que le livre du maître fait état seulement d’additions, de soustractions et de multiplications (page19)

Exercice 9
Les additions ne sont pas graduées, l’une aurait pu se faire sans retenue, l’autre avec retenue, proposer deux opérations avec retenue c’est s’assurer de l’insuccès, est-ce le but recherché ?

Page 20, Exercice 10
Une seule soustraction, c’est insuffisant : une hirondelle ne fait…

Statistiquement cela n’a absolument aucune valeur.

Ne pas tester soustraction sans retenue puis avec retenue est aussi une erreur. Je pense que 15 à 20% des élèves réussiront cette soustraction à retenue. Ce pourcentage que j’ai constaté durant des années n’a aucune influence sur la suite de la scolarité en mathématique.

Page 21, Exercice 13
Le problème est trop compliqué pour la majorité des élèves. Il faut, sur une seule question, répondre à plusieurs : trouver la somme dont on dispose, trouver le prix de 3 B.D., trouver le reste. Le point accordé est donc très difficile à obtenir… La réussite par moins de 50% des élèves rendrait ce test inutile.

Page 24, Exercice 19
Un travail de fourmi ! Ca manque un peu de réalisme, reviendrait-on aux robinets qui fuient et aux baignoires qui se remplissent ? Doublon avec le 17

Seuls quelques points ont fait l’objet d’une critique que j’espère éclairée. L’ensemble ne répond pas du tout à un objectif d’évaluation formative et assez mal aux critères d’une évaluation sommative fiable. Aucune conclusion sérieusement étayée ne peut être tirée de l’ensemble des résultats.

Jacques Delacour, Directeur d’école honoraire

Mastérisation : le passage en force

Sur le site du ministère la réforme est mise en place.

( http://www.educatio n.gouv.fr/ cid25081/ masterisation- la-nouvelle- formation- des-enseignants. html#Les% 20principes% 20de%20la% 20r%C3%A9forme),

avant que les groupes de travail aient terminé leurs réunions, et que la commission Marois – Filâtre ait commencé ses consultations.

Nos revendications ont été portées au ministère de façon officielle et explicite lors des GT. Il ne peut feindre de les ignorer. Sa réponse est “j’écoute, mais je ne tiens pas compte!”

* La formation (durée non précisée) que les stagiaires recevront est officiellement appelée “formation continue” (et non plus “formation continuée” terme pudique employé dans les groupes de travail). Autrement dit, cela officialise la disparition des IUFM, puisqu’ils ne sont chargés que de la formation initiale.

* La revalorisation salariale ne s’applique qu’aux débutants. Qu’en penseront les professeurs actuellement titulaires qui espéraient à bon droit une revalorisation salariale?

* les stages en responsabilité POURRONT avoir lieu. Ils auront une longueur MAXIMALE de 108h. Bref, en fonction des besoins on fera appel à des étudiants de master pour assurer les remplacements des titulaires ou plus probablement des stagiaires partant en formation continue. Autrement dit, dans les classes, les professeurs débutants seront remplacés par des étudiants. Qu’en penseront les familles ?

* il y aura 12 000 bourses “au mérite”. Comment se fera la répartition ? à partir de quels critères? Combien chaque université, chaque département recevra-t-il de bourses ? Qui arbitrera la foire d’empoigne au moment de la répartition des bourses au mérite entre universités ?

Le reste (l’organisation des masters) n’est pas fixé : le ministère de l’éducation nationale s’en moque, la seule chose qui comptait, ce sont les économies budgétaires, lesquelles procèdent d’un choix idéologique et politique.

Comment arrêter le passage en force ?

Sylvie Plane

Circulaire sur les missions des personnels de RASED :

Un texte contraire aux revendications des personnels, selon le SNUDI FO

Le projet de circulaire ministérielle ne saurait obtenir l’accord du SNUDI Force Ouvrière, tant que subsistera une confusion entre les aides apportées par les enseignants spécialisés des RASED et la mise en place de l’aide personnalisée et les stages de remise à niveau.

Une telle confusion sert à justifier la suppression de 3000 postes d’enseignants spécialisés au budget et la réduction drastique des départs en stage CAPA-SH, option E, option G et psychologues scolaires qui, comme l’a reconnu lui-même le ministère, est très en deçà des besoins des écoles.

Un manque de départs en stage qui remet en cause l'avenir des aides spécialisées

Le SNUDI Force Ouvrière et les autres organisations syndicales, s’alarment depuis des mois sur les menaces qui pèsent sur la formation CAPA SH , notamment dans les options « E » et « G ». Si les propos se sont voulus rassurants lors des différentes réunions du groupe de travail, aucune mesure concrète n’a été prise par le Ministère pour favoriser, dans les départements, les départs en stage de formation spécialisée.

Les personnels de RASED ne sont pas des personnels ressources pour les écoles

Le projet de circulaire, dans un tel contexte, ne pourrait alors avoir comme conséquences à terme que de transformer les enseignants spécialisés des RASED en personnels ressources auprès de leurs collègues. Pour le SNUDI FO , comme pour les professionnels des RASED, il est impératif que les missions des enseignants spécialisés demeurent exclusivement la prise en charge, auprès des élèves, de la difficulté scolaire.

Maintien des trois heures de coordination et de synthèse

C’est avec cet objectif que le SNUDI FO poursuit ses interventions au ministère afin que soit précisée explicitement dans la circulaire la garantie des trois heures de concertation dans les obligations de services des enseignants spécialisés.

En effet, il est tout aussi indispensable qu'un temps conséquent (estimé à trois heures hebdomadaires par les professionnels) puisse être consacré à la concertation de l'équipe spécialisée afin, à la fois, d’apprécier la nature de l'aide spécialisée nécessaire à apporter aux élèves suivis et mener à bien les synthèses de ces dernières.

En effet, la garantie, dans un texte réglementaire, de l'intégralité de ces heures est indispensable pour les professionnels comme reconnaissance de leurs missions auprès des élèves.

Pour toutes ces raisons, le SNUDI FO demande que le projet de circulaire RASED ne soit pas publié en l’état et que se poursuivent les négociations avec les organisations syndicales sur la base des revendications des personnels.

Le SNUDI FO décide de poursuivre, à tous les niveaux, la mobilisation des personnels pour obtenir le rétablissement des 3 000 postes RASED supprimés au budget 2009.

Montreuil le 19 mai 2009

La démobilisation des enseignants.

L'heure est venue de faire un bilan de l'action de M. Darcos
Les avis des amis de l'école publique et des progressistes sont très négatifs. On ne peut pas parler de réforme, le mot réforme évoquant la notion de progrès, mais d'une série de mesures toutes régressives, autoritaires, inspirées par une conception rétrograde de la société, fondées sur une idéologie ultra libérale récente dans l'histoire de notre pays et sur une volonté de réduire la dépense publique à tout prix. Si les protestations et les revendications quantitatives ont fait l'objet d'actions vigoureuses, les vrais problèmes ont été trop souvent sous estimés, parfois délibérément ignorés, alors qu'ils auront des conséquences dramatiques pour l'éducation et pour la société. Les nouveaux vieux programmes ultra régressifs, la semaine de 4 jours imposée et quasiment irréversible alors que le vrai problème est celui de la journée, le soutien factice, l'abandon des politiques éducatives territoriales, la disparition de la formation, le déni de la pédagogie, etc, etc... La catastrophe que les pédagogues ont annoncée peut malheureusement être confirmée. On peut s'étonner de l'indulgence, des compromis, de l'absence de courage, de la frilosité observés ici et là. On peut regretter l'absence de projet alternatif crédible et mobilisateur.
Dans ce contexte, un problème clé n'est jamais évoqué et encore moins traité, c'est celui de la démobilisation des enseignants, conséquence de plusieurs éléments
- le balayage d'un revers de main des programmes de 2002 et de toute l'action menée au cours des 30 ans écoulés
- les volte face serviles de nombreux cadres qui, après avoir prôné, avec plus ou moins d'engagement il est vrai, la rénovation pédagogique, ont accepté de dire que tout ce qui avait été fait est nul et de donner leur caution à la nouvelle idéologie mise en oeuvre
- le développement de l'autoritarisme de l'encadrement. Exécutants eux-mêmes, contrôleurs, les cadres se mettent à considérer les enseignants comme des exécutants eux aussi. Un responsable syndical important des inspecteurs considère par exemple qu'il arrive un moment où il faut bien sévir et contraindre. Pressés par leur pyramide hiérarchique, ils multiplient eux-mêmes les pressions. Voir par exemple la multiplication de comptes rendus obligatoires que personne n'a le temps de lire et d'exploiter, le formalisme, les sanctions, les exigences, les contrôles
Je pense comme ancien instit, comme inspecteur ayant 30 ans de carrière, comme militant pédagogique à l'écoute du terrain dans notre académie où j'ai gardé de nombreux contacts et dans toute la France où, à l'occasion des conférences débats que j'anime un peu partout au terme desquelles je rencontre beaucoup d'enseignants, que les enseignants ont perdu la "foi", la confiance, le sentiment de participer à un grand projet collectif... Et je les comprends
Mais qui le ressent et qui le dit?
La responsabilité de cette situation est partagée: le pouvoir évidemment, mais aussi les partis et les syndicats, les cadres persuadés que "chez eux tout va bien", que c'est toujours le voisin qui exagère.
Redonner de l'espoir, de la confiance, de la liberté, remobiliser les équipes réellement (pas seulement en apparence), permettre de penser et de s'exprimer, comprendre.. La tâche du prochain ministre sera rude.

Voir ce nouvel article publié par le café pédagogique de ce jour:


http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2009/05/Frackowiak_MouMmeleprochainministre.aspx

vendredi 15 mai 2009

Des jardins d'éveil pour les 2-3 ans

Il sera peut-être l'un des premiers maires de France à inaugurer un jardin d'éveil : Thierry Barba, maire de Ville-en-Tardenois, une commune de 600 habitants située dans la Marne, compte ouvrir à la rentrée 2009 l'une de ces structures que le gouvernement vient d'inventer. Dès le mois de septembre, les anciens locaux de la poste du village, 80 m2 dans un bâtiment communal, devraient accueillir douze enfants.

Si la commune de Ville-en-Tardenois s'est lancée dans cette aventure, c'est en raison de la pénurie de places d'accueil pour les moins de trois ans. "Nous avons cinq assistantes maternelles, mais tout est complet, soupire le maire. Une microcrèche privée va ouvrir en septembre, mais les neuf places sont déjà prises !"

Lundi 11 mai, Thierry Barba a reçu la visite de la secrétaire d'Etat à la famille, Nadine Morano, qui a profité de ce déplacement pour présenter le mode d'emploi de ce moyen de garde "innovant".

L'idée de créer des jardins d'éveil a été lancée, à l'été 2008, par la députée (UMP) Michèle Tabarot. "Il est rapporté des cas d'enfants qui s'ennuient dans les crèches qui, comparativement à l'école maternelle, proposent plus de jeux libres, écrivait-elle dans un rapport sur la petite enfance. Inversement, si l'école maternelle propose davantage d'activités pédagogiques, elle sait moins bien gérer les temps d'attente."

Michèle Tabarot proposait donc de créer une structure intermédiaire entre la crèche et l'école maternelle. Cette idée a été reprise par Nadine Morano, qui compte ouvrir 8 000 places en jardins d'éveil d'ici à la fin du quinquennat, en 2012. "Ces structures sont beaucoup plus adaptées qu'une préscolarisation, car les enfants de 2 ans ont besoin d'un accompagnement plus personnalisé", estime la secrétaire d'Etat.

Les jardins d'éveil accueilleront des enfants de 2-3 ans, qu'ils soient propres ou non, dans des locaux communaux ou des établissements d'accueil existants. Ouverts de 8 heures à 19 heures au moins deux cents jours par an, ces structures afficheront un taux d'encadrement situé entre la crèche (un adulte pour huit enfants) et l'école maternelle (un pour quinze) : ils compteront, selon les moments de la journée, un adulte pour de huit à douze enfants.

Ces structures seront principalement financées par les caisses d'allocations familiales (CAF) et le "porteur de projet", qu'il s'agisse d'une commune, d'une administration, d'une association ou d'une entreprise. Lors de l'aménagement des locaux, la CAF ou la Mutualité sociale agricole apporteront une aide moyenne de 1 000 euros par place. Elles participeront ensuite aux dépenses de fonctionnement.

Alors que l'école maternelle, qui accueille déjà certains enfants de 2 ans, est gratuite, les jardins d'éveil seront payants : la participation des parents variera en fonction de leurs revenus, comme dans les crèches.

Nadine Morano a présenté un barème indicatif pour la présence d'un enfant vingt jours par mois, dix heures par jour : les familles gagnant un smic paieront 42,50 euros par mois, celles qui gagnent trois smic 127 euros et celles qui gagnent quatre smic 178 euros.

Pour le SNUipp-FSU, le principal syndicat du primaire, le gouvernement souhaite substituer à l'école maternelle "une garderie beaucoup plus coûteuse pour les familles". Les professionnels de la petite enfance sont, eux aussi, sceptiques. "Douze enfants par adulte, c'est 50 % d'enfants en plus par rapport à la crèche, ce n'est pas rien !, souligne Christine Accolas-Bellec, déléguée nationale de la Fédération nationale des éducateurs de jeunes enfants. Comment, dans ces conditions, prendre le temps de développer l'apprentissage du langage ?"

Nombre d'éducateurs comprennent mal le principe même de la création des jardins d'éveil. "Pourquoi créer des structures spéciales pour les 2-3 ans ?, poursuit Mme Accolas-Bellec. Cela les obligera à passer de la crèche au jardin d'éveil, puis du jardin d'éveil à la maternelle, alors qu'ils pourraient tout simplement passer de la crèche à la maternelle. A cet âge-là, les séparations demandent un investissement énorme, mieux vaut éviter les ruptures inutiles."

Dans une pétition nationale baptisée "Pas de bébés à la consigne !", qui a déjà recueilli 13 000 signatures, plusieurs organisations de la petite enfance dénoncent une dégradation des conditions d'accueil.

La Mairie de Paris, elle, a déjà annoncé qu'elle préférait poursuivre sa politique "volontariste" d'ouverture de crèches plutôt que de créer des jardins d'éveil. "Ce nouveau dispositif destiné avant toute chose à augmenter les capacités de "garde" au moindre coût va dégrader la qualité de l'accueil des enfants de 0 à 3 ans", estiment les adjoints à l'école et à la petite enfance, Colombe Brossel et Christophe Najdovski.
Anne Chemin
Tous les modes de garde sur mon-enfant.fr

"Faire garder mon enfant devient plus simple !", n'hésite pas à promettre le nouveau site lancé, mercredi 13 mai, par la Caisse nationale des allocations familiales (CNAF). Sur mon-enfant.fr, tous les modes de garde existants (crèches, assistantes maternelles, garde à domicile, accueil de loisirs, etc.) pour la semaine, les mercredis, les vacances scolaires ou après la classe sont expliqués et répertoriés. Les parents peuvent facilement trouver la liste et la description des structures d'accueil dans la commune de leur résidence ou de leur travail et calculer, en fonction de leurs revenus, le prix qu'ils devront payer grâce à un "simulateur de tarification" . Reste ensuite à espérer qu'une place sera libre. Mais, cela, le site ne peut bien évidemment pas le garantir... Attention, tapez bien mon-enfant.fr et pas monenfant.fr, site affirmant donner "la liste des cadeaux préférés des enfants" !
Article paru dans l'édition du Monde du 15.05.09

Sept présidents d'université en appellent au chef de l'Etat

Monsieur le président de la République,

Si nous nous permettons de nous adresser à vous maintenant, c'est que la situation dans les universités est grave.

Quelle que soit la façon dont on vous présente les choses, aussi bien officiellement que dans les médias, la confusion règne : on vous dit à la fois qu'il ne se passe rien de considérable et que tout rentre dans l'ordre, et en même temps que l'année risque d'être perdue dans des troubles et des désordres intolérables. C'est là un tableau pour le moins contradictoire.

La réalité est certes contrastée. Mais, dans certains établissements et dans certaines filières, il n'est pas sûr que les examens puissent se tenir dans des conditions correctes ni même simplement se tenir. Et la solution du décalage au début de l'été pas davantage le basculement en septembre ne constituent la moindre solution à ce type de problème. Il y a risque réel de non-validation du semestre, donc de l'année, ce qui est aussi catastrophique pour les étudiants qu'ingérable pour nos administrations - sauf à laisser les universités éventuellement concernées inventer, dans le cadre de leur autonomie, des modes de règlement du problème indépendants des contrôles strictement bureaucratiques des tutelles : à situation exceptionnelle, mesures exceptionnelles.

Quel est l'état d'esprit des acteurs de la communauté universitaire ? On peut le présenter sous deux aspects. L'un d'eux, que vous avez sans doute perçu dès le début de la crise, c'est l'opposition et la colère de la quasi-unanimité des parties prenantes (sociétés savantes, organes décisionnels professionnels de l'enseignement supérieur, structures académiques, syndicats de tous bords...) vis-à-vis des deux grands chantiers que vos ministères ont ouverts : la réforme des statuts des enseignants- chercheurs et l'ensemble du dispositif de la formation et du recrutement des professeurs des écoles et des lycées et collèges. Une telle union n'avait jamais été vue.

Le second aspect est davantage et durablement porteur de tensions. Comme le traitement du premier point reste ambigu, subsiste une impression diffuse et tenace d'une volonté ministérielle de passer systématiquement outre les avis de la communauté universitaire. Pour parler clair, beaucoup n'ont plus confiance.

Pourtant, toutes les raisons ont été largement, clairement et publiquement expliquées qui entraînent à voir dans les mesures prises un ensemble de réformes sans grand impact positif, voire aggravantes, menées dans la précipitation et sans réelle consultation d'une communauté universitaire habituée à la collégialité dans la prise de décisions et encouragée depuis des années dans l'idée et la pratique qu'elle doit s'investir dans le gouvernement de l'enseignement supérieur et de la recherche.

La sagesse consiste évidemment à décider un moratoire, de manière à favoriser une réflexion réelle, et collective, sur cette question qui déborde amplement le milieu universitaire, et qui touche, justement parce que nous sommes une démocratie, tous les enfants de toutes les familles du pays.

Or que constatons-nous ? Il n'y a ni suspension ni moratoire - mais une série de mesures, d'indications, de commissions, de projets, d'annonces, qui conduisent à faire entériner des dispositifs confus, peu lisibles et globalement nocifs. D'où un sentiment général d'amertume, de colère, de rancoeur, voire de désespoir, qui aboutit à un mélange de consternation et de radicalisation avec le risque de comportements de plus en plus incontrôlables. C'est miracle que l'on en ait jusqu'à maintenant limité la propagation.

Qu'en sera-t-il quand on sera conduit à envisager que, par suite de l'obstination ministérielle ou d'une démarche excessivement tatillonne de l'administration des tutelles, des milliers d'étudiants puissent perdre leur année ? La démarche actuelle génère, dans le milieu de la culture, de la recherche et de l'enseignement, très attaqué et moqué ces temps-ci, un malaise profond, durable, et aux effets lointains, très peu susceptible de donner de l'attractivité à notre enseignement supérieur et à notre recherche.

Il faut donc, vite, des gestes d'apaisement vigoureux, radicaux et clairs, que vous seul, Monsieur le président de la République, pouvez accomplir avec éclat et avec sagesse. C'est la confiance qu'exprime de la sorte notre profond respect.

Par Pascal Binczak, président de l'université Vincennes-Saint- Denis (Paris-VIII) ,
Lise Dumasy, présidente de l'université Stendhal (Grenoble-III) ,
Anne Fraïsse, présidente de l'université Paul-Valéry (Montpellier- III),
Bernadette Madeuf, présidente de l'université Paris-Ouest (Paris-X),
Georges Molinié, président de l'université Paris-Sorbonne (Paris-IV),
et Philippe Rollet, président de l'université Lille-I, sciences et technologies.

jeudi 14 mai 2009

"EVALUATIONS CE1 : QUAND Y EN A PLUS, Y EN A ENCORE" !

« Vous avez aimé les évaluations de CM2 ? Vous allez adorer celles de CE1 ! »

Voilà ce qu'aurait pu dire le Ministre de l'Education Nationale qui confond une fois encore la détermination dont il se prévaut avec un entêtement bien regrettable. Car aucune leçon n'a été tirée du détestable épisode de janvier dernier qui aura vu, fait historique, l'administration demander aux enseignants de mettre eux-mêmes leurs élèves en échec !

Certes, la communication (2) des résultats en mars 2009, à partir d'éléments très lacunaires (bilans incomplets et au moins 22 % de non remontée) n'a pas participé pour une fois au discours catastrophiste auquel on nous avait habitués. Mais les risques liés à ces nouvelles évaluations (3) demeurent entiers. D'abord par la difficulté de certains items (dans la logique des nouveaux programmes). Ensuite par le système d'évaluation (4) révélateur de la pensée actuelle : binaire (1 ou 0, bon ou faux) ! Enfin, par la menace persistante d'une publication qu'aucun pouvoir politique ou judiciaire ne pourra empêcher. D'ailleurs, on a déjà pu voir sur internet des classements par académie dignes d'un championnat (5) !

Par ailleurs ces évaluations vont suivre les élèves, car elles font partie du nouveau livret national unique et obligatoire qui va en plus être informatisé. Elles seront même l'essentiel de ce document, puisqu'elles vont servir de base pour l'inscription dans ce même livret des « compétences » du « socle commun » censées être acquises par les élèves. Ces évaluations vont donc (comme celles de CM2) entraîner une concurrence entre élèves, entre enseignants et, rapidement, entre écoles. Si tel devait être le cas, ce serait la fin de l'école publique que nous connaissons et défendons.

Devant tant d'incompréhension, mais aussi en raison des risques encourus par ceux qui ont affronté l'administration dans cette affaire des évaluations (jusqu'à 4 jours de retrait de salaire pour des enseignants qui ont pourtant fait classe la semaine de passation), nous appelons plus que jamais les collègues concernés, soutenus par les Conseils de Maîtres, voire les Conseil d'Ecole où siègent les Parents d'Elèves (qui peuvent inciter à ne pas mettre les élèves de CE1 une matinée dans la période d'évaluation) , à ne rien faire remonter des résultats partiels ou globaux qui pourraient être récupérés.

Et comme le dit lui-même Xavier Darcos (6) (Ouest-France, le 6 mai 2009) : « Je serais un prof du premier degré, je serais sans doute parmi les mecs qui gueulent ». Comme on le comprend !

Sylvain Grandserre
Porte-parole de l'appel des 100 maîtres

(1) - Le site avec ce texte :
http://www.darcos- demission. org/
(2) - la communication des résultats de CM2 : http://www.vousnous ils.fr/page. phpP=data/ autour_de_ nous/l_actualite _du_jour/ depeches_ de_l_educat/&key=20090330&key2=090330155100. 5sbuwumm. xml
(3) - Le cahier de l'élève :
http://www.darcos- demission. org/docs/ evalCE1_eleve. pdf
(4) - Le livret de l'enseignant :
http://www.darcos- demission. org/docs/ evalCE1_maitre. pdf
(5) - Classement aux évaluations CM2 :
http://www.linterna ute.com/actualit e/education/ dossier/test- des-cm2-les- resultats- par-region/ niveau-des- cm2-qui-sont- les-meilleurs. shtml?f_id_ newsletter= 766
- (6) - la déclaration de X. Darcos :
http://www.ouest- france.fr/ actu/politique_ confidentiel_ -Xavier-Darcos- furieux-contre- certains- universitaires_ 41770-923607_ actu.Htm

«Education nationale» : Grand Corps Malade au tableau

Par Sophie Delassein

Ce matin, sur la quatrième de couverture de «Libération», on pouvait lire un slam de Grand Corps Malade intitulé «Education Nationale», où «l'égalité des chances» est «un concept de ministère» (voir la vidéo ci-dessous). Comme la démarche est peu banale, j'ai illico téléphoné à Fabien, alias Grand Corps Malade, pour comprendre de quoi il retourne.

«Ce slam, je l'ai écrit il y a six mois, selon l'inspiration du jour – comme chaque fois. Il n'est sur aucun de mes deux albums, mais, depuis le mois de janvier, je l'intègre à mon spectacle en tournée. Les réactions sont à chaque fois très bonnes. Il est même arrivé que le public se lève pour l'applaudir. A la sortie, on me demande où on peut le trouver. Si bien que j'ai fini par en faire un clip, à la hâte, avec mon réalisateur attitré Mehdi Idir. Nous l'avons tourné dans une école de Saint-Denis.

Le thème de l'école m'intéresse et me préoccupe. Mais l'idée (ou le déclic) m'est venue lors d'un atelier d'écriture avec des élèves de CM2, dans une école d'Epinay. J'ai rencontré une institutrice pleine de bonne volonté, qui bosse comme une folle. Pour organiser une sortie avec ses élèves à la Cité des Sciences, comme on ne lui donne aucun moyen de le faire, elle a mobilisé ses élèves pour qu'ils gagnent des places sur Internet. J'ai trouvé ça tellement triste et déplorable qu'on puisse en arriver là. Vous vous rendez compte, elle n'a pas les moyens d'emmener ses élèves en sortie !

Je n'attends rien de l'Education nationale, mais je ne comprends pas que les professeurs soient si mal payés quand on sait quelles responsabilités pèsent sur eux. Ils doivent assurer l'enseignement, le confort et la sécurité de trente enfants quotidiennement. J'ai beaucoup de respect pour eux et je suis scandalisé qu'ils soient à ce point dévalués au niveau du salaire. J'ai eu envie de réagir.

A mon niveau, je fais ce que je peux. Je n'ai rien à faire dans des réunions ministérielles, je n'ai aucune légitimité. En revanche, je rencontre des élèves, j'anime des ateliers d'écriture et de slam, je fais inviter des jeunes à des concerts (et pas seulement à mes spectacles).»

Grand Corps Malade

(propos recueillis par Sophie Delassein)

Le clip ici : http://www.grandcorpsmalade.com/accueil.htm

vendredi 8 mai 2009

UNE ANNEE D’AIDE PERSONNALISEE : QUEL BILAN ?

« LE COLLECTIF 31 SAUVONS LES RASED »

DENONCE ET S’OPPOSE A CE DISPOSITIF QUI REPOSE SUR LE PRINCIPE DE :

La diminution de deux heures par semaine du temps obligatoire d’enseignement,

La différenciation du temps de travail des élèves à l’école,

La substitution de l’aide personnalisée à l’aide spécialisée et donc de la suppression des RASED,

Faire reposer la responsabilité finale de la difficulté scolaire sur les parents d’élèves,

Car ce dispositif annoncé comme le pilier de la réforme pour lutter contre la difficulté scolaire repose sur 2 heures facultatives pour les élèves, soumises à l’autorisation de leur parents et de ce fait échappe totalement à l’Ecole !!!!

NI L’AIDE PERSONNALISEE NI LES STAGES DE REMISE A NIVEAU NE RESOUDRONT SEULS LA DIFFICULTE SCOLAIRE

Evaluations nationales CE1

Voici un courriel du SNUIPP 31 concernant les évaluations nationales CE1.

Il semble important que nous ne rations pas cette échéance.

Environ 30% des enseignants de CM2 ont refusé de transmettre les résultats de leurs élèves par l'application nationale. La logique, les risques de dérives, qui ont provoqué cette opposition massive restent les mêmes avec les évaluations CE1 qui vont arriver.

Concernant les évaluations CE1, le calendrier ministériel est le suivant :
- Passation des tests par les élèves : du 25 au 30 mai
- Opérations de saisies par les enseignants : du 1 au 10 juin
- Communication aux parents : à partir du 10 juin
- Mise en ligne des résultats par le ministère : fin juin 2009.

Le SNUipp proposera :
¨ Un 4 pages « grand public », à destination des parents d'élèves, qui est en cours de finalisation, pour les informer de la rupture instaurée par ce ministère au niveau de la mise en place d'évaluations nationales. Nous vous le ferons parvenir dans les prochains jours.
¨ Le dossier du prochain Fenêtres sur cours porte sur les évaluations. Il arrive dans les écoles.

Consignes unitaires :
Le SNUipp a décidé de relancer la démarche unitaire nationale pour adopter, comme pour les évaluations CM2, des consignes unitaires pour parer à toute mise en concurrence des écoles.
¨ Ne rendre compte que des seuls résultats des évaluations aux élèves et aux parents de la classe concernée ;
¨ Ne pas utiliser le logiciel ministériel de transmission et ne transmettre que les résultats anonymés (élèves et école).
Concernant le 1er point de la consigne de janvier (item correspondant à des notions non encore étudiées), il est certain que la passation en fin d'année n'en justifie pas la reprise. Toutefois, il semble que la mise en place d'aides ne pouvant s'envisager qu'à la rentrée scolaire suivante (début CE2), on peut s'interroger sur le bien fondé de faire passer cette évaluation à cette période de l'année. Cela confirme simplement qu'il s'agit bien d'instaurer une évaluation des acquis et d'en faire une catégorisation des élèves sans utilité pédagogique.
Nous prenons les contacts unitaires en ce sens au niveau départemental aussi. Nous vous tiendrons informés dès que possible des résultats de la démarche unitaire engagée.

Premières remarques sur le contenu et la forme de ces évaluations :

Codage
Le mode de codage reste inchangé par rapport à celui des évaluations CM2. On reste sur un codage binaire « tout juste » ou « tout faux ». Pour des élèves aussi jeunes, cette mise en échec artificielle par la non prise en compte de réponses partiellement justes risque d'être encore plus désastreuse.
En français
Le texte proposé en lecture est très long et difficile (beaucoup d'implicite) . Des élèves « moyens » risquent de se trouver très vite dépassés par la tâche.
L'exercice 6 évalue des compétences des nouveaux programmes (noms, articles, verbes) pas forcément entièrement mis en place dans toutes les classes.

En mathématiques
L'exercice 8 est très difficile (calcul mental avec multiplication et division).
Le problème « à étapes » de l'exercice 13 semble d'un niveau de difficulté trop élevé pour des élèves de cet âge. Construire un triangle « qui a deux côtés de 8 cm » est une compétence remarquable au CE1 (exercice 16).

qu'est-ce que Base Eleves ????

Les fichiers de l’Éducation nationale, par Stéphanie Pouget
>
> article de la rubrique Big Brother > le ministère de l’EN et les
> fichiers
> date de publication : lundi 4 mai 2009
>
>
> L’arrêté concernant Base Elèves (BE) a supprimé plusieurs champs
> d’information. A cette occasion, on a pu entendre crier victoire,
> considérant que le problème était résolu. Or BE n’est qu’un élément
> d’un système de fichage et profilage des élèves et étudiants.
> L’arrêté n’a rien changé aux finalités de ce système. Aussi peut-on
> légitimement estimer qu’il n’était qu’un leurre destiné à désarmer la
> contestation, et l’on peut également s’attendre à voir réapparaître,
> sous la forme d’autres fichiers, les informations supprimées – ainsi
> a-t-on récemment vu apparaître un fichier sur le retard scolaire, et,
> dans certains départements, il a été demandé aux directeurs d’écoles
> de faire remonter des listes nominatives d’enfants nécessitant des
> suivis spécifiques comme le RASED.
>
> Dans son intervention le 25 avril dernier, lors de la seconde journée
> nationale de rencontre organisée à Valence par le CNRBE, Stéphanie
> Pouget, militante de la LDH contre Base élèves, avait passé en revue
> les différents dispositifs informatiques mis en place dans le système
> éducatif. Nous reprenons son intervention.
>
>
> Sconet
>
> En tout premier lieu, on se doit d’évoquer la base de données Sconet.
> Elle est l’équivalent de BE en collèges et lycées. Créée en 1995 par
> un arrêté, elle s’appelait alors Scolarité. Elle a été modifiée à
> plusieurs reprises et aujourd’hui, dans sa version minimale, elle est
> très proche de ce qu’était BE avant l’arrêté et avant la suppression
> du champ nationalité. Les données nominatives sont transférées hors
> de l’établissement, dans une base de données académiques. Une
> proportion infime de parents connaît l’existence de Sconet, et sait
> que les données nominatives sont diffusées hors de l’établissement,
> aucune information à ce sujet n’étant fournie par les établissements
> scolaires. On peut espérer que les parents d’enfants scolarisés en
> primaire et sensibilisés au problème que représente BE
> s’intéresseront naturellement à Sconet à l’occasion du passage de
> leurs enfants dans le secondaire.
>
> L’Identifiant National Elève (INE)
>
> Un identifiant élève qui suscite de nombreuses interrogations, mais
> qui existait à l’origine dans Scolarité. C’est à l’occasion d’une
> modification de Sconet effectuée en 2002 que lui a été attribué le
> nom d’INE. Mais l’INE d’alors n’était pas celui que l’on connaît
> aujourd’hui. En effet, son attribution n’était pas centralisée au
> niveau national et de nombreux doublons existaient. Le Ministère de
> l’Education Nationale (MEN) a saisi l’occasion de la mise en place de
> Base Elèves pour passer à une attribution centralisée par
> l’intermédiaire d’une base de données des identifiants élèves, la
> BNIE (Base Nationale des Identifiants Elèves).Comment cela se passe-t-
> il aujourd’hui ?
>
> Lorsqu’un enfant s’inscrit dans une école, le directeur entre ses
> données dans BE. Une connexion automatique à la BNIE attribue un INE
> à l’enfant s’il n’en avait pas encore. La BNIE renferme des
> informations d’état civil ainsi que l’historique des écoles
> fréquentées. Elle est mise à jour régulièrement par connexion aux
> bases élèves académiques.
>
> Comment le MEN justifie-t-il l’utilisation de l’INE ? Il invoque
> d’une part la nécessité d’avoir un meilleur contrôle des effectifs,
> et d’autre part celle de pouvoir suivre les parcours scolaires
> complets de tous les enfants dans le but de réaliser des études
> statistiques.
>
> On ne peut que souligner la légèreté avec laquelle a été mis en place
> un identifiant national qui concerne une grande partie de la
> population, les données étant conservées pendant 35 ans…Concernant
> les effectifs, on ne peut qu’être choqué par la disproportion entre
> finalité et moyens mis en œuvre. Enfin, il est légitime de se
> demander pourquoi un tel besoin de données exhaustives pour des
> études statistiques ; pourquoi ne pourraient-elles pas être réalisées
> à partir d’ échantillons de population ?
>
> L’INE est très problématique pour l’accueil à l’école des enfants de
> familles sans papier. En effet, si un enfant arrive en école
> élémentaire par exemple, le directeur l’inscrit dans BE ; lors de la
> connexion à la BNIE il est automatiquement repéré comme n’ayant pas
> d’INE, et son cas doit alors être traîté par l’administration…
>
> Dans le contexte actuel de multiplication des fichiers administratifs
> qui accompagne une volonté de profilages des individus, on peut
> également craindre de futures interconnexions rendues possibles par
> l’existence de cet identifiant.
>
> Les Environnements numériques de travail (ENT)
>
> Il s’agit là d’un dispositif en plein développement et fortement
> soutenu par le MEN.
>
> L’ENT est un portail sur Internet qui rassemble de nombreuses
> informations relatives à la scolarité de l’élève (cantine, absences,
> mais également notes, appréciations …). Ces informations, protégées
> par un mot de passe, sont accessibles à des degrés divers aux
> différents acteurs de l’éducation de l’enfant, administration,
> enseignants, parents. Un arrêté relatif aux ENT est paru en 2006, et
> la CNIL a rendu un avis dans lequel elle souligne l’importance de la
> sécurisation des données. Quel est le lien avec les bases de données
> élèves ? Sconet, que nous avons déjà présenté, permet une
> centralisation de toutes les données intéressant la scolarité entière
> de l’élève, depuis des données familiales jusqu’à l’enregistrement de
> ses résultats et de sa conduite. Cette base de données est d’ores et
> déjà interfacée avec les ENT, de sorte que toute information fournie
> par les professeurs et les administrations vient alimenter le dossier
> individuel de l’élève.
>
> Les ENT s’inscrivent dans le cadre du développement des TICE
> (Technologies de l’Information et de la Communication pour
> l’Education) dans l’Education Nationale. Ils sont présentés comme un
> outil moderne et essentiel favorisant l’implication des parents dans
> la scolarité de leur enfant. Plusieurs études récentes se sont
> intéressées aux conséquences importantes et pour certaines
> problématiques de l’introduction d’un tel outil. Ainsi apparaît-il
> par exemple que l’implication accrue des parents se limite bien
> souvent à l’utilisation de l’ENT comme moyen de contrôle des enfants,
> ce qui ne peut en aucun cas se substituer à une nécessaire relation
> de confiance et de dialogue.
>
> Un élément des ENT est le livret de l’élève qui rassemble les notes
> et compétences validées par l’élève. Il était prévu (jusqu’à l’arrêté
> BE) qu’il soit alimenté par les bases de données BE et Sconet
> (rappelons que la version initiale de BE comprenait la validation des
> compétences du socle commun). Ce livret doit suivre l’élève tout au
> long de sa scolarité et même au-delà. En effet ce livret de
> compétences, également appelé portfolio numérique, est conçu pour
> suivre la personne tout au long de sa vie professionnelle,
> enregistrant les compétences validées dans le système éducatif mais
> également après, dans le cadre de formations spécifiques.
>
> Le portfolio est présenté comme un outil essentiel dans une société
> moderne reposant sur le savoir. Plus prosaïquement, sur les sites des
> entreprises qui commercialisent les logiciels de gestion de portfolio
> on peut lire des termes comme employabilité, adaptabilité… Fortement
> soutenu au niveau européen mais également adopté dans des pays comme
> l’Australie, il met en évidence le rôle que nos sociétés veulent
> attribuer à l’éducation, celui d’un outil de production d’une main
> d’œuvre mobile, adaptée au marché du travail.
>
> Pour conclure, on peut souligner le fait que le développement de
> l’utilisation des fichiers dans l’Education Nationale se trouve à la
> convergence de deux tendances actuelles, la première consistant à
> ficher à tout va, dans le but de pouvoir détecter le plus tôt
> possible les personnes susceptibles de poser des problèmes à la
> société, les comportements déviants, et la seconde tendant à
> considérer principalement l’Education selon des critères de
> rentabilité économique.
>
> Stéphanie Pouget

Accord avec le Vatican : la défense de la laïcité exige un recours pour excès de pouvoir

Par L'UFAL, Monique Vézinet

Lundi 27 avril 2009

L’UFAL a pris connaissance du décret n° 2009-427 du 16 avril 2009 entérinant l’accord entre la République française et le Vatican sur la reconnaissance des grades et diplômes catholiques dans l’enseignement supérieur.
Ce décret viole le principe législatif du monopole de la collation des grades universitaires par l'Etat ainsi que le principe de laïcité posé par la Constitution et défini notamment par la loi de 1905.
Ce décret est dangereux car il fait primer la religion sur la citoyenneté. Ainsi, des Français, parce qu’ils sont catholiques, relèveront non plus de l’Etat français mais de l’autorité d’un Etat étranger. Ceci ne peut aboutir à terme qu’à d’autres dérives du même ordre. A quand la reconnaissance de diplômes par des Etats musulmans ? Ce décret est également inquiétant puisqu’il remet en question l'indépendance des savoirs et de l'objectivité scientifique : pourquoi pas un diplôme sanctionnant les thèses « créationnistes » comme aux Etats-Unis ?
Enfin, l'UFAL dénonce les prétendues campagnes "d'information" menées par les auteurs et les bénéficiaires de ce texte tendant à tromper la population. Ils prétendent justifier cet accord avec le Vatican au motif qu'il existerait déjà des accords de reconnaissance réciproque de diplômes avec d'autres pays. Il y a pourtant une différence majeure entre un diplôme allemand reconnu en France et un diplôme délivré en France par un enseignement français mais relevant d'un culte. On ne saurait, sans violer notre Constitution laïque, opérer une confusion entre un Etat et un culte quelconque.
L’UFAL va donc étudier la possibilité de déposer un recours en annulation de ce décret auprès le Conseil d'Etat, ou de s’associer à une telle action, dans le délai imparti de deux mois suivant la date de publication au Journal Officiel.

par L'UFALUnion des FAmilles Laïques
contacts presse , Monique Vézinet, Présidente de l'UFAL

Proposition pour inscrire les services publics dans la Constitution.

voici une demande de pétition pour une charte nationale : Proposition pour inscrire les services publics dans la Constitution.

Elle a été initiée par Mr Michel Vauzelle président de la Région PACA , Député à l'Assemblée Nationale et ancien Garde des Sceaux pour le maintien du service public .

Si elle atteint 10 % du corps électoral le gouvernement sera obligé de faire voter un référendum, c'est dans les textes de la constitution ( soit 4 , 4 millions de signatures , c'est énorme bien sûr mais réalisable si chacun y contribue un tant soit peu ).

Donc je laisse tout cela à votre réflexion sur le site joint tout y est expliqué par M. Vauzelle lui-même.

http://www.referendum-servicespublics.com/charte.html

Courrier d'un "résistant" à son IEN

le 1er mai 2009

Gilles Lehmann
Adjoint élémentaire
Ecole Jean-Rostand
Condat-sur-Vienne

à Monsieur l’inspecteur de l’Éducation nationale,
circonscription de Limoges VI

Objet : arrêt de l’aide personnalisée

Monsieur l’inspecteur,

Seul dans le département j’ai refusé de faire passer à mes élèves les évaluations nationales de CM2. Seul encore je n’ai mis en place l’aide personnalisée que sur votre injonction, après plusieurs semaines de refus. J’ai été sanctionné financièrement. Mon opposition à ce dispositif est restée la même. Contraint – par la nécessité de travailler calmement dans ma classe à l’abri des pressions – d’allonger la journée de travail des élèves les plus fragiles pour m’aligner sur les pratiques de mes collègues, j’ai pu mesurer l’inefficacité de cette demi-heure « supplémentaire ». J’utilise des guillemets à dessein, car ce qui peut passer pour une augmentation ou un bénéfice auprès de parents non avertis n’est rien d’autre qu’une réduction et un déficit pour tout professionnel de l’éducation qui respecte les élèves, son métier et soi-même. En supposant que dans ma classe neuf à dix enfants sur vingt-neuf soient susceptibles d’être inscrits, au cours de l’année, dans ce dispositif destiné à ceux et celles qui éprouvent des difficultés passagères et en considérant que cinquante heures annualisées sont consacrées à l’aide, chaque élève pris en charge dans un groupe de trois en moyenne aura une quinzaine d’heures de plus que ses camarades. Je ne puis m’empêcher de comparer ce temps très limité aux soixante-douze heures d’enseignement enlevées à chacun de mes élèves. Ces heures subtilisées d’un coup de baguette tragique manquent à la classe pour travailler sur un rythme serein. Aujourd’hui dans les écoles, c’est la course pour boucler le programme, c’est le casse-tête pour consacrer à toutes les matières le temps qu’elles méritent. J’entrevois la réponse que certains apporteront à cet épineux problème, mais je vous dis déjà que la réduction des programmes, qui comme toujours se matérialiserait, au-delà des discours convenus et fallacieux sur le retour aux fondamentaux, par une réduction des horaires de français et de mathématiques, serait une catastrophe pour nos enfants.

Dois-je vous convaincre que la mise en place de l’aide personnalisée a permis au plan national et dans notre département de supprimer des postes de RASED ? La maîtresse E de mon école, qui couvre déjà un secteur de plus de quatre cent cinquante élèves, devra sans doute élargir sa zone d’intervention, ce qui ne peut que nuire à la qualité de son travail, travail dont aucun collègue ne se plaint. Pour être honnête, un deuxième maître E serait le bienvenu dans notre commune.

Qui peut me dire si en 2010, le rééducateur et la psychologue ne verront pas à leur tour leur poste supprimé ou transféré ? Qui peut nier l’utilité du travail de ces collègues auprès des élèves et des enseignants de l’école ? Qui peut imaginer que nous puissions les remplacer sans aucune spécialisation ? Seront-ils condamnés par notre manque de solidarité ? Ce sera bientôt le cas des titulaires remplaçants, poussés dehors par des contractuels tombés du ciel, sans autre bagage que leur bonne volonté. Vous êtes bien placé pour savoir que nous manquons déjà cruellement, dans les écoles du département, de ces enseignants formés et que le partage entre collègues des élèves sans maître est devenu une pratique régulière.

Décemment, et même si la semaine de quatre jours gracieusement accordée par le Ministre ne peut que satisfaire le fonctionnaire qui sommeille en moi, la réduction des heures de cours et le sacrifice des RASED sur l’autel de l’orthodoxie budgétaire ne peuvent que scandaliser l’enseignant que je veux être.

Seul encore dans ce département qui a une vieille tradition de résistance et de liberté, je cesse officiellement de mettre en place l’aide personnalisée, parce qu’elle n’est qu’un moyen détourné de récupérer des postes sur le dos des élèves. Je ne doute pas que vous comprenez parfaitement ma position et j’espère que nous pourrons avoir des relations constructives, fondées sur le respect mutuel et l’échange ouvert d’idées, quand la raison et le sens du bien commun l’auront emporté sur la volonté de destruction du service public d’enseignement.

Je souhaite que tous les collègues de la Haute-Vienne s’engagent dans la voie difficile de la vérité, de cette vérité qui est le ciment de notre rapport de confiance avec les élèves et qui devrait être celui de nos relations avec l’inspection.

Je sais que certains maîtres appliquent l’aide personnalisée tout en étant conscients qu’elle n’est, couplée à la baisse du nombre de jours travaillés, qu’un habile moyen de supprimer des postes d’enseignants spécialisés, en donnant un os à ronger à l’ensemble de la profession. Quand ces instituteurs qui respirent encore feront entendre leur voix pour réclamer une éducation de qualité fondée sur le développement de l’intelligence de tous les élèves, à travers la coopération et l’humanisme, garants de l’excellence, il sera temps de reconstruire ensemble l’école et non de la dynamiter. À l’instar de nombreux collègues, je ne manque pas de propositions, forgées sur le terrain au contact des élèves. Vous me répondrez probablement qu’en Haute-Vienne je suis isolé dans ma démarche et que l’aide personnalisée a été adoptée, sans heurts, par les enseignants. Monsieur l’inspecteur, ne vous leurrez point. Je ne fais qu’exprimer dans cette lettre, avec un peu d’honnêteté, sinon de courage, ce que beaucoup de collègues n’osent dire par peur des sanctions, sanctions qui touchent en France plusieurs enseignants dont je suis solidaire. La crainte, le silence, voire la servilité, ne sont pas des moteurs pédagogiques valables. Les professeurs ont besoin de la confiance de leur hiérarchie, de la reconnaissance de leurs qualités professionnelles, du respect de leur jugement sur les moyens de former des citoyens du monde cultivés, responsables et émancipés.

L’école marche sur la tête. Quel enseignant aurait hier proposé d’allonger la journée scolaire des élèves en difficulté, sans être traité d’imbécile par ses collègues et la hiérarchie réunis ? Je refuse aujourd’hui de céder à la folie qui s’est emparée de la majorité de la profession, folie qui n’est autre, pour reprendre les mots d’Antoine Prost, qu’un « Munich pédagogique », qu’un « lâche consentement ».

De grâce, monsieur l’inspecteur, soyez le défenseur de ma liberté de professeur, acceptez de me laisser prendre soin des élèves en difficulté au sein de la classe entière, par la pratique de l’entraide. Je concède volontiers aux collègues qui jugent l’aide personnalisée efficace de continuer à la mettre en œuvre. S’ils vont jusqu’au bout de leur logique, ils renonceront à allonger la journée des élèves pris en charge dans le cadre de ce dispositif, en décidant de travailler le mercredi matin ou à défaut pendant les vacances. Pour ma part, jugeant inefficace l’aide personnalisée, je souhaite un retour aux vingt-six heures d’enseignement pour tous, assorti d’une refonte du calendrier scolaire et d’une baisse sensible des effectifs par classe.

Je reste à votre disposition pour échanger sur toutes ces questions.

En comptant sur votre compréhension et votre soutien, je vous prie,

Monsieur l’inspecteur, d’accepter le témoignage de ma considération.

Les « désobéisseurs » toujours là

Troisième journée de mobilisation, hier, de ce collectif qui rassemble près de 2 800 enseignants refusant d’appliquer les réformes Darcos.

Les sanctions et les menaces n’y auront rien changé. Six mois après le début du mouvement, le nombre d’enseignants « désobéisseurs » continue de grimper parmi les professeurs des écoles. Selon leur propre décompte, ils étaient « 2 747 » le 4 avril à avoir signifié publiquement, par un courrier envoyé à l’inspecteur d’académie, leur refus d’appliquer les réformes de Xavier Darcos. Hier, ce collectif, fédéré via Internet (1), a organisé sa troisième « Journée nationale de la désobéissance ». Au programme : pique-niques, conférences de presse et, bien sûr, nouveaux dépôts de lettres. Un espoir aussi. Dépasser la barre symbolique des 3 000 désobéisseurs.

« Ça ne faiblit pas, assure Alain Refalo, l’un des initiateurs du mouvement. Et pourtant le ministère ne se prive pas de sanctionner durement ces enseignants récalcitrants. » Ils sont actuellement une cinquantaine à subir des retraits de salaire carabinés. Selon les académies, cela peut aller de un à… dix jours par mois ! « En ce qui me concerne, explique Alain Refalo, je perds deux jours de salaire par semaine, simplement parce que je n’applique pas les deux heures quotidiennes d’aide personnalisée. » L’argent, nerf de la guerre. Mais pas question de se laisser intimider. Pour tenir le coup, les désobéisseurs ont mis en place une « caisse de solidarité », abondée par les dons d’autres enseignants, qui les soutiennent officieusement, et de quelques parents d’élèves.

Cette année écoulée n’a pas atténué les critiques des désobéisseurs, qui dénoncent les multiples attaques contre l’école publique. Pêle-mêle : le démantèlement des réseaux d’aides spécialisées aux enfants en difficulté (RASED), le fichier Base élèves, l’instauration des deux heures hebdomadaires d’aide personnalisée et de la semaine de quatre jours. « On a surchargé les journées pour les écoliers en difficulté, s’agace ainsi Sébastien, un instituteur de Charente. Dans le même temps, la France est devenue le pays européen où le nombre de jours d’école est le plus faible : 139 contre 188 en Finlande. » Conséquence : les professeurs des écoles peinent à boucler les nouveaux programmes, alourdis et jugés, par beaucoup, trop « passéistes ». Comme d’autres enseignants désobéisseurs, Sébastien continue, vaille que vaille, de travailler sur les bases des programmes de 2002. « Eux mettent les enfants en situation de recherche, insiste-t-il. Ils sont acteurs et non pas juste receveurs. »

Autant de critiques que partage Alain Refalo qui se sent conforté dans ses revendications. « Même les collègues qui étaient pour l’aide personnalisée constatent qu’elle est peu efficace, assure-t-il. Ils comprennent que ce n’est que de l’affichage. » Pour autant, comment peut évoluer le mouvement des désobéisseurs, qui s’écartent des formes traditionnelles de revendications et n’a pas le soutien officiel des syndicats ? Alain Refalo se dit optimiste. « La désobéissance est une alternative efficace à la grève. Nous savons que nous n’aurons pas de résultats immédiats, mais nous sommes prêts à nous installer dans la durée. »

(1)http://resistancepe dagogique. blog4ever. com/blog/

Laurent Mouloud, pour l'humanité

mercredi 6 mai 2009

Jardins d’éveil : coup de force du gouvernement !

Déclaration de la Cgt, de la fédération Cgt des Services Publics, de la Cgt Educ’action

Le gouvernement a fait inscrire l’expérimentation de jardins d’éveil dans la convention d’objectifs et de gestion de la Cnaf avec un crédit de 25 millions d’euros. Une présentation des modalités de l’expérimentation a été soumise à l’avis des administrateurs de la Caisse nationale d’allocations familiales (Cnaf) le 21 avril. Faute d’éléments suffisants le dossier a été reporté à la commission d’action sociale du 28 mai prochain.

Mme Morano vient d’exiger que ce dossier soit ré examiné en urgence au prochain Conseil d’administration de la Cnaf , le 5 mai prochain. Il s’agit d’un véritable coup de force et d’une instrumentalisation des fonds d’action sociale de la Sécurité sociale.

De nombreux acteurs et professionnels sont défavorables au développement de jardins d’éveil dont le but non avoué est de se substituer, à terme, aux premières années d’école maternelle. Les jardins d’éveil sont le cheval de Troie du démantèlement de l’école pré élémentaire dans notre pays. Quand d’autres pays, tels la Norvège et la Suède , organisent l’équivalent de notre école maternelle pour les enfants dès la fin de leur première année et transfèrent l’accueil des jeunes enfants sur leur ministère de l’Education, la France se prépare à faire le chemin inverse : déplacer le pilotage et le financement de cet accueil, de l’Education nationale sur les communes, la Sécurité sociale et les parents.

Ce n’est pas acceptable :

- pour les enfants avec la mise en cause de la qualité de l’accueil par l’abaissement des normes d’encadrement et des qualifications des personnels qui les prennent en charge,

- pour les professionnels de l’Education dont le gouvernement rêve d’économiser leurs postes

- pour les parents qui devront payer des jardins d’éveil alors que l’école maternelle est gratuite

- pour les communes sur lesquelles vont peser de nouvelles charges assumées par l’Education nationale jusqu’alors.

La vérité, est que notre pays manque cruellement d’équipements de qualité pour accueillir les jeunes enfants dont les parents travaillent (plus de 800 000 naissances annuelles). Seuls 10% des enfants sont accueillis dans des structures et services pilotés et organisés avec des professionnels qualifiés. Pour les autres enfants une partie des parents est contrainte de s’arrêter de travailler, ou se tourne vers un accueil par des assistantes maternelles en gré à gré avec l’obligation de devenir l’employeur de ces salarié-e-s.

La réponse gouvernementale est, pour l’ensemble des modes d’accueil (appelés désormais modes de garde), dans l’abaissement des qualifications existantes, la baisse des normes d’encadrement, le gonflement des capacités d’accueil (4 enfants par assistante maternelle au lieu de trois maximum, 120% d’inscriptions dans les crèches au lieu de 100%...).

La Cgt dit stop à la déréglementation en cours, dont les jardins d’éveil en sont un élément stratégique. Elle demande l’abandon de leur création, la possibilité pour les parents demandeurs, d’une scolarisation de leurs enfants dès deux ans dans des conditions adaptées au sein de l’école maternelle, le développement d’un large service public d’accueil des jeunes enfants dont les parents seraient les usagers et les acteurs.

Une étude récente de l’Unicef démontre que « la bonne qualité de l’accueil du jeune enfant améliore l’ensemble de ses potentialités, contribue à améliorer ses résultats scolaires, promeut l’intégration, développe le sens civique en société, favorise l’égalité des chances pour les femmes ».

Montreuil, le 28 avril 2009