vendredi 26 décembre 2008

laïcité .... un seul être vous manque ....

on est mal barré, ça continue dans la saignée, visez moi ça :

Bernard Kouchner, ministre des Affaires étrangères, et Mgr Mamberti, secrétaire pour les relations du Saint-Siège avec les États, ont signé jeudi 18 décembre à Paris un accord de reconnaissance des diplômes de l'enseignement supérieur. Selon le "communiqué technique" publié par le Quai d'Orsay, "cet accord a pour objet de reconnaître la valeur des grades et des diplômes canoniques ou profanes [toutes les autres disciplines] délivrés par les établissement d'enseignement supérieur catholiques reconnus par le Saint-Siège et de faciliter les différents cursus universitaires".

sources : SE UNSA

Darcos tue l'école

Agonie de la fonction publique enseignante

Après avoir raté son coup contre l'école maternelle, après avoir bien mordu dans la viande des RASED, le ministre prédateur Darcos se taille des morceaux de roi dans les entrailles du statut de la fonction publique enseignante. Alors que jusqu'ici les remplacements étaient assuré par des agents titulaires (ZIL, TZR, brigade...), les inspections académiques et les directeurs d'établissement se servent désormais directement à l'ANPE. Ceci n'est pas une prédiction lugubre, c'est la réalité actuelle. Cela se passe aujourd'hui, en France.

Exemples :

* Dans le 93 (Le Raincy), l'ANPE recrute des " instituteurs " remplaçants (bac+3 exigé) en CDD 5 mois, 26h hebdomadaires à 8,71 € de l'heure. À ce tarif, je connais des femmes de ménage qui feraient la fine bouche et qui auraient bien raison.
* Dans le 79 (Nord-deux-Sèvres), l'IA recrute pour un CDD d'un mois, un professeur des écoles rémunéré 1330 € mensuels pour un service de 35h hebdomadaires.
* En Côte d’Armor, l'IA fait appel à l'ANPE pour trouver un professeur d'école remplaçant, CDD 1 mois, remplacements courte et longue durée pour 1 330,05 € mensuels
* Dans l'enseignement spécialisé pour jeunes handicapés, CDD de 3 mois, 27h hebomadaires pour 1326 € mensuels, bac+3 exigé. Autre exemple : " Pour un remplacement du 1er au 5 décembre: vous donnerez des cours pour des adolescents de 14 a 16 ans ayant des troubles du comportement. vous avez le soutien d'un éducateur spécialise. Niveau primaire. 27h de cours et 5 h de préparation. possibilité prolongation du contrat. Rémunération : 8,71 € de l'heure.
* Des proviseurs de Moselle s'adressent directement à l'ANPE pour remplacer des professeurs de philosophie, CDD 3 mois. Je n'ai pas connaissance des rémunérations, les candidats (et les curieux) peuvent téléphoner directement aux N° suivants : 03.87.67.17. 90 (lycée Julie Daubie, demander Mme Decheppe), 03.87.29.25. 40 (Lycée Condorcet, demander M. Mourer).
* L'ANPE recherche également des conseillers d’orientation psychologues pour intervenir dans les établissements publics: CDD 4 mois, 35h hebdomadaires, 1 595,14 € mensuels.

Vous pouvez poursuivre cette visite du site de l'ANPE pour trouver d'autres exemples.

Vous avez bien lu. L'Éducation Nationale se livre, sous nos yeux, à la surexploitation de personnes de tous âges, qui ont fait des études, et qu'elle pourra prendre, jeter, reprendre et rejeter sans fin pour faire le travail des enseignants. De remplacements courts en remplacements longs, pourquoi pas des CDD sur l'année scolaire, et plus ? Qu'est-ce qui pourrait empêcher que l'on aille ainsi de plus en plus loin pour remplacer définitivement la fonction publique enseignante par des intermittents de la pédagogie payés au lance-pierres par des négriers ?

Nous qui luttons pour le service public, de quelle riposte serons-nous capables pour empêcher cela ?

Gérard Perret

petite carte de noël

mardi 23 décembre 2008

psychopathes ? ..... mais qui ?

Chers amis,

Ce n'est pas seulement sur le front de l'enseignement que des choses se passent... et se cassent...

C'est tout aussi vrai sur le front de la santé, où on fait peur à l'opinion publique dans une perspective toujours plus sécuritaire : si quelques (oui, ils sont très rares) schizophrènes livrés à la rue décompensent, c'est qu'il n'y a plus de structures pour les recevoir. Toujours par mesure d'économie, on a détruit la capacité d'accueil de la psychiatrie publique et aucune structure de suivi et d'accueil n'a été créée pour les psychotiques livrés à eux-mêmes. Ainsi on "punit" ceux qu'on a d'abord malmenés.

Lisez la pétition, et voyez si en votre âme et conscience vous pouvez la signer. C'est évidemment une démarche individuelle. Mais nous sommes déjà près de 10 000, de tous milieux et professions, à l'avoir accomplie. Beaucoup de psychiatres et d'acteurs du soin ont signé la pétition des RASED, à tel point que certains enseignants l'ont d'abord reçue par des circuits médicaux !

La casse ne se partage pas ; la solidarité non plus.

Bon Noël à tous, et de l'espérance pour l'année qui vient... "Il faut résister, non pour la déchirure, mais pour le jour" (Henri Maldiney).

Raymond Bénévent

et ça ne fait que commencer

Un collègue, maître E de RASED dans notre département, vient de se voir "proposer" le marché suivant :
- il serait réaffecté dans une école ;
- il devrait "négocier" (sic) avec le conseil des maîtres deux possibilités :
1) soit il prend une "classe" regroupant les 25 élèves les plus en difficulté de l'école,
2) soit il occupe une sorte de CLAD (classe d'adaptation) ouverte, pendant que les effectifs des autres classes explosent pour dépasser les 30 élèves... En effet, dans ce dispositif, on supprime de fait une classe pour "sédentariser" un collègue de RASED.

Ce collègue a jusqu'au 9 janvier pour "être volontaire" (sic)... s'il veut conserver ses indemnités de spécialiste !

Le CTP n'a pas été réuni. La dotation départementale n'est même pas annoncée. Accepter ce type de marché, c'est automatiquement accepter des fermetures de postes.

sources: snuipp 93

lundi 22 décembre 2008

des enseignants des Bouches-du-Rhône signent une lettre de désobéissance


Édition du vendredi 19 décembre 2008
AFP France

Mychele Daniau AFP/Archives
Réforme école: des enseignants des Bouches-du-Rhône signent une lettre de désobéissance

Près de 160 enseignants de maternelle et de primaire des Bouches-du-Rhône ont signé une lettre de désobéissance à l'adresse de leur inspecteur d'académie lui signifiant leur "refus de participer au démantèlement de l'école publique", a-t-on appris vendredi auprès d'eux.
"Nous n'appliquerons pas les programmes de 2008 aux relents passéistes et continuerons d'appliquer ceux de 2002; nous ne vous informerons pas de notre décision de nous mettre en grève 48H à l'avance et continuerons à prévenir les parents le plus tôt possible; nous ne mettrons pas en place l'aide personnalisée (...) ce dispositif ne répond en rien aux besoins des enfants en difficulté", écrivent entre autres les 157 enseignants.
Le courrier a été adressé le 5 décembre à l'inspecteur d'académie Gérard Trève et réactualisé cette semaine avec d'autres signatures, a précisé à l'AFP Erwan Redon, enseignant à Marseille et signataire du courrier.
Par ailleurs, 17 de ces enseignants ont adressé un autre courrier mercredi à l'inspecteur d'académie pour lui signifier à nouveau leur refus "d'exécuter" ses ordres, à la suite de la décision de celui-ci de sanctionner l'une des signatrices, une professeur des écoles d'Eguilles, qui refuse d'effectuer l'aide personnalisée.
L'enseignante a reçu le 11 décembre une lettre de sanctions de l'inspecteur d'académie dans laquelle il l'informe que son "salaire sera amputé pour service non fait, depuis le 9 décembre et pour tous les jours au cours desquels ce même constat sera effectué".
Selon Erwan Redon, plusieurs écoles ont reçu la visite de leur inspecteur qui a menacé des mêmes sanctions les enseignants qui refusent d'appliquer l'aide personnalisée.
D'autre part, l'inspection académique de l'Hérault a levé toutes les sanctions engagées à l'encontre d'un directeur d'école maternelle du département entré en "résistance" contre les réformes engagées dans l'Education nationale, a-t-on appris vendredi de sources concordantes.
"L'inspecteur d'académie informe de la levée de toutes les sanctions à l'égard de Bastien Cazals qui a pris l'engagement de reprendre la totalité de son service", a annoncé l'Inspection académique, sans autre commentaire.
Bastien Cazals avait refusé notamment de mettre en place l'aide personnalisée, qui, avait-il justifié, "est destinée à remplacer l'aide spécialisée" des Réseaux d'aides spécialisées aux élèves en difficulté (Rased), touchés par la suppression de 3.000 postes l'an prochain.
M. Cazals s'était vu en conséquence signifier le retrait de huit jours sur son salaire de décembre, pour manquement à ses obligations de service.

la fin des rased

Je vous transfère le message d'une collègue E de Pontchateau( 44),

aujourd'hui (18 ou 19 décembre) nous avons été reçus par notre ien pour
apprendre comme partout je suppose que 2 postes spé seraient supprimés dans
notre circo (donc 2 postes fléchés à déterminer)(on a pensé que ce serait le
poste G non pourvu et le poste E avec un collègue faisant fonction ... eh
non ! l'ien doit choisir 2 postes de titulaires )
comme les collègues en formation sont prioritaires pour les postes rased,
voici ce qui arrive sur ma circo :
6 postes E (dont 2 en formation et un faisant fonction intouchables, restent
3 postes E) 2 postes G (dont 1 non pourvu et l'autre , l'ien n'y touchera
sûrement pas ) donc parmi les 3 titulaires E deux vont sauter !!
on a essayé de faire comprendre à l'ien qu'on veut faire sauter des
enseignants spé en procédant ainsi et non des postes youpi , bonnes
nouvelles avant les vacances !
bon voilà....je ne sais plus quoi ajouter

v.

on voit bien que dans le 44 au moins, l'objectif est de supprimer un maximum
de titulaires de rased: cela va favoriser à terme la suppression totale
puisqu'une évaluation sera forcément négative (plus de gens formés ou
d'expérience sur les postes d'itinérants restants), justification pour
ensuite renvoyer les personnes non formées sur des classes, les titulaires
risquent de participer au mouvement dès cette année pour reprendre des
classes ordinaires tant qu'il en reste près de chez eux

L'éducation nationale se fiche bien des deniers publics puisque c'est
vraiment jeter de l'argent par les fenêtres que d'avoir formé des agents
pendant 2 ans pour les remettre sur des postes ordinaires et de laisser des
agents non formés sur des postes spécialisés puis de former des gens l'an
prochain pour en faire quoi? (juste pour faire croire qu'on ne supprime pas
les rased pour que les parents et enseignants arrêtent de se battre pour
garder leurs rased....)
La volonté de faire disfonctionner l'éducation nationale est ici clairement
affichée, aucune entreprise privée ne se priverait ainsi de son personnel
formé sauf si elle voulait à terme se couler ou délocaliser, le ministre
veut sans doute à défaut de nous délocaliser nous privatiser.. .

F. du 44

ça y est c'est fait, et c'est officiel :

Document
mis en distribution

le 17 décembre 2008


N° 1319

_____

ASSEMBLÉE NATIONALE

CONSTITUTION DU 4 OCTOBRE 1958

TREIZIÈME LÉGISLATURE

Enregistré à la Présidence de l’Assemblée nationale le 11 décembre 2008.

PROPOSITION DE LOI

ADOPTÉE PAR LE SÉNAT,

tendant à garantir la parité de financement entre les écoles élémentaires publiques et privées sous contrat d’association lorsqu’elles accueillent des élèves scolarisés hors de leur commune de résidence,

TRANSMISE PAR

M. LE PRÉSIDENT DU SÉNAT

à

M. LE PRÉSIDENT
DE L’ASSEMBLÉE NATIONALE

(Renvoyée à la commission des affaires culturelles, familiales et sociales, à défaut de constitution d’une commission spéciale dans les délais prévus par les articles 30 et 31 du Règlement.)

Xavier Darcos et les lycéens se donnent rendez-vous à la rentrée

Que va devenir le mouvement lycéen ? Après le recul de l'Elysée et de
Xavier Darcos sur la réforme du lycée, les organisations lycéennes
entendent maintenir la pression dès la rentrée pour obtenir un retrait
définitif. Et dénoncer les suppressions de postes qui touchent
l'éducation nationale.
Dimanche 21 décembre, le ministre de l'éducation nationale s'est voulu
rassurant. "Je suis absolument certain qu'on va trouver des voies de
dialogue" à la rentrée, a-t-il affirmé sur Canal+. "Je serai le
ministre de l'explication nationale", a-t-il souligné. En début de
semaine, avant d'annoncer le report de sa réforme, il avait assuré
qu'il ne serait pas le "ministre de l'hésitation nationale".
Une formule qui avait irrité les syndicats lycéens, qui dénonçaient
l'attitude du ministre. "Je ne me sens pas du tout décrédibilisé
(...) C'est parce que je veux que la réforme se fasse que je ne me
précipite pas en klaxonnant dans le mur", a encore assuré Xavier Darcos.

MANIFESTATIONS LE 8 JANVIER
"Le climat social se tend, les jeunes sont inquiets, ils entendent
parler de mouvements ailleurs et deviennent de plus en plus rétifs au
changement", a-t-il analysé. "C'est ce qu'il faut faire, repartir à
zéro", a estimé Xavier Darcos, sans toutefois réitérer sa proposition
d'états-généraux du lycée.
Jeudi, plus de 130.000 jeunes ont défilé en France à l'appel des
seules organisations lycéennes, malgré le report de la réforme. La
FIDL et l'UNL, les deux principaux syndicats lycéens, appellent à une
nouvelle journée de mobilisation après les fêtes de fin d'année, le 8
janvier. Pour l'UNL, le ministre "doit dorénavant modifier le fond de
sa réforme et accepter enfin une vraie concertation avec les lycéens".
Un collectif de l'éducation regroupant la plupart des fédérations
d'enseignants, les syndicats lycéens et des parents d'élèves, prévoit
de son côté une nouvelle manifestation le 17 janvier, principalement
contre les 13.500 suppressions de postes prévues dans l'éducation
nationale en 2009. Une mobilisation qui sera suivie d'une autre, plus
large : le 29 janvier, huit organisations syndicales appellent à une
journée nationale d'action interprofessionnelle, qui devraient être
très suivie dans l'éducation nationale.

LEMONDE.FR avec Reuters | 21.12.08 |

dimanche 21 décembre 2008

la langue de Darcos a encore fourché !!

Une blague, cette histoire de RASED ?

Lors d'une émission télévisée sur la question de la suppression de 3 000 postes de RASED, le ministre de l'Éducation Nationale a une nouvelle fois affiché son mépris en déclarant que « c'est une blague, (...) une opération idéologique qui empêche de dire la vérité. »

La vérité, c'est que 3 000 postes de RASED sont bien supprimés, à l'heure actuelle, au programme « enseignement scolaire » du budget 2009 adopté par les députés et les sénateurs.

La vérité, c'est que si les personnels concernés étaient affectés à temps plein dans une classe, ils ne pourraient plus se consacrer aux élèves en difficulté du secteur d'intervention du RASED ( un RASED intervient, en moyenne, sur un secteur comprenant environ 2000 élèves).

Il est particulièrement choquant que le ministre de l'Education Nationale utilise la dérision vis-à-vis du travail des RASED auprès des 170 000 élèves qui rencontrent des difficultés. La raillerie et la désinvolture à l’égard de l'expérience professionnelle ne peuvent constituer une politique.

Evaluation des professeurs

par Yutsenko, University Professor
07.12.08

Je suis professeur d'universite aux Etats-Unis ou nos carrières dépendent littéralement des évaluations des étudiants. Ce que je constate est que ce sytème d'évaluation n'a rien de rationnel ni de positif. En règle generale, la corrélation entre le pourcentage d'étudiants qui échouent et le pourcentage d'évaluations negatives est impossible à ignorer. Ce qui nous place dans une dynamique clientéliste fort éloignée de ce que devrait être l'enseignement.

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Pour les jeunes professeurs, intimidés par ce système et menacés par la perspective de résultats négatifs, il est tentant de céder a la loi du plus fort : dans ce cas, la loi d'étudiants dont l'engagement académique est de plus en plus orienté vers l'obtention d'un bout de papier qui leur permettra de négocier des salaires de départ plus eleves que le Smic !

D'autre part, cette dynamique nous oblige aussi a réinventer sans cesse un curriculum (d'un semestre a l'autre puisque nous sommes tous soumis à ces obligations de résultats) qui attire de nombreux étudiants ($$$ oblige !) et, par cela, à ignorer le canon (trop demandant), ce qui en retour promeut la médiocrité. Le corps professoral a l'obligation de se réinventer au-delà de ses propres limites de compétence, dans des délais impossibles, et les intérêts des étudiants sont majoritairement centrés sur une culture populaire de plus en plus réductioniste. Ajoutez à cela les contraintes de temps auxquelles tout enseignant est confronté, et les devoirs administratifs de plus en plus lourds, et vous avez un corps professoral digne de l'empire romain, dans lequel les instructeurs étaient esclaves. L'idée d'une évaluation vient directement du monde des affaires et du systeme capitaliste dans lequel nous vivons : concepts de "return on investment", "benchmarks", "productivité", etc... Malheureusement, quand il s'agit d'êtres humains et de formation a la pensée, ces critères économiques n'ont aucune validité. Ils sont aussi extrêmement dangereux, parce qu'alors les êtres humains sont assimilés a des ressources de production, mais au service de quelle entreprise ?

Pour finir, je veux préciser ici que je suis Francaise, que j'ai fait toute ma scolarité en France jusqu'au DEUG et que si j'ai constaté des defaillances dans l'organisation, la direction de l'enseignement et les supports matériels et psychologiques offerts aux etudiants de première année universitaire, ces défaillances ne venaient pas des professeurs qui étaient tout autant victimes d'un systeme archaïque et obsolète que nous, étudiants.

On ne devient pas enseignant par souci de rentabilité mais par passion de l'étude, et les grands progrès de l'humanité n'ont pas ete amenés par des gens soucieux de résultats économiques mais par des "mentats" qui ont eu le courage de chercher, génération apres génération, la vérite et le progrès ! Quand aux instituteurs que ma génération a eu le privilège de connaître, je ne peux que leur exprimer ici ma plus profonde reconnaissance pour une qualité d'enseignement qui a fait de nous des êtres ouverts au monde et au désir de connaissance. Leur performance se situe au-dela de toute évaluation !

sources : le monde du 07.12.08

une nouvelle pétition

Nous, parents mobilisés, refusons, aux côtés des enseignants, la casse organisée de l'école publique, laïque et gratuite.

pour lire la suite et signer la pétition, aller sur le lien " les parents parlent aux parents"

un chantage inacceptable !

Un collègue, maître E de RASED dans notre département, vient de se
voir "proposer" le marché suivant :
- il serait réaffecté dans une école ;
- il devrait "négocier" (sic) avec le conseil des maîtres deux
possibilités :
1) soit il prend une "classe" regroupant les 25 élèves les plus en
difficulté de l'école,
2) soit il occupe une sorte de CLAD (classe d'adaptation) ouverte,
pendant que les effectifs des autres classes explosent pour dépasser
les 30 élèves... En effet, dans ce dispositif, on supprime de fait une
classe pour "sédentariser" un collègue de RASED.

Ce collègue a jusqu'au 9 janvier pour "être volontaire" (sic)... s'il
veut conserver ses indemnités de spécialiste !

Le CTP n'a pas été réuni. La dotation départementale n'est même pas
annoncée. Accepter ce type de marché, c'est automatiquement accepter
des fermetures de postes.

sources : SNUIPP 93

le père noël n'existe pas, même dans l'Hérault

Hérault: l'inspection académique rétablit les sanctions contre un enseignant récalcitrant

L'inspection académique de l'Hérault a annoncé samedi qu'elle rétablissait les sanctions engagées à l'encontre d'un directeur d'école maternelle, estimant qu'il était "revenu sur ses engagements" d'appliquer les réformes engagées dans l'Education nationale.
Bastien Cazals, directeur d'une école maternelle de Saint-Jean-de- Védas, "n'a pas tenu ses engagements, nous revenons donc sur la décision de passer l'éponge sur les sanctions", a déclaré à l'AFP l'inspecteur d'académie de l'Hérault Paul-Jacques Guiot.

Vendredi, l'inspection avait annoncé la levée des sanctions contre M. Cazals après son engagement à reprendre la totalité de son service. Ces sanctions consistaient en un retrait de huit jours sur son salaire de décembre pour manquement à ses obligations de service et l'ouverture d'une procédure disciplinaire à son encontre.
Selon M. Guiot, M. Cazals "s'était engagé à reprendre la totalité de son service, mais dès qu'il a su que nous abandonnions les sanctions il s'est mis à communiquer très fortement en disant qu'il ne ferait pas les deux heures d'aide personnalisée" hebdomadaires prévues en primaire pour les écoliers les plus en difficulté depuis la rentrée après la suppression du samedi matin.

Après l'annonce vendredi de la levée des sanctions, M. Cazals avait indiqué sur le blog "Une école pour Victor et Hugo" que "compte tenu de ce geste d'apaisement décidé par l'administration" il était prêt à fournir dès janvier une aide personnalisée aux élèves dont les parents le souhaitaient.
M. Cazals ajoutait s'inscrire ainsi "dans la dynamique collective engagée par les 384 désobéisseurs" , des enseignants qui ont déposé mercredi des "lettres de résistance" à l'inspection académique.
Aucune réaction n'était disponible samedi en fin de matinée sur ce blog à l'annonce du rétablissement des sanctions.
M. Cazals a refusé de mettre en place l'aide personnalisée arguant qu'elle était destinée à remplacer les Réseaux d'aides spécialisées aux élèves en difficulté (Rased) touchés par la suppression de 3.000 postes l'an prochain.
Convoqué à l'Inspection académique, il avait reçu le soutien d'une intersyndicale SNUipp-FSU, Sud, FO, SNE et CNT, ainsi que de nombreux professeurs, parents d'élèves, élus et élèves.

« Victoire ! »

« Victoire ! » Sur internet, la nouvelle est tombée hier aux alentours de 16 h. La bonne nouvelle du dernier jour avant les vacances scolaires. Bastien Cazals était en effet informé par téléphone que l'inspection académique de l'Hérault levait toutes les sanctions financières prononcées à son encontre et abandonnait également la procédure disciplinaire ouverte en début de semaine.

L'instituteur et directeur de l'école Louise-Michel, à Saint- Jean-de-Védas, avait suscité un immense élan de solidarité au point que 385 professeurs d'école de l'Hérault avaient, dans son sillage, envoyé des lettres similaires de désobéissance contre les réformes Darcos.

Largement soutenu par les enseignants, les parents d'élèves ainsi que par l'intersyndicale, Bastien Cazals avait entre
autres subi de lourdes sanctions pécuniaires. S'en est suivi un mouvement collectif inédit animé par une farouche détermination à faire plier l'inspecteur d'académie. Pour le collectif de soutien, baptisé une "École pour Victor et Hugo", la levée des sanctions est perçue comme « un geste d'apaisement ».

De son côté, Bastien Cazals a annoncé qu'à partir de la rentrée 2009, il adoptera la même position que ses collègues, à savoir qu'il « accueillera tous les élèves dont les parents le souhaitent sur le temps dévolu à l'aide personnalisée pour mettre en place des activités complémentaires au travail effectué en classe. » Et le collectif d'ajouter que « Bastien Cazals est plus que jamais fermement décidé à poursuivre son engagement actif dans la défense de l'école républicaine laïque et renouvelle la demande faite à monsieur le Président de la République de prendre une position claire sur l'avenir de l'Éducation nationale. »

Quant aux cas de Sylvie Ferrier et d'Isabelle Huchard, les deux institutrices héraultaises également convoquées et « menacées de mutation » par l'inspecteur pour avoir refusé d'appliquer le fichier "base élèves", aucune information n'a été donnée sur leur avenir. L'intersyndicale promet « la plus grande vigilance et la poursuite de l'action de résistance ».


S. C.

Toutes les sanctions sont levées contre notre collègue Bastien Cazals, la procédure disciplinaire est abandonnée

Ce vendredi 19 décembre, nous apprenons que lInspection Académique de lHérault, a décidé de lever toutes les sanctions contre notre collègue Bastien Cazals, directeur " désobéissant " de lécole maternelle Louise Michel de Saint Jean de Vedas.

> Cette décision dapaisement est à porter au compte de limmense élan de solidarité qui sest manifesté autour de Bastien, dun élargissement de la vague de " désobéissance " des enseignants des écoles qui touche désormais au delà des 385 professeurs décole de lHérault, de nombreux départements, et de lengagement massif des parents délèves dans le mouvement contre les réformes Darcos.

> Par le geste symbolique fort qua été son entrée en désobéissance, annoncée par lettre ouverte au Président de la République, Bastien navait dautre but que de donner plus de retentissement au mouvement collectif de contestation des contre réformes conduites actuellement par notre Ministre de lEducation Nationale selon une politique cohérente et systématique, qui concourt au démantèlement du service public de léducation nationale, et partant, à accroître les inégalités scolaires et sociales.

> Cet forme dengagement inédit en rencontrant un large écho, a suscité la solidarité de ses collègues, et le soutien des parents de ses élèves. Elle aura pour partie contribué à laffirmation de cette Ecole en résistance qui veut préserver toutes les missions et valeurs du service public déducation, accroître son efficacité, améliorer les chances de réussite de tous nos élèves.

> Mais en cela, elle a également valu à notre collègue Bastien, lacharnement de son administration, qui sest traduit par des sanctions pécuniaires lourdes et répétées, et ces derniers jours, louverture dune procédure, disciplinaire officielle.

> LInspection académique, en renonçant à toute sanction ou procédure disciplinaire, semble avoir pris la mesure aujourdhui de la confrontation majeure dans laquelle elle sétait engagée, et dont lissue, au vu de la réaction massive des parents et enseignants du département, apparaissait pour le moins incertaine.

> Bastien pour sa part, assurera la totalité de ses obligations de service à la rentrée de janvier, notamment à en accueillant des élèves sur le temps dévolu à laide personnalisée, poursuivant son action de résistance, dans des formes collectives déterminées par lensemble des collègues.

> Ceci ne signifie en rien un renoncement à ses convictions, à ses engagements, ni labandon de son action contre les réformes de lécole actuelles, bien au contraire. Celle ci se poursuivra dans le contexte nouveau dune mobilisation élargie que sa " désobéissance ", comme celle de ses collègues aura modestement contribué à développer.

sources : SNUIPP 34

Dans l’action le samedi 17 janvier

L’ensemble des organisations à l’origine de l’appel « L’éducation est notre avenir » appelle à amplifier les mobilisations en janvier 2009 et à faire du samedi 17 janvier dans tous les départements une journée de manifestations pour défendre le service public d’éducation que le gouvernement veut affaiblir par des budgets de régression, des mesures qui amputent son ambition et sa cohérence, et pour réclamer un véritable dialogue social.

L’ensemble des organisations dénonce une politique éducative qui méprise la jeunesse, les lycéens, les étudiants, les parents d’élèves, les collectivités territoriales, le monde associatif et les personnels de l’éducation, de l’enseignement supérieur et de la recherche, de la jeunesse et des sports.

ultimatum à l'inspecteur d'académie de l'Hérault

De 150 à 200 enseignants se sont rassemblés mercredi devant l'Inspection académique de l'Hérault à Montpellier tandis qu'une délégation y remettait 383 "lettres de résistance" contre les réformes dans l'Education nationale, a constaté un correspondant de l'AFP.
Les enseignants qui ont signé ces lettres expliquent qu'ils ne veulent pas appliquer les réformes en l'état, notamment en ce qui concerne l'aide personnalisée aux élèves.
Ils adressent aussi un ultimatum à l'inspecteur d'académie de l'Hérault pour qu'il lève, d'ici la rentrée de janvier, les sanctions financières et disciplinaires prises à l'encontre de Bastien Cazals.
Ce dernier, directeur d'une école maternelle à Saint-Jean-de- Védas (près de Montpellier) , "entré en résistance" contre les réformes dans une lettre ouverte au président Sarkozy, a pris part à la manifestation organisée par les syndicats SNUipp-FSU, Sud, FO, SNE et CNT.
Si les sanctions n'étaient pas levées, les enseignants menacent de faire grève le 13 janvier dans tout le département. Ils en décideront en assemblée générale intersyndicale le 7 janvier.
"C'est une bonne réponse collective, je ne me sens plus seul. Cette action, c'est la meilleure façon de me défendre et de résister à la réforme à venir", a déclaré M. Cazals.
"Aujourd'hui, nous sommes tous des Bastien Cazals. Je viens d'apporter ma lettre, je refuse d'appliquer la réforme. Bastien Cazals n'est plus seul, s'ils le condamnent, ils doivent nous condamner tous", a souligné Benoit Guerrée, enseignant en école primaire à Béziers.
Selon Joël Vézinhet, secrétaire départemental FSU, "les sanctions prises contre Bastien Cazals ont eu un effet inverse à celui escompté car le nombre de lettres de résistance s'est multiplié ces derniers jours".
Parmi les manifestants figurait aussi Alain Refalo, enseignant de Colomiers (Haute-Garonne) , l'un des premiers à être entré en résistance contre les réformes en novembre en appelant à la "désobéissance pédagogique" sur internet.

La semaine particulière de Nicolas Sarkozy


En annonçant, vendredi 19 décembre, au matin sur France 2, non pas un remaniement mais un «modeste ajustement» pour janvier, le secrétaire général de l'Elysée, Claude Guéant est venu confirmer ce que l'on pouvait déduire des événements de ces derniers jours: le pouvoir marche sur des œufs.

Les reculs successifs de Xavier Darcos sur l'école, de François Fillon sur la proposition de loi facilitant le travail le dimanche (dont la discussion est renvoyée à mi-janvier), les trésors de précaution de Nicolas Sarkozy sur les projets de privatisation de La Poste (commission Ailleret) ou de modification de la Constitution pour faire avancer la cause de la diversité (rapport de Simone Veil), témoignent de la valse-hésitation qui a gagné l'Elysée. Volontaire, vindicatif, intrépide en octobre (le discours de Toulon et à la suite son action sur la scène internationale), le Nicolas Sarkozy des premiers jours de la crise financière paraît avoir cédé la place à un homme plus hésitant, encore plus pragmatique maintenant que la France s'enfonce dans la récession.

Recevant les députés UMP mercredi 10 décembre, le Président s'était laissé aller à une de ses fables express qu'il affectionne: «Les Français adorent quand je suis avec Carla dans le carrosse mais en même temps, ils ont guillotiné le roi. C'est un pays régicide. Au nom d'une mesure symbolique, ils peuvent renverser le pays. Regardez ce qui se passe en Grèce.» Peu avaient été dupes. D'abord parce que la mobilisation en Grèce, malgré sa durée, n'a touché que des sphères très limitées de la jeunesse et des salariés (5000 personnes ce jour-là dans les rues d'Athènes), ensuite parce qu'il est apparu aux participants qu'en grossissant le trait de l'Histoire, le chef de l'Etat ne faisait qu'exercer sur eux une pression supplémentaire afin qu'ils obéissent aux ordres (6 députés UMP ont malgré tout refusé de voter la loi sur l'audiovisuel et 7 se sont abstenus).

N'empêche, le propos présidentiel est symptomatique d'une inquiétude qui avait déjà affleuré le 27 novembre devant le congrès de l'Association des maires de France. Ce jour-là, Nicolas Sarkozy avait «senti» la salle, compris l'irritation et l'inquiétude des quelque 4000 édiles présents et il leur avait administré un numéro dont il a le secret. Une bonne heure de discours improvisé, un propos tout en rondeur et en reculades sur à peu près tous les sujets qui fâchent : les 1400 poursuites opérées contre les maires n'ayant pu mettre en place le service minimum d'accueil dans les écoles, la suppression programmée de la taxe professionnelle en 2009, l'inter-communalité. Il était patent que le chef de l'Etat n'avait d'autre intention que de temporiser, rassurer, apporter des garanties, comme si les discours enflammés contre les dérives du capitalisme financier ne suffisaient plus à définir et conduire une politique.

Mais on aurait sans doute tort de circonscrire les difficultés actuelles de l'exécutif aux seuls effets de la crise. Tout aussi significatif a été le refus des députés de la majorité de revenir ce jeudi de leur circonscription pour y engager la discussion parlementaire sur le projet de loi du travail le dimanche et l'empressement du Premier ministre à renvoyer le débat pour la mi-janvier. Un véritable camouflet. Malgré le forcing élyséen jeudi matin encore, malgré les coups de téléphone de Jean-François Copé (le patron des députés UMP), il a été impossible de trouver un nombre suffisant d'élus pour ne pas risquer d'être mis en minorité par une gauche requinquée.
Les maires grognent, les députés traînent des pieds, certains ministres font entendre leur différence (Yade, Dati, Boutin, MAM) ou quittent le navire (Jouyet, Bertrand) : le Président n'a sans doute jamais été aussi seul.
«Une allumette pourrait allumer un incendie»

Quand il peste jeudi, à l'Ecole polytechnique, contre les lenteurs et les conservatismes qui empêchent la mise en œuvre de ses décisions et qu'il menace («je ne le supporterai pas»), le commentateur croit qu'il vise la haute fonction publique et les cabinets, mais il se peut aussi que le Président s'adresse à son Premier ministre, accusé de mauvaise volonté. Et vice versa. Quand François Fillon répète à longueur de journée qu'«avant la crise la France avait besoin d'être réformée. Avec la crise, elle a besoin d'être transformée», cette instance peut passer pour du zèle à l'adresse d'un président réformateur. Mais on peut aussi y voir une critique contre l'éparpillement d'un Président qui, plutôt que de s'attaquer à la crise économique et se concentrer sur la relance, préfère lancer des sujets idéologiques (le travail le dimanche) ou poursuivre ses lubies (la suppression de la pub) pour complaire à ses amis.

Les reculades actuelles tiennent sans doute de ces deux aspects. L'un, objectif, renvoie à l'impréparation du gouvernement qui n'a pas vu venir la crise. Et l'absence de marges de manœuvre. A la fin de 2009, Nicolas Sarkozy pourra se vanter d'avoir doublé le déficit budgétaire en année pleine. L'autre est subjectif et tient à la lassitude de la troupe ou son irritation grandissante devant cette verticalité sarkozyenne qui l'agace.

A l'Elysée, un homme, Raymond Soubie, sans doute le meilleur expert de la chose sociale en France, épluche les statistiques des directions départementales du travail et les rapports des préfets à la recherche des indices du feu qui couve et menace de tout embraser. Que voit-il exactement? Les dernières élections prud'homales ont montré une certaine radicalisation du vote (la CGT et SUD ont progressé, la CFDT a régressé, seul l'UNSA dans le camp réformiste progresse) mais ce sont surtout les abstentionnistes qui se sont signalés (25,6 % de participation, en baisse de sept points par rapport à 2002). S'il est vrai que la soudaineté du mouvement lycéen et sa violence parfois (pour l'essentiel en Bretagne) ont surpris et inquiété les hautes sphères de la rue de Grenelle, comme la réaction des ouvriers de Renault Sandouville à la visite de Nicolas Sarkozy en octobre dernier avait frappé par sa vigueur, il est difficile de se faire une idée de ce que les Français ont retenu de la succession d'événements qui secouent le monde. Sont-ils KO ou courroucés, prêts à bondir ou effondrés?

«La crise a tout changé». Jeudi 18 décembre, un conseiller de François Fillon reconnaissait volontiers que la référence hellénique ne pesait pas lourd pour expliquer les prudences et les reculades de la semaine. «La Grèce appartient au paysage, c'est sûr, on regarde, mais la situation là-bas n'explique pas ce qui se passe en France. Dans le secteur privé, on assiste à des poussées de fièvre locales à l'annonce de suppressions d'emplois mais de façon plutôt sporadique, sans qu'il n'y ait de lien entre les unes et les autres. On a conscience qu'une allumette pourrait allumer un incendie, on fait attention. Dans le public, il y a le secteur du transport et l'enseignement, mais dans l'ensemble ça se tient. Il faut être pragmatique, réactif, mais nous n'avons pas le choix, il faut bouger. L'immobilisme serait pour nous la pire des choses.»

Les six premiers mois de 2009 se feront sous la contrainte de la récession et les critiques d'une gauche qui voudra gagner les élections européennes du 7 juin. Les textes qui se profilent à l'échéance de la nouvelle année ont cependant de quoi laisser perplexe: la couverture du risque «dépendance», la suppression de la taxe professionnelle, la loi sur le logement, le Grenelle II, la carte hospitalière... soit ces projets coûtent cher, soit ils sont ultrasensibles socialement. Pas de chance. Les caisses sont vides et l'allumette n'attend qu'à s'embraser. De nouvelles reculades en perspective? Les oiseaux de mauvais augures ne parviendront pas à l'affecter. Lundi, il s'envole pour une visite de deux jours au Brésil, qu'il prolongera par un séjour privé. Les fêtes sur les plages de Rio. L'ajustement viendra bien assez tôt.
Par Gérard Desportes
Mediapart.fr

vendredi 19 décembre 2008

lettre d'un maire en colère

Madame, monsieur,

Les citoyens de ce pays se laissent endormir par une sectorisation des attaques incessantes contre le système éducatif. En tant que Maire et ancien instituteur je suis effaré par l'accumulation des mesures destructrices qui laissent préluder à une mise en pièces de l'enseignement primaire.

Depuis sa nomination en mai 2007, le ministre de l'éducation nationale, M. Xavier Darcos, a en effet déjà à son actif :

· la suppression de la carte scolaire, qui institue la concurrence entre écoles et accélère la formation de ghettos scolaires ;

· la promulgation de « nouveaux » programmes (dont les rédacteurs ne sont toujours pas connus !) contraires à l'avis de la profession et des chercheurs, après une mascarade de concertation, menée dans la précipitation ;

· la diminution de 2 h du temps hebdomadaire d'enseignement (l'équivalent de 3 semaines par an !) et la réorganisation de la semaine décidée contre les préconisations des professionnels et des spécialistes des rythmes scolaires ;

· le discrédit jeté sur l'action des enseignants de l'école publique, notamment en trompant l'opinion sur les performances de l'école française dans les évaluations internationales et sur le coût réel de notre école ; il ne cesse d'accréditer l'idée, portée par les groupes ultralibéraux, mais démentie par les spécialistes, que les résultats français sont plus mauvais que la moyenne et en baisse et que les dépenses sont plus élevées que=2 0nos voisins et en hausse ;

· des déclarations fausses et insultantes sur les maternelles considérées comme de simples garderies où le travail des enseignants consiste à « surveiller la sieste et à changer les couches » ;

· la disparition programmée des IUFM, revenant à supprimer la formation professionnelle, au lieu de chercher à l'améliorer ;

· l'étranglement financier des associations éducatives complémentaires de l'enseignement public ;

· les atteintes au droit syndical, au paritarisme et au droit de grève ;

· la mise en place du fichier base-élèves, comportant des données qui mettaient gravement en cause les libertés individuelles et le droit à l'éducation des enfants étrangers, quel que soit le statut de leurs parents ;

· le financement (pour 220 000 euros) d'une officine privée qui doit surveiller les prises de position des enseignants sur le web, « repérer les leaders d'opinion, les lanceurs d'alerte et analyser leur potentiel d'influence et leur capacité à se constituer en réseau ».

Il vient aussi de faire inscrire dans le budget 2009 :

· la suppression brutale de 3 000 postes d'enseignants spécialisés des RASED, tout en proclamant vouloir diviser par 3 le taux d'élèves en grande difficulté scolaire et en tentant de faire croire que la mise en place des 2 h d'aide personnalisée pourrait remplacer le travail des enseignants spécialisés ;

· la baisse de 30 % des postes mis au concours en 2009 et, par voie de conséquence, de la formation continue remplacée par les PE2, avant sa disparition totale en 2010…
> Tout récemment, il a confirmé que trois autres « réformes » seront mises en place en 2009 :

· la création de l'Agence national e du remplacement, qui pourrait employer des maîtres non certifiés et précarisés ;

· la création des EPEP et la caporalisation des maîtres par des « super-chefs », les directeurs d'EPEP (500 postes ont été budgétisés pour cela) ;

· la suppression de la maternelle entre 2 et 3 ans, remplacée par un « jardin d'éveil » à la charge des communes et des familles, premier pas vers la suppression de la maternelle avant 5 ans, réclamée par des amis politiques du ministre.
Et voici que, début novembre, plutôt qu'une revalorisation des sa laires des enseignants, M. Darcos annonce qu'il octroiera une prime de 400 euros aux maîtres qui feront passer les évaluations nationales au CE1 et au CM2.
C'en est trop ! C'est maintenant notre dignité qui est bafouée !

Depuis toujours, les enseignants assument la passation d'épreuves d'évaluation, la correction et l'analyse des résultats, sans penser à demander une rémunération spéciale, car l'évaluation des apprentissages de nos élèves fait partie de nos missions. De plus, quand il s'agit d'évaluations nationales, le plus souvent nous faisons la correction et l'analyse collectivement (en dehors des heures de classe), car les résultats à un niveau donné d'enseignement concernent toute l'équipe des maîtres, en amont et en aval. Alors, pourquoi cette prime, telles des cacahuètes jetées à des singes ? M. Darcos anticipe-t-il des résistances du fait que ces épreuves, entourées du plus grand secret, sont annoncées comme très difficiles par le ministère et qu'elles feront apparaître une énorme proportion d'élèves en grande difficulté, sans rapport avec la réalité ? Redoute-t-il que ces épreuves mettent plus nettement en évidence la malfaisance des programmes 2008 ? Craint-il que la profession y voie une rupt ure avec les exigences du Socle commun de connaissances et de compétences, conçu à partir des programmes de 2002, et qui est toujours en vigueur ? A-t-il peur que les enseignants refusent de faire passer les épreuves et veut-il acheter notre soumission ? Parie-t-il sur les difficultés financières des enseignants pour les opposer les uns aux autres et diviser les équipes d'écoles ?

Demandons la mise en place d'un Conseil national de l'évaluation à l'école comprenant des praticiens, des formateurs et des chercheurs pour mettre au point une politique de l'évaluation et élaborer des outils pour les équipes d'écoles et de cycle, au service des apprentissages des élèves définis par le Socle commun de connaissances et de compétences.

Appelons les conseils des maîtres et les conseils d'école à prendre, dès à présent, des mesures fortes pour protéger les enfants et les écoles des méfaits éventuels des épreuves nationales CE1 et CM2, que ce soit en raison du contenu des épreuves ou de leur utilisation. Nous les appelons en particulier à refuser fermement toute publication des résultats des écoles.

Nous ne pouvons plus continuer à subir cette politique scolaire fondée sur la concurrence entre, les collectivités, entre les élèves, entre les familles, entre les écoles et entre les maîtres. Elle est contraire à l'idéal de citoyens responsables et solidaires qui fonde notre école laïque et républicaine.

Tous les maires républicains doivent en avoir conscience et dénoncer cette avalanche de coups bas contre le corps enseignant abandonné le plus souvent dans la tourmente de réformes qui visent à le mettre à genoux.

Jean Marie DARMIAN
Maire de Créon, Conseiller général de la Gironde
> www.jeanmariedarmia n.fr

remise en cause du droit de grève à nantes

Toutes les écoles ont reçu ce matin un mail de l'IA via les
IEN déclarant illégale la grève du jeudi 18 décembre dans
le 1er degré.

Le décret paru le 1er décembre 2008 impose aux
organisations syndicales du 1er dergé de déposer un préavis
de grève 8 jours avant la date prévue pour entamer une
négociation avec l'Inspecteur d'Académie ou le Recteur.

La grève du 18 décembre est donc déclarée illégale par le
Recteur pour les personnels exerçant dans le 1er degré car
le SNUIpp départemental n'a pas entamé les négociations
avec l'IA.

Pour rappel, le préavis de grève a été déposé par la FSU44.
On marche sur la tête.

Jeudi 18 décembre, les autres personnels de l'Education
Nationale pourront, eux, se mettre en grève,

Ce décret nous empêche de réagir dans l'urgence et nous
contraint à négocier aussi systématiquement dans le cadre
d'un appel fédéral, d'un mouvement interpro, d'une grève
reconduite.

Dans cette remise en cause du droit de grève, comment le
SNUIpp44 pourrait-il négocier pour une journée de grève
inter-professionnelle, exemple celle du 29 janvier sur
l'emploi privé et public ?

Nous l'avions dit, et aujourd'hui c'est prouvé, ce décret
remet sérieusement en cause l'exercice du droit de grève
pour les personnels du premier degré.

A nous de montrer clairement notre attachement au droit de
grève en interpellant les IEN, les élu(e)s ( députés,
sénateurs) sur cette question.

A nous de participer massivement aux prochaines grèves.

Le SNUipp a prévenu la FSU nationale qui va interpeller de
nouveau le ministère sur cette atteinte au droit de grève.

sources : SNUIPP 44

"L'école est plus ou moins gratuite selon le lieu où on habite",

"L'école est plus ou moins gratuite selon le lieu où on habite", affirme Philippe Séguin, premier président de la Cour des comptes, à l'occasion de la présentation d'un rapport intitulé "Les communes et l'école de la République", mardi 16 décembre 2008. "Nous nous sommes interrogés sur la pertinence du choix de la commune comme support de l'école. Au regard des évolutions législatives de ces dernières années, l'école communale non seulement ne réussit pas à maintenir l'égalité mais a tendance à accentuer l'inégalité des chances", constate Philippe Séguin.

L'EPEP N'EST PAS LA SEULE SOLUTION*

Alors que le ministère de l'Éducation semble "très favorable" à la mise en place des Epep, la Cour des comptes s'interroge sur la volonté du ministère "d'endosser cette proposition de loi entérinant un passage à une obligation dans ce domaine". Ainsi, le rapport souligne que "si un consensus semble se dégager sur l'objectif de favoriser une meilleure synergie de l'organisation de l'école et de l'action des communes en associant mieux les élus locaux, les acteurs et les usagers, afin notamment de renforcer l'articulation entre les actions scolaires et périscolaires, l'Epep ne semble pas pour tous la meilleure ou la seule solution".

La Cour des comptes se fait l'écho de certains maires qui ont "fait connaître leurs fortes réserves" et "font valoir que des politiques partenariales efficaces pourraient être mises en oeuvre en dehors de tout support juridique nouveau". D'autres réformes seraient également envisageables "pour développer les marges d'initiative des écoles: accroissement du rôle des directeurs au sein des circonscriptions de l'éducation nationale, développement de la contractualisation pluriannuelle avec les communes, attribution de pouvoirs supplémentaires aux conseils d'école".

mercredi 17 décembre 2008

Lettre de soutien d’un non désobéisseur

Pas en notre nom !
PAS EN NOTRE NOM !

Lettre de parents et d’enseignants non « désobéisseurs » (mais pas dupes) à Monsieur Darcos et aux inspecteurs de l’éducation nationale.

Messieurs.

Nous venons d’apprendre par les enseignants du premier degré engagés dans le mouvement dit de « désobéissance pédagogique » que vous tentez d’intimider ceux-ci en ayant recours à la fois à des menaces matérielles disproportionnées, (un jour de suppression de salaire pour une demi-heure de « soutien » en moins par jour : autant dire que vous les poussez directement à faire un jour de grève, puisque le prix à payer est le même que pour une journée de travail en moins ! Une forme de « raisonnement » qui ne manquera sans doute pas d’intéresser les professionnels du droit), quand ce n’est pas directement à la peur par des menaces à peine voilées sur leur carrière et leur avenir. Notons déjà que cette réaction pour le moins déplacée et agressive trahit déjà le peu de confiance que vous faites vous-mêmes à vos propres « réformes » pour qu’elles s’imposent d’elles même chez les professionnels de la difficulté éducative. Leur côté régressif crève tellement les yeux que vous misez d’emblée sur la force !

Mais non content d’avoir recours à la menace, vous tentez aussi de faire croire (fort maladroitement) que l’attitude de ces enseignants résistants serait choquante. Ainsi monsieur Trêve, inspecteur de l’académie d’Aix Marseille, dit dans un courrier adressé à ceux ci qu’il trouve « choquant » qu’un tel mouvement se fasse « au détriment » des élèves les plus en difficulté.
Est–il besoin de rappeler que si ces réformes avaient vraiment pour objectif d’aider les élèves les plus en difficulté, non seulement elles ne supprimeraient le fait qu’ils soient confiés à des spécialistes de l’échec scolaire bien mieux formés que les enseignants généralistes sur ces questions là (le RASED), mais aussi qu’elles ne s’acharneraient pas à faire subir aux élèves les plus en difficulté les horaires les plus lourds et les plus insupportables, une chose que tous les connaisseurs de l’éducation n’ont pas manqué de souligner.

Nous ne sommes donc pas dupes ! Il est bien évident pour tout esprit logique et juste que ce ne sont pas les enseignants qui s’opposent à ces réformes ouvertement destructrices qui sont la cause du problème, mais ces réformes elles-mêmes.
Lorsqu’on fait en sorte de restreindre, voir de supprimer tout court, l’entrée en première année de maternelle des enfants en bas âge (notamment des milieux dits « défavorisés »), on remet en cause sciemment un des rares mécanismes susceptible de combattre efficacement les inégalités socio- culturelles (on sait que plus un enfant des classes populaires accède tôt à la maternelle, plus il a de chances de réussir scolairement par la suite). Lorsqu’on réduit à une peau de chagrin, ou qu’on supprime tout court, le Réseau d’Aides Spécialisées des Enfants en Difficulté (dit « R.A.S.E.D), on proclame ouvertement qu’on ne veut pas investir sur l’avenir des enfants en difficulté. Lorsqu’on surcharge ces mêmes enfants en difficulté de journées d’enseignement particulièrement lourdes, on travaille sciemment à les couler et à les dégoûter de l’effort scolaire. Lorsqu’on fiche les élèves ou qu’on met sous surveillance l’opinion des professeurs, on attaque ouvertement la devise républicaine « liberté, égalité, fraternité », etc, etc …(On n’en finirait plus d’énumérer la nocivité de vos « réformes » prises une à une ! Et c’est bien normal, puisqu’elles ont toutes pour but de détruire un des derniers terrains ou la « compétitivité » et le « rendement » - des pseudos valeurs qui ont pourtant failli entraîner le monde à sa perte récemment à travers les crises financières !- sont officiellement exclues et combattues….)

Il est donc clair que les vrais « désobéisseurs civiques » dans cette affaire ne sont pas ceux qui s’opposent à de telles réformes catastrophiques, mais bien ceux qui imposent leur application. Et si nous ne pouvons pas forcément suivre les « désobéisseurs civiques » dans leur courage (pour des raisons aussi triviales qu’une situation économique exsangue par exemple, mais jamais par opposition à leur combat), nous savons qu’ils sont les porte-drapeaux du vrai civisme et les vrais amis des citoyens français, notamment les plus « défavorisés » comme l’on dit pudiquement…..

Nous vous demandons donc instamment, par un dernier geste de conscience qui vous honorerait, de vous reprendre, et de renoncer à de telles « réformes » si visiblement inciviques, mais aussi de renoncer à poursuivre les « désobéisseurs civiques ». Si tel n’est pas le cas, d’évidence votre nom serait à jamais entaché de honte dans l’histoire française….

Lionel Goutelle, instit non désobéisseur (uniquement pour des raisons financières vitales)….

écoles occupées à La Réunion


Hier, mardi 16 décembre, plusieurs écoles de l'île, notamment à St Joseph, ont été occupées par des parents d'élèves en colère et inquiets pour l'avenir de leurs enfants.
Ils l'ont montré en le disant haut et fort dans une ambiance plus que cordiale, voire même musicale, joviale et ....
Ils ont même pris le temps d'expliquer aux enfants les raisons de leur colère.
Les maires et les IEN ont été prévenus ainsi que les médias locaux.

Demain, ils envisagent de continuer, mais aussi d'aller plus loin : après avoir occupé les écoles de 8 h à 9 h 30, ils descendront dans la rue pour distribuer des tracts sur le rond point de la mairie, ils iront ensuite déposer une motion chez l'IEN.
Ils demanderont une audience chez le maire pour que soit votée au prochain conseil municipal une motion relayant leurs revendications.
Ils ont même prévu de se servir d'un événement local d'envergure pour y distribuer des tracts et pourquoi pas ... prendre la parole !

bravo à eux

dépêche AFP

13h39 : Sarkozy assure que la réforme des lycées se fera

STRASBOURG, 16 décembre 2008 (AFP) - Le président Nicolas Sarkozy a
assuré mardi à Strasbourg que la réforme controversée des lycées, mise
entre parenthèses lundi par le ministre de l'Education Xavier Darcos, se
ferait mais que le gouvernement prendrait "le temps de la concertation".
"Cette réforme des lycées, je la soutiens et elle se fera mais il faut
prendre le temps de l'écoute et de la concertation", a déclaré M.
Sarkozy lors d'une conférence de presse au Parlement européen.
"J'ai demandé à Xavier Darcos d'approfondir sa concertation pour que la
réforme puisse se mettre en oeuvre dans les meilleures conditions",
a-t-il ajouté.
"M. Darcos est un ministre de l'Education remarquable qui a, en 18 mois,
un bilan de réformes sans précédent: il a réformé l'école primaire,
supprimé les IUFM, changé l'organisation du temps scolaire et proposé
une réforme des lycées", a-t-il dit.
"On va prendre le temps de l'écoute et de la concertation et je suivrai
moi-même personnellement cette réforme", a ajouté le président Sarkozy.
Le gouvernement avait annoncé lundi le report d'un an de sa réforme dans
les lycées.

Appel à une grève interprofessionnelle le 29 janvier

Par Reuters, publié le 15/12/2008 à 12:07

PARIS - Les syndicats CGT, CFDT, Force ouvrière, FSU, Solidaires, Unsa et
CFE-CGC appellent à une grève interprofessionnelle nationale pour le jeudi
29 janvier.

Elles en ont fait l'annonce au terme d'une réunion organisée au siège de FO,
dans le XIVe arrondissement de Paris
Dans un communiqué, les organisations syndicales appellent "à agir
massivement et interpeller les responsables gouvernementaux, les
responsables patronaux et les employeurs" autour d'une série de
revendications.

Parmi elles figurent "la défense de l'emploi privé et public" et "la lutte
contre la précarité et les dérèglementations économiques et sociales".

Les organisations syndicales demandent aussi "la défense du cadre collectif
et solidaire de la protection sociale".

Désobéissance : première sanctionnée du département 13

par Diane Combes, Professeur des écoles à Eguilles

Je fais partie des 124 désobéisseurs qui ont déposé leur lettre de désobéissance le vendredi 5 décembre à l’I.A. de Marseille ; enfin, j’aurais bien aimé en faire partie, mais il se trouve que ma lettre a été oubliée ! Il n’empêche que jeudi 11 décembre, je trouvai sur le bureau de ma classe une lettre de sanctions personnelles que m’adressait Gérard Trève notre Inspecteur d’Académie.

"Je vous informe que votre salaire sera amputé pour service non fait, depuis le 9 décembre et pour tous les jours au cours desquels ce même constat sera effectué.
Je vous précise que de plus vous vous êtes ainsi exposée aux sanctions disciplinaires prévues par les textes et que je ne manquerai pas d’appliquer à votre encontre".

La brutalité de la sanction ouvrira sans doute les yeux à beaucoup sur la nature du gouvernement qui gère actuellement la société via les petits chefs hiérarchiques.
Les parents sont scandalisés !
Bien que désagréables, ces nouvelles n’entament en rien ma détermination à poursuivre le mouvement en le médiatisant maintenant au maximum.

Je suis pour l’instant la première sanctionnée dans le département ! Grâce au zèle de ma directrice qui s’est empressée lundi 8 décembre de faxer le courrier que j’adressai à l’inspectrice pour lui annoncer ma participation au mouvement collectif de désobéissance.

J’ai été sanctionnée sur la base d’un fax de copie de lettre !!!

Ce n’est pas le moment de lâcher, si nous le faisions, il n’y aurait plus rien pour arrêter le rouleau compresseur qui accomplirait son oeuvre de destruction de l’école publique jusqu’au bout et plus largement des services publiques et imposerait un nouveau type de société où l’individu robotisé ne serait plus là que pour permettre des profits maximum à l’élite financière.
Si nous tenons bon, ce pourrait être le début d’une révolution pacifique qui prendrait petit à petit dans les autres corps de métier... Tout est possible !

Diane Combes
Professeur des écoles, école mat. du Surville à Eguilles

Pour ceux qui n'y croient pas encore

Pour ceux qui n'y croient pas encore : les premières preuves


Après avoir raté son coup contre l'école maternelle, après avoir bien mordu dans la viande des RASED, le ministre prédateur Darcos se taille des morceaux de roi dans les entrailles du statut de la fonction publique enseignante. Alors que jusqu'ici les remplacements étaient assuré par des agents titulaires (ZIL, TZR, brigade...), les inspections académiques et les directeurs d'établissement se servent désormais directement à l'ANPE. Ceci n'est pas une prédiction lugubre, c'est la réalité actuelle. Cela se passe aujourd'hui, en France.
Exemples :
a.. Dans le 93 (Le Raincy), l'ANPE recrute des " instituteurs " remplaçants (bac+3 exigé) en CDD 5 mois, 26h hebdomadaires à 8,71 € de l'heure. À ce tarif, je connais des femmes de ménage qui feraient la fine bouche et qui auraient bien raison.
b.. Dans le 79 (Nord-deux-Sèvres), l'IA recrute pour un CDD d'un mois, un professeur des écoles rémunéré 1330 € mensuels pour un service de 35h hebdomadaires.
c.. En Côte d’Armor, l'IA fait appel à l'ANPE pour trouver un professeur d'école remplaçant, CDD 1 mois, remplacements courte et longue durée pour 1 330,05 € mensuels
d.. Dans l'enseignement spécialisé pour jeunes handicapés, CDD de 3 mois, 27h hebomadaires pour 1326 € mensuels, bac+3 exigé. Autre exemple : " Pour un remplacement du 1er au 5 décembre: vous donnerez des cours pour des adolescents de 14 a 16 ans ayant des troubles du comportement. vous avez le soutien d'un éducateur spécialise. Niveau primaire. 27h de cours et 5 h de préparation. possibilité prolongation du contrat. Rémunération : 8,71 € de l'heure.
e.. Des proviseurs de Moselle s'adressent directement à l'ANPE pour remplacer des professeurs de philosophie, CDD 3 mois. Je n'ai pas connaissance des rémunérations, les candidats (et les curieux) peuvent téléphoner directement aux N° suivants : 03.87.67.17.90 (lycée Julie Daubie, demander Mme Decheppe), 03.87.29.25.40 (Lycée Condorcet, demander M. Mourer).
f.. L'ANPE recherche également des conseillers d’orientation psychologues pour intervenir dans les établissements publics: CDD 4 mois, 35h hebdomadaires, 1 595,14 € mensuels.
Vous pouvez poursuivre cette visite du site de l'ANPE pour trouver d'autres exemples.

Vous avez bien lu. L'Éducation Nationale se livre, sous nos yeux, à la surexploitation de personnes de tous âges, qui ont fait des études, et qu'elle pourra prendre, jeter, reprendre et rejeter sans fin pour faire le travail des enseignants. De remplacements courts en remplacements longs, pourquoi pas des CDD sur l'année scolaire, et plus ? Qu'est-ce qui pourrait empêcher que l'on aille ainsi de plus en plus loin pour remplacer définitivement la fonction publique enseignante par des intermittents de la pédagogie payés au lance-pierres par des négriers ?

Nous qui luttons pour le service public, de quelle riposte serons-nous capables pour empêcher cela ?

témoignage du lycéen malmené à la sous préfecture de St Pierre de la Réunion

Je vais bien, tout va bien

Et non, je n'ai pas été matraqué.

Voilà donc ce qui s'est passé (de mon point de vue)

On arrive à la ss-pref et on décide de faire un sitting dans le jardin.

Pour cela, il nous faut donc forcer le passage.
Une dizaine de jeunes enlèvent leur tee-shirt et le mettent sur leur nez au cas où les flics utiliseraient les lacrymos.
A un moment, un flic entrouvre le portail pour faire sortir quelqu'un, je me dis: c'est le moment!!
On fonce donc tous dans le tas pour forcer le passage.
Malheureusement, je suis le 1er, donc c'est moi que les flics attrapent. Très violemment d'ailleurs: Ils me font un clef de gorge tout en me tirant les cheveux et me tiennent par les bras et tout...
Dans le feu de l'action, un flic fait tomber son portable: Réflexe: je le lance dans la foule. J'apprendrais plus tard qu'il lui a été rendu...
Donc, ils m'attrapent très violemment, si violemment qu'au bout d'un moment je ne peux plus respirer. Mes jambes flanchent, mais le flic continue de serrer ma gorge.
Pendant 30 s, ma respiration est complètement coupée.
Plusieurs élèves, dont une fille, tentent de venir me libérer et se prennent des coups de la part des forces de l'ordre. (Quelle bande de pourris, taper des gens qui ont rien fait d'autre que vouloir libérer l'un des leurs...)
Malgrès cela, Damien (TAA) parvient à me libérer (un immense merci à lui). Apparemment, certains flics ont tenté de retenir leur collègue. De plus, je pense que ça ne les dérangeait pas de se débarrasser d'un jeune "agonisant" ^^
Il parait que des insultes ont fusées après que j'ai été libéré (suppôts de sarkozy, fachos, etc...)
Donc, ils me portent jusqu'au bord de la route, à l'ombre. Ils appellent le SAMU et s'occupent de moi (Merci les gars ^^). Apparement j'avais la trachée déplacée et Damien me l'a remis en place.
Les pompiers arrivent, me mettent un masque à oxygène, m'installent sur une civière (levé le poing quand ils me mettent dans le camion ^^) et m'emmènent à l'hôpital. Dédé reste avec moi (Encore merci ^^).
Donc, arrivé à l'hôpital, un médecin m'ausculte et je sors de l'hôpital avec mon père, Damien et Tom, un autre ami arrivé entre temps. Nous partons en ville voir les camarades restés là bas et récupérer mon sac. Et donc voilà.

Merci à tous ceux qui m'ont soutenus et à ceux qui se sont inquiétés pour moi ^^

PS: j'envisage sérieusement de porter plainte, je récupère donc tous les témoignages que vous pouvez faire... Merci d'avance.

samedi 13 décembre 2008

Comment faire taire les parents ?

Après avoir divisé par quatre les aides à la FCPE, le ministère cherche à la faire taire en appliquant la censure sur le terrain.

Un inspecteur d’académie vient en effet d’interdire la diffusion d’une information d’un conseil local FCPE aux parents contre la disparition des RASED.

Après les menaces de sanction contre les enseignants qui contestent les réformes engagées dans l’Education nationale, voilà que l’on s’attaque désormais aux parents !

La FCPE en appelle à tous les acteurs de l’Ecole et aux démocrates pour rejeter avec elle ces pratiques et diffuser l’information à laquelle les parents ont droit.

La politique du ministre est néfaste pour l’Ecole, les pratiques du ministre sont néfastes pour la démocratie.


sources : FCPE

oyé oyé


attention, bande d'agités, on se calme,
Valérie Pécresse ne vient plus !!!

A l'IUFM aussi, ça commence à bouger

Il y avait un petit article dans 20 minutes, aujourd'hui.

"Masterisation des concours : motion adoptée par le Conseil d’administrat ion de l’Université Lumière Lyon 2 5 décembre 2008

Le Conseil d'administration de l'Université Lumière Lyon 2 réuni le 5 décembre 2008, rappelle sa motion de protestation contre le projet de mastérisation votée par le Conseil d'administration restreint le 7 novembre 2008.
Il déplore les conditions dans lesquelles se prépare la réforme de la formation des futurs enseignants.

Il proteste contre un calendrier qui oblige l Université, dans une précipitation trop grande, à la mise enoeuvre d'une réforme des concours dont le contenu inquiète l'ensemble de la communauté universitaire.
Il s';oppose à toute « réforme » ayant pour effet de réduire dans les concours la part des savoirs disciplinaires qui ne fera qu'abaisser le niveau de formation scientifique des futurs enseignants.

Il s'inquiète des effets de sélection sociale induits par un allongement des études nécessaires à l'inscription aux concours sans mesures d'accompagnement financier pour les étudiants concernés.
Il s'élève contre toute tentative de faire jouer les universitaires, les filières, voire les établissements, les uns contre les autres dans la course à la reconnaissance ministérielle, et il met en garde les autorités universitaires contre les effets mortifères de cette concurrence.
Il observe avec inquiétude les effets que la « mastérisation » des concours pourra produire sur les masters de recherche qui sont actuellement des moteurs de la vie intellectuelle et scientifique de l'Université.
Il demande que soit respecté le caractère national de tous les concours de recrutement pour l' enseignement secondaire, assorti d'un lien explicite entre la réussite aux concours et l' accès, après un stage de titularisation, à un poste et un statut de fonctionnaire d'Etat.
Il demande que les pourparlers se poursuivent immédiatement avec toutes les universités et les grandes écoles de l'académie de Lyon, grâce à l'organisation d' assemblées communes, pour arriver à une position commune sur ces questions. Il demande un report d' un an du délai de remise des maquettes de mastérisation, pour mettre en place un véritable projet de formation et de recrutement.
Motion adoptée par 13 voix pour - et 9 abstentions. "

Désobéissance de profs : de plus en plus de sanctions



Marie-Estelle Pech
12/12/2008 Archambault/ Le Figaro

Des syndicats d'enseignants appellent leurs adhérents à ne pas appliquer la réforme de l'école primaire.


La «désobéissance pédagogique» peut coûter cher. Une petite dizaine d'enseignants devraient subir une retenue sur leur salaire du mois de décembre en raison de leur refus d'appliquer la loi, selon le ministère de l'Éducation nationale. Bastien Cazals, directeur de l'école maternelle Louise-Michel de Saint-Jean-de- Védas (Hérault), en a déjà fait les frais puisqu'il a reçu lundi une lettre l'informant que son inspection d'académie «procéderait au retrait de 5/30e de son traitement pour manquement aux obligations de service», ce qui équivaut à «cinq jours de salaire en moins, soit 294 euros» en décembre.

Cette sanction fait suite à la décision de l'enseignant de ne pas appliquer la récente réforme de l'enseignement primaire, l'aide personnalisée destinée aux enfants en difficulté. Bastien Cazals avait expliqué son choix dans une lettre ouverte à Nicolas Sarkozy, le 25 novembre, dénonçant les mesures prises par le ministre de l'Éducation. Auparavant salarié dans une entreprise privée, récemment reconverti dans l'Éducation nationale, l'enseignant ne se définit pas comme un «opposant systématique». Mais la rapidité des réformes, la mise en place des nouveaux programmes, la réduction du nombre d'heures et la suppression de postes de Rased, ces maîtres spécialement formés à la grande difficulté scolaire, ont eu raison de son enthousiasme. Il envisage de déposer un recours en justice contre cette décision. Lui qui ne veut pas devenir un «emblème de cette contestation » envisage cependant désormais «de faire semblant d'appliquer la réforme comme beaucoup. Comme ça, on me laissera tranquille».

Le principal syndicat des enseignants du primaire, le Snuipp, a lancé un appel à suspendre l'aide personnalisée du 8 au 18 décembre et a lancé un bilan sur ce dispositif qui consiste à alléger de deux heures les horaires à l'école primaire pour les consacrer aux enfants en difficulté. Plusieurs milliers d'enseignants feraient de la résistance, selon les syndicats, «très peu n'appliquent pas la loi», estime au contraire le ministère.. Ces derniers risquent des retenues sur salaire, selon un décret de 1977.

Attitudes «inadmissibles»

À la place des heures de soutien préconisées par le ministère, certains continuent à faire cours normalement, d'autres organisent une pièce de théâtre avec les enfants, d'autres encore reçoivent les parents d'élèves… Anne Loconte, institutrice à Colomiers (Haute-Garonne) , elle, organise des «ateliers des savoirs». Elle estime qu'avec la réforme, «les enfants qui n'ont pas de difficultés perdent deux heures d'enseignement. Par ailleurs, ce temps ne permet pas d'aider réellement ceux qui ont de grosses difficultés scolaires pour beaucoup liées à d'autres difficultés relationnelles, sociales ou comportementales.» Or, soulignent beaucoup d'enseignants, ce rôle est bien assumé par les Rased.

Pour l'inspecteur d'académie de Paris, où quelque 400 enseignants ont décrété qu'ils ­­n'appliqueraient pas la loi, ces attitudes sont «inadmissibles» : il leur a envoyé une lettre, indiquant qu'ils risquaient une retenue de salaire. «Nous allons passer dans les écoles et discuter avec eux pour les convaincre qu'ils font fausse route, explique-t-il, mais si nous rencontrons des opposants farouches, la sanction sera ­appliquée.»

vendredi 12 décembre 2008

gratuité des écoles et lycées français à l'étranger

Pendant que le gouvernement ratiboise les effectifs des profs,
Sarkozy veut imposer une réforme géniale.Il a décidé d'offrir aux
expatriés la gratuité des écoles et lycées français de l'étranger.Un
cadeau sympa, non ? Sauf qu'il va surtout profiter aux plus aisés, et
que l'addition, pour l'Etat, s'annonce carabinée.Ces écoles, très
cotées étaient jusqu'à présent payantes. Certains lycées sont des
établissements publics, d'autres, privés sous contrat.En tout 160 000
élèves y sont scolarisés, dont 80 000 français.Sous la tutelle du
Quai d'Orsay, chaque établissement fixe assez librement ses tarifs et
ça atteint des sommets: 5 500 euros l'année à Tokyo, 6 500 à Londres,
15 000 à New York et 17 000 euros -le record- à San Francisco.Au
diable l'avarice! Pour les expatriés modestes, un système de bourses
plutôt généreux est déjà en place..A New York, par exemple, il faut
gagner moins de 65 000 euros par an -pas vraiment le smic- pour
décrocher 4 500 euros d'aide.Environ un quart des élèves français
bénéficient d'une bourse. Mais pour Sarko, ce n'était pas
assez.Depuis l'an dernier et à la demande express de l'Elysée, l'Etat
prend en charge l'intégralité des frais de scolarité des élèves
français de terminale... quels que soient les revenus des parents.
Plus besoin de bourse ! A la rentrée de septembre, ce sera le tour
des premières, puis des secondes l'an prochain, et ainsi de
suite. "J'aurais pu commencer la gratuité par la maternelle, a
expliqué Sarko, le 20 juin dernier, devant la communauté
françaised'Athè nes. Mais j'ai voulu commencer par l'année la plus
chère pour que vous puissiez constater la générosité des pouvoirs
publics français." Encore merci ! Mais générosité pour qui ? A
Londres, l'une des familles concernées par ce généreux cadeau déclare
plus de 2 millions d'euros de revenus annuels.Et deux autres gagnent
plus d'un million. Jusqu'alors, une partie du financement était
assurée par des grandes entreprises françaises désireusesd'attirer
leurs cadres vers l'étranger. Ces boites, comme Darty ou Auchan,
rentrent déjà leur chéquier : pourquoi payer les frais de leurs
expat' si l'Etat régale ?Un coût qui fait boum Au Quai d'Orsay,
l'Agence française de l'enseignement à l'étranger a simulé le coût de
cette plaisanteriemais s'est bien gardé d'en publier le
résultat.Lequel est tout de même tombé dans les palmes
du "Canard".D'ici dix ans, appliquée du lycée jusqu'au CP ( sans
parler de la maternelle), la gratuité coûterait à l'Etat la bagatelle
de 713 millions d'euros par an ! Intenable ! La vraie priorité, c'est
l'ouverture de nouveaux établissements, pas la gratuité.Mais pourquoi
Nicolas Sarkozy s'est lancé la dedans ? Peut-être parce qu'il se sent
personnellement concerné par la question : après avoir été annoncé à
New York puis à Londres, *petit Louis est finalement inscrit au lycée
français de Doha*... Et il va falloir payer ! Auditionné par le Sénat
à la fin juin, Bernard Kouchner n'a pas nié ces
menus "inconvénients" . Son cabinet songe d'ailleurs à couper la poire
en deux : une gratuité partielle... mais toujours sans conditions de
revenus.Sauf que, pour le moment, Sarko n'en veut pas. "Je tiens
beaucoup à la gratuité", s'entête-t-il à chaque déclaration à
l'étranger.Sans prendre le temps de préciser comment sera financée
cette très généreuse gratuité !Jusqu'à présent les entreprises
payaient en général les frais de scolarité !Si le coût est 713 Meu
pour 160 K éleves le coût moyen des frais est de 4450 eu (pas cher)
et variable selon les pays et les prestations des établissements. ..
Tout ça pour dire que l'estimation du coût de la gratuité est peut-
être sous-estimé.. .Que représente le cadeau : prenons un bon salaire
de jeune prof en France avec charges à 2000 eu / mois (24000/an)713
000 000/ 24 000 = 29708 postes nouveaux !

De quoi payer et développer les RASED ....

Des enfants raflés dans leur école en Isère

Hier s'est produit un fait très grave à l'école
du Jardin de Ville, à Grenoble. A 15h45, un père de quatre
enfants (un moins de trois ans, deux scolarisés en
maternelle et un en CE1 à l'école du Jardin de Ville)
est venu, accompagné de deux policiers en civil, chercher
ses enfants, pour "un rendez-vous en préfecture",
ont compris les enseignants. A 19h, on apprenait que la
famille au complet était au centre de rétention de Lyon.
Ils y ont dormi. Ils étaient injoignables hier soir. On a
réussi à les joindre tôt ce matin aux cabines
téléphoniques du centre de rétention (qui, rappelons-le,
est une prison). Ils étaient paniqués. On a prévenu le
centre que la CIMADE, seule association ayant le droit
d'entrer dans les centres de rétention, irait voir la
famille ce matin. Arrivés au centre, les militants de la
CIMADE les ont cherchés, sans succès : la famille était
en route pour l'aéroport, leur avion décollant une
demi-heure plus tard.

Nous n'avons rien pu faire, nous attendions que les
militants des la Cimade comprennent la situation de la
famille, afin de pouvoir les aider en connaissance de cause.
Ils ont été expulsés ce matin. Leurs chaises d'école
resteront vides. C'est une première en Isère : la
traque des étrangers pénètre dans les écoles. Les
seul s enfants en situation irrégulière sont ceux qui ne
sont pas à l'école !
Faîtes circuler cette info le plus largement
possible.
Personne ne doit pouvoir dire "on n(est pas au courant".

Merci,

Emmanuelle, pour le Réseau Education Sans Frontières 38

Les aventures de Dylan 3


Dylan et le remplaçant

Dylan a un prénom de chanteur américain, mais pas son maître, Stéphane.
On est au CE1, l'année n'est pas terminée et Stéphane a attrapé un méchante maladie : le chikungunya ! Il a la fièvre, il est bloqué, il ne peut pas bouger les poignets ni les pieds, il se gratte tout le temps, et il en a au moins pour un mois.
Depuis une semaine, il y a donc une remplaçante dans la classe, elle s'appelle Laurence.
Elle est chouette, Laurence. Elle a une guitare, Laurence, dans le coffre de sa voiture. Dylan l'a vue en arrivant à l'école ce matin. D'ailleurs, dans le coffre de laurence, il n'y avait pas qu'une guitare, il y avait aussi plusieurs valises, des cartons, des malettes, des dossiers, avec des cahiers d'école, des feuilles, bref, il avait jamais vu autant de travail d'un coup dans un endroit aussi petit ! Il a presque eu peur, le pauvre Dylan, il s'est dit que si tout ça, c'était pour sa classe, ils allaient en avoir, du travail, avec la remplaçante !
Mais en fait, Dylan est très content de sa remplaçante, et tout les cahiers et les exercices dans son coffre, c'était pas que pour le CE1, c'était aussi pour les maternelles, les CP, mais aussi les grands, les CM1, les CM2, du coup, Dylan est rassuré.

C'est vrai que quand on est remplçant, on peut être appelé à prendre, au pied levé, une classe de maternelle, un CP, un CE1, un CE2, un CM1 ou un CM2, comme ça, sans être prévenu, et là, il faut être prêt. Et c'est là qu'il est utile, le coffre, parce que comme ça, Laurence, quand on lui demande de remplacer une maîtresse de maternelle enceinte, elle prend sa valise "maternelles" et hop, tout est prêt. Quand on lui demande de remplacer une maîtrese de CM2 malade, elle prend sa malette CM2 et ses classeurs de maths CM2 et hop, tout est prêt, elle se retrouve dans le programme de maths de la classe, et elle prend la suite, comme ça, normalement !
Elle n'est jamais prise au dépourvu, Laurence, elle est bien organisée, comme tous les remplaçants d'ailleurs.
Dylan, lui, a remarqué que Laurence avait continué exactement là où Stéphane s'était arrêté, la technique de la soustraction, et avec la même manière que Stéphane, parce qu'avec toutes ces histoires de retenues, de dizaines, d'unités, de "j'enlève et je remets", on se perd facilement, mais là, non, Laurence a continué exactement comme Stéphane, c'est important !
Et puis ça tombe bien que Laurence soit venue, parce que justement, Dylan n'avait pas très bien compris, il pensait que la soustraction, c'était quand on enlevait, mais ça marchait pas tout le temps. Et là, il s'est rendu compte, grâce à Laurence que la soustraction, c'était pareil qu'une addition à trou, et quand on a compris ça, on a compris la soustraction !
En fait, laurence sait s'adapter, rapidement, elle peut suivre le programme et la méthode d'un maître du jour au lendemain ou même parfois, changer de méthodes si les élèves n'ont pas tous compris. Ca demande beauocup de connaissances, de travail. Elle a beaucoup réfléchi, elle s'est renseignée, Laurence, mais surtout, elle a été formée. Quand on lui parle d'apprendre à lire au CP, elle sait ce que c'est !
Et ça tombe plutôt bien pour Dylan, que Stéphane soit tombé malade maintenant et pas dans quelques temps, parce que bientôt, il n'y aura plus de remplaçants !

Non, il y aura une agence comme Manpower qui enverra des remplaçants dans les classes. Mais le problème, c'est que les futurs remplaçants Manpower, et bien ce seront des étudiants en droit, en économie, en mathématiques, il paraît même qu'on pourra y voir des parents d'élèves qui ne travaillent pas. Bref, ce sera quelqu'un de sûrement très sympa, mais il ne sera jamais entré dans une classe, n'aura jamais été formé, il n'aura jamais pris le temps de comprendre toutes les ficelles du difficile métier d'enseignant et plus particulièrement de l'apprentissage de la lecture au CP, par exemple !
A Manpower, ils disent que si tu sais faire une soustraction, tu sais apprendre à 30 élèves à faire une soustraction, que si tu sais lire, tu sais apprendre à 30 élèves à lire .... aïe aïe aïe !!!
Si c'était vrai, ça se saurait, et on n'aurait plus vraiment besoin de maîtresses ni de maîtres.
Imaginez des moniteurs d'auto-école sans formation à qui on aurait dit " tu sais conduire, donc tu sais apprendre à conduire" ou pire, des professeurs de médecine à qui on aurait dit ....
Si c'était vraiment le cas, ce qu'on appelle "la didactique" n'existerait pas, et on est loin de la pédagauchie !!!

Donc, dans 2 ans, si Stéphane a une rechute de Chikungunya, Dylan aura comme remplaçante Lugdivine, une gentille étudiante en économie, un peu trop gentille d'ailleurs, bref, elle devra apprendre à lire, à écrire, à compter, à faire plein de choses que les enseignants apprennent au bout de plusieurs années de formation et d'expérience, comme ça, du jour au lendemain ...
Pauvre Lugdivine, et pauvre Dylan, mais bon, c'est vrai que ça va faire des économies.
On peut dire que Dylan a eu de la chance, que le chikungunya ne soit pas sorti quelques années plus tard !

La semaine prochaine, retrouvez Dylan dans de nouvelles aventures : "Dylan et les IUFM"

C'est sur l'Éducation nationale que doit peser l'effort principal de réduction des effectifs de la fonction publique

Il me semble qu'il est important de diffuser le plus largement possible ces propos du Ministre de la Fonction publique (sic) rapportés par Charlie-Hebdo, tenus lors d'une réunion de la Fondation Concorde , proche de la majorité actuelle, le mercredi 20 octobre au Café Restaurant Pépita à Paris :

"Les retraités de la fonction publique ne rendent plus de services à la nation. Ces gens-là sont inutiles, mais continuent de peser très lourdement. La pension d'un retraité, c'est presque 75% du coût d'un fonctionnaire présent. Il faudra résoudre ce problème.""Le grand problème de l'État, c'est la rigidité de sa main-d'oeuvre. Pour Faire passer un fonctionnaire du premier au deuxième étage de la place Beauvau, il faut un an. Non pas à cause de l'escalier [rires dans la salle], mais des corps. Il y a 1400 corps. 900 corps vivants, 500 corps morts [rires], comme par exemple l'administration des télécoms. Je vais les remplacer par cinq filières professionnelle qui permettront la mobilité des ressources humaines : éducation, administration générale, économie et finances, sécurité sanitaire et sociale. Si on ne fait pas ça, la réforme de l'État est impossible. Parce que les corps abritent des emplois inutiles.""A l'heure actuelle, nous sommes un peu méchants avec les fonctionnaires. Leur pouvoir d'achat a perdu 4,5% depuis 2000."

"Comme tous les hommes politiques de droite, j'étais impressionné par l'adversaire. Mais je pense que nous surestimions considérablement cette force de résistance. Ce qui compte en France, c'est la psychologie, débloquer tous ces verrous psychologiques."

"C'est sur l'Éducation nationale que doit peser l'effort principal de réduction des effectifs de la fonction publique. Sur le 1,2 million de fonctionnaires de l'Éducation nationale, 800 000 sont des enseignants. Licencier dans les back office de l'Éducation nationale, c'est facile, on sait comment faire, avec Éric Woerth [secrétaire d'État à la Réforme de l'État] : on prend un cabinet de conseil et on change les process de travail, on supprime quelques missions. Mais pour les enseignants, c'est plus délicat. Il faudra faire un grand audit."

"Le problème que nous avons en France, c'est que les gens sont contents des services publics. L'hôpital fonctionne bien, l'école fonctionne bien, la police fonctionne bien. Alors il faut tenir un discours, expliquer que nous sommes à deux doigts d'une crise majeure - c'est ce que fait très bien Michel Camdessus , mais sans paniquer les gens, car à ce moment-là, ils se recroquevillent comme des tortues." Il admet dans ses propos que les français sont satisfaits de la qualité du service public rendu par les fonctionnaires, quels qu'ils soient.

C'est bien en les fragilisant de l'intérieur (sous effectif, baisse d'investissements etc.) qu'il compte rendre les services publics impopulaires auprès des populations. Une impopularité qui lui servira de prétexte pour les privatisations à venir. Alors que ce sont bien les attaques à l'oeuvre depuis de nombreuses années qui dégradent la qualité des services publics.

jeudi 11 décembre 2008

Devoir de réussite



Le devoir de réussite , tel était donc le 7ème engagement pour l’éducation du contrat de législature de l’UMP. On y lit encore : « Avec les communes et les enseignants volontaires, nous expérimenterons une nouvelle organisation scolaire consistant à recentrer l’école sur [...] l’école du savoir, et à confier les activités d’éveil, le sport, la culture, l’apprentissage de la vie civique dans toutes ses dimensions [...], la découverte des métiers et le soutien scolaire aux municipalités, ce serait l’école de la vie. ».

Devant de telles intentions, on ne peut que s’étonner de la bronca essuyée par le premier ministre lors du congrès des maires. Plusieurs mesures prises au pas de charge sont passées par là. Mise en place du service minimum d’accueil à l’école (SMA) dès maintenant ou suppression de l’accueil des 2 ans à l’école maternelle à la rentrée prochaine : les communes sont mises au pied du mur. Exit donc le volontarisme et l’expérimentation ! Et François Fillon d’enfoncer le clou en déclarant que la loi de la République n’est pas négociable. Chacun est donc prié de se plier à des réformes décidées sans concertations. Les maires qui n’ont pas organisé le SMA sont assignés en justice. Des enseignants se déclarent en résistance et refusent d’appliquer les nouveaux programmes. Des pétitions en tous sens fleurissent, y compris pour demander la démission du ministre.

Dans ce climat délétère, une nouvelle journée d’action est annoncée pour le 10 décembre. Xavier Darcos et le gouvernement seraient mieux inspirés en ouvrant de véritables discussions avec les élus et les enseignants. C’est aussi de cette manière que se vit la démocratie.

Déclarer que « les enseignants méritent mieux que leurs syndicats » est vain et déplacé. Cette forme de mépris n’est pas au service de l’école du savoir ni de l’école de la vie. Elle ne peut qu’éloigner ses protagonistes du devoir de réussite .

sources : les cahiers pédagogiques

Vaulx-en-Velin: Les parents d'élèves bloquent une école. (09/12/2008 )



En solidarité avec le mouvement des professeurs des écoles contre les reformes de l'éducation nationale ( suppression des postes, du RASED, et de la scolarisation des enfants de deux ans), les parents d'élèves ont bloqué le groupe scolaire Youri Gagarine afin d'empêcher les enseignants de faire cours. En effet, si les enseignants font grève, la mairie de Vaulx-en-Velin doit obligatoirement mettre en place un service minimum. Si cette obligation n'est pas respectée, la municipalité encourt une amende de 10 000 euros par jour de grève. En bloquant les entrées, les parents d'élèves évitent ainsi aux professeurs de faire grève.

Auteur : Thomas Bernardi

mercredi 10 décembre 2008

nouvelle pétition

encore une pétition à signer, celle là, contre les nouveaux programmes. Vous n'avez qu'à aller sur le lien

Dans la série "Des nouvelles qui font du bien"...

un exemple de la mobilisation des équipes au niveau local:

Colombes, le 9.12.2008

De source syndicale, nous avons appris que l'IA a demandé l'annulation des grandes conférences pédagogiques dans le but d'éviter tout rassemblement d'enseignants dans le département.

Cette mesure est à l'origine de l'annulation de la conférence d'E. Bautier à destination des enseignants des écoles élémentaires des 6e et 7e circonscriptions initialement programmée le 6/12.

Les travaux de recherche universitaire d'E. Bautier ne contribuent certainement pas à l'apologie de la politique éducative mise en place par le gouvernement (Cf. PJ article de la revue "Langage et société). Mais cette décision constitue avant tout un aveu de faiblesse, démontre l'absence de sérénité et l'inquiétude de l'IA concernant la capacité de mobilisation de la profession.

C'est pour nous, la preuve tangible que les effets de la mobilisation se ressentent à tous les échelons du pouvoir. C'est aussi une décision qui ne peut que nous motiver dans notre détermination !

Les dirigeants des Hauts-de-Seine n'ont pas, malgré tout, pu empêcher la tenue de la réunion publique organisée ce lundi à Colombes au Tapis Rouge. Cette réunion a fait salle comble en présence de nombreux parents et enseignants, mais aussi de nombreux élus.

Les participants appellent à maintenir la pression et à amplifier la mobilisation. D'ores et déjà deux dates sont à retenir:

- Mercredi 10 décembre: rassemblement régional à 17h Gare Saint-Lazare.

RV 16h15 devant la mairie Colombes

- Samedi 13 décembre à 14h: Rassemblement parents/enseignants devant la Mairie de Colombes

De nombreuses écoles de Colombes ont décidé de suspendre cette semaine l'aide personnalisée.

Cette suspension doit permettre aux équipes de faire un bilan et de nouvelles propositions pour venir en aide aux élèves en difficulté.

C'est également très souvent un temps d'échange et d'information avec les familles.

L'IA entend faire pression en brandissant la menace de retraits sur salaire.

Les équipes engagées dans cette action effectuent pourtant la totalité des heures dues dans les temps de service.

Ne cédons pas aux pressions ! Soyons nombreux à nous mobiliser et à montrer notre détermination pour empêcher toutes sanctions !

L'administration perd décidemment son sang froid... et se montre moins regardant concernant les heures dues sur les animations pédagogiques qu'elle annule !

Michel GUIRAUDIE

Réponse des syndicats SNUipp-FSU, Sud Education, Sden-CGT, et CNT-Ste*

Devant l'ampleur du mouvement de gel des 60h (441 enseignants sur 70 écoles)
et la médiatisation de cette mobilisation, l'académie répond par
l'intimidation.

En date du 8 décembre 2008, Monsieur l'Inspecteur d'Académie a écrit une
note concernant les motions adoptées par certains conseils d'école. Dans ce
courrier, il affirme que le vote du voeu est contraire au décret n°90-788 du
6 septembre 1990 modifié.

Plus de 150 conseils d'école parisiens ont adopté ce voeu, proposé par les
organisations syndicales et la FCPE, refusant la mise en oeuvre des mesures
Darcos afin de préserver le service public d'Education. Cela montre qu'une
grande majorité de la communauté éducative partage nos inquiétudes et nos
revendications concernant le démantèlement de l'Ecole.

A l'instar du ministre, l'IA refuse d'entendre cette colère grandissante et
n'y répond que par une nouvelle tentative de pression et d'intimidation. Les
syndicats SNUipp-FSU, Sud Education, Sden-CGT, CNT-Ste réaffirment leur
opposition aux réformes Darcos et leur soutien aux écoles et aux collègues
mobilisés contre celles-ci.

Ils rappellent que le conseil d'école est habilité à donner son avis et à
voter le règlement intérieur de l?école, à établir le projet d'organisation
de la semaine scolaire (décret n° 90-788 du 6/09/90), ainsi qu'à faire des
suggestions en ce qui concerne la vie et le fonctionnement de l'école (A. D
411-2).

En conséquence, les conseils d'écoles sont donc tout à fait habilités à
voter le voeu proposé.

De même, ils sont tout à fait légitimes dans leur refus de voter le nouveau
règlement intégrant l?aide personnalisée.

Concernant la fin de la note où l'IA menace de retraits de salaire, les
syndicats précisent que les enseignant-e- s suspendant les aides
personnalisées, effectuent bien la totalité de leur service que ce soit en
se réunissant en concertation ou en mettant en place des activités destinées
à l?ensemble des élèves. Ils n'ont donc pas à être pénalisés.
L'action des collègues refusant l'aide personnalisée est une condamnation de
la suppression des postes du RASED et de la casse de l'école publique.