samedi 31 janvier 2009

DEI-France aux côtés des enseignants en résistance

Saint-Denis, le 24 janvier 2009

De nombreux enseignants depuis la rentrée 2008 se retrouvent dans des situations professionnelles en contradiction avec leur conscience professionnelle et citoyenne et certains ont pris le risque d’entrer en résistance vis à vis de leur administration. Cette situation interroge DEI-France qui a examiné leurs motifs de révolte au regard des droits de l’enfant tels que définis par la Convention internationale des droits de l’enfant (CIDE) ratifiée en 1990 par la France.

1 – L’aide personnalisée, si son intention peut paraître louable, est vouée à l’échec car ses modalités de mise en oeuvre ne tiennent pas compte des besoins spéciaux de développement des enfants en surchargeant un temps scolaire déjà parmi les plus déséquilibrés d’Europe et en ne permettant pas aux enfants d’être plus disponibles aux apprentissages. De plus, elle stigmatise l’enfant très tôt comme élève en difficulté à ses propres yeux et à ceux des autres. Enfin, elle sort du temps réduit de la scolarité obligatoire et se retrouve en concurrence d’activités culturelles, sportives ou tout simplement de repos en famille, à contre courant des dispositions de l’article 31 de la CIDE.

2 – L’évaluation nationale (CE1 et CM2) quitte ses finalités éducatives et formatives de fin de cycle. Ce type d’évaluation purement sommative n’est pas au service des apprentissages mais se limite à classer les enfants en fonction de leurs résultats en quatre groupes. Dès lors repérés en fonction de scores, la porte est dorénavant largement ouverte pour des orientations précoces et différenciées pour les enfants alors que les chercheurs en sciences de l’éducation s’accordent pour en dénoncer les conséquences dommageables.

La somme proposée des compétences demandées ne permet pas à tous les enfants de les avoir acquises ou même abordées au moment de l’évaluation et le parti pris de n’attribuer que des valeurs binaires aux exercices (bon/mauvais) rejette la prise en compte de la progression d’acquisition et de ce que nous savons des apprentissages.

Cette orientation ne permet pas de tenir compte des progrès accomplis par l’enfant et/ou son groupe en imposant une logique archaïque et comportementaliste de type réussite/échec, valorisation/dévalorisation.

Les inégalités ainsi pointées entre les enfants permettront des jeux de comparaison entre les classes et les écoles issues de territoires différents. Cette évaluation nationale sélectionne la performance au détriment d’une meilleure réussite de tous les enfants.

Ces deux mesures comportent un risque fort de permettre des discriminations et sont contraires aux dispositions de l’article 29.1.a de la CIDE, selon lesquelles l’éducation doit viser à favoriser l’épanouissement de la personnalité de l’enfant et le développement de ses dons et de ses aptitudes mentales et physiques dans toute la mesure de leurs potentialités.

L’épanouissement de l’enfant, à la base et la motivation de la défense de ses droits, semble décidément aujourd’hui un mot banni par le vocabulaire officiel de l’Education Nationale, (le terme éducation lui-même, étant souvent employé au sens de « rééducation »).

La réduction non seulement du temps mais aussi des ambitions de l’école autour de la transmission des savoirs fondamentaux dans deux matières survalorisées, et sanctionnées selon des modalités de plus en plus « dramatisées », ne va pas dans le sens de l’établissement des relations de confiance, de contenance, de continuité et de valorisation qui sont pourtant nécessaires aux enfants.

3 – La base de données « Base-élèves », quant à elle, est un outil de suivi informatique unique destiné aux municipalités et aux écoles avec des champs théoriquement séparés ; cette base commune entre collectivités et écoles peut susciter des inquiétudes concernant la vie privée des enfants (article 16 de la CIDE), mais aussi la neutralité du traitement dont, à terme, ils pourraient faire l’objet du fait d’un risque fort d’interconnexion ou de recoupements avec d’autres fichiers. Pourtant, les parents ne peuvent pas s’opposer à l’inscription de leurs enfants dans « Base élève 1er degré », ce qui est contraire à l’esprit de l’article 5 (respect de la responsabilité, des droits et des devoirs des parents) voire de l’article 2.2 de la CIDE (non discrimination des enfants du fait de la situation de ses parents et de sa famille).

Certes la version actuelle de Base élèves a été expurgée des champs qui avaient légitimement suscité une polémique, mais une fois cet outil en place, son renseignement s’impose à tous les enseignants, et l’on peut craindre qu’une évolution future de son contenu n’en permette un usage différent non conforme aux droits de l’enfant.

Pour l’ensemble de ces raisons, DEI- France, section française de Défense des Enfants International, aux côtés des enseignants en résistance, demande que soient remises en débat ces réformes très discutables au regard de la CIDE, dans le cadre d’assises nationales de l’éducation publique, comme y appellent de très nombreux mouvements d’éducation aujourd’hui [3].

DEI:droits des enfants international

c'est les soldes ...

Viol de la liberté d'expression à l'université de la Réunion.

Communiqué de presse des participants à l'assemblée générale de l'université sud Réunion disloquée par les forces de l'ordre et improvisée sur le bord de la route.

Le 29 janvier n'est pas le jour de la kermesse de l'enseignement supérieur et de la recherche à la Réunion, mais bien le signal d'une mort annoncée.

Les personnels et les étudiants de l'université présents entre 14H et 15H à l'assemblée générale prévue sur le campus universitaire de Terre Sainte à Saint-Pierre pour définir la conduite à tenir face aux réformes catastrophiques engagées pour notre avenir ont été dispersés manu militari par les forces de l'ordre présentes en grand nombre sur le site afin de garantir une bonne ambiance durant la visite de monsieur Jego.

Une assemblée d'une douzaine de courageux s'est tout de même tenue devant le lycée Ambroise Vollard en contrebas de l'IUT sous la surveillance d'une centaine de gardes mobiles.

Les personnels et les étudiants présents tiennent à informer la population de la Réunion que le jour où le ministre de l'outre-mer est venu inaugurer en grandes pompes un bâtiment à énergie positive dans notre université est aussi le jour où le ministère de l'enseignement supérieur et de la recherche demandait à l'université de la Réunion de supprimer 5 postes d'enseignants, de chercheurs, de personnels techniques et administratifs.

Soit de compromettre gravement les formations supérieures des jeunes reunionnais et leur débouchés sur place et de remettre en cause les conditions de fonctionnement de la recherche régionale.

Encore un exemple du programme gouvernemental allégé à zéro % de dialogue social.

Pour les participants à cette assemblée générale, Olivier Ethève - Jean-Claude Michou

ça va mieux en le disant

droit à la désobéissance, article de la constitution

"Quand le gouvernement viole les droits du peuple, l'insurrection est, pour le peuple et pour chaque portion du peuple, le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs."
Constitution française de 1793 - article 35

Aide personnalisée : nous refusons d’obéir

150 enseignants du primaire *

Nous, enseignants de l’école primaire, au nom de l’intérêt de notre mission qui a vocation à accompagner tous les élèves vers la réussite, disons sereinement, mais fermement à notre ministre : en conscience, nous refusons d’obéir ! La «réforme» de l’école imposée au mépris de tous les acquis des mouvements pédagogiques et dans le seul but de déguiser des milliers de suppressions de postes d’enseignants, consacre le démantèlement du service public d’éducation. Nous refusons de participer, par notre silence complice ou notre collaboration active, à ce démantèlement.

Le dispositif de l’aide personnalisée qui est censé lutter contre l’échec scolaire et qui est présenté comme la colonne vertébrale de la réforme est aujourd’hui largement rejeté par les enseignants. Il témoigne en réalité d’un renoncement à une politique ambitieuse pour l’école. Ces deux heures de soutien, facultatives et situées hors temps scolaire, sont inefficaces. D’autant plus inefficaces qu’elles allongent la journée scolaire la plus longue d’Europe. Pour les élèves en grande difficulté, bientôt privés de l’aide des enseignants du Rased [Réseau d’aides spécialisées aux élèves en difficulté, ndlr], ce dispositif est une mascarade. Aujourd’hui, nous n’avons pas d’autre choix que d’obéir à notre conscience de pédagogue et de le combattre en refusant de l’appliquer à la lettre. Tant que ce décret ne sera pas abrogé, nous y désobéirons. D’autres dispositifs pédagogiques qui ont fait leurs preuves peuvent être mis en œuvre pour aider les élèves en difficulté, sans stigmatisation et pendant tout le temps scolaire. C’est le manque de formation des enseignants qui empêche leur mise en place et leur généralisation. Une école sous contrôle, axée sur le formatage et la concurrence, est en train de naître : Epep [établissements publics d’enseignement primaire], nouveaux programmes, évaluations nationales, stages de remise à niveaux, Agence nationale du remplacement, jardins d’éveils, mastérisation des nouveaux enseignants, toutes ces mesures déconstruisent les fondements de l’école publique. Or, une véritable réforme de l’école est plus que jamais nécessaire. Elle devra relever le défi pédagogique lié à l’hétérogénéité des classes et la démotivation des élèves, mais aussi à la violence qui ne cesse de monter.

Aucune sanction disciplinaire ou financière ne nous dissuadera de poursuivre notre résistance, pas plus d’ailleurs que les semblants de concession affichés ici ou là. Il est temps d’entendre le cri de révolte qui monte des salles de classe. Il est temps d’entendre l’exaspération qui traverse le monde éducatif, y compris chez les parents d’élèves qui, majoritairement, nous soutiennent. Il est temps de stopper le démantèlement de l’école publique.

* La lettre complète avec les noms des signataires est disponible sur le blog Résistance pédagogique pour l’avenir de l’école : http://resistancepedagogique.blog4ever.com/blog/ index-252147.html

mercredi 28 janvier 2009

c'est une blague ???

Le Président et le Ministre

LE PRESIDENT

Entrez-donc mon ami et venez prendre place,
Afin de me conter ce qui vous embarrasse.
La réforme est lancée, elle avance à grands pas,
Mais je vois bien qu’à tous celle-ci ne plait pas.
Aussi voudrais-je entendre de votre propre bouche
Pourquoi les enseignants prennent ainsi la mouche.

LE MINISTRE

Mon bienfaiteur et Prince ne vous alarmez point,
Voyez comme en ces temps je sais rester serein.
J’ai fait ce qu’il fallait et fait preuve d’audace.

LE PRESIDENT

Allez contez moi donc je ne tiens plus en place.

LE MINISTRE

J’ai d’abord pour vous plaire modifié les programmes
Pour faire des élèves des besogneux sans âme.
Ils se feront gaver du matin jusqu'au soir
Et n’auront plus de sens à donner au savoir.
Voilà qui nous fera des citoyens dociles,
Qui ne s’attacheront qu’à des choses futiles.

LE PRESIDENT

Fort bien, les programmes sont un bel artifice,
Pour manœuvrer les gens non sans quelque malice.
Voyez ce que je fis pour prendre le pouvoir,
Promettant des réformes, n’en disant que très peu,
Pour qu’une fois reçu l’aval des isoloirs,
Je puisse me sentir libre et faire ce que je veux.
Mais veuillez donc poursuivre votre plan de disgrâce,
Car je veux tout savoir.

LE MINISTRE

Voilà ce qui se passe :
Je commence par rayer en trois ans les RASED
Et pour tromper les gens sur le maintien de l’aide
Je laisse aux enseignants l’entière liberté
De s’occuper tous seuls de la difficulté.
Ils auront pour cela comme unique bagage
La chance de pouvoir faire quelques journées de stage.
J’ai enlevé deux heures d’école par semaine
Mais évidemment pas pour ceux qui mal apprennent.
On dit la journée de trop longue durée
Qu’il faudrait réformer notre calendrier
Et moi je vous dis qu’il en faut davantage
Et qu’il faut les forcer même jusqu’au gavage.

LE PRESIDENT

C ’est à n’en point douter une idée fort plaisante,
Le mérite sera la seule valeur payante.

LE MINISTRE

Pour ceux qui veulent apprendre de maître le métier
Je les envoie le faire à l’université.
Voyez l’inanité d’une bonne formation
Nous qui n’avons besoin que d’agents et de pions !
Cela vous plait-il ?

LE PRESIDENT

Assurément je pense,
Mon humeur est ravie et elle est d’importance
Car c’est elle qui règle le cours de mes pensées
Qui font toujours écho à l’actualité.
Mon caprice me met dans des emportements,
J’ai des mots qui ne sont plus ceux d’un Président,
Je flatte ce qu’il faut des instincts les plus bas,
Parle plus en mon nom qu’en tant que chef d’état,
Sur toutes mes idées je veux qu’on légifère
Et ne supporte pas qu’on m’empêche de le faire.
Des médias je me sers et grâce à mon emprise
Ils me suivent au mieux dans toutes mes entreprises,
Enfin, si j’utilise les services de la presse
C’est parce qu’aux yeux de tous il faut que je paraisse.
Mais contez-moi encore votre train de mesures.

LE MINISTRE

De l’école en danger j’augmente la fêlure :
Il existe des classes que l’Europe nous envie
Accueillant les plus jeunes des enfants du pays.
Il serait opportun de les faire disparaître
Pour affecter ailleurs ce réservoir de maîtres
Qui ne font de leur temps que des couches changer
Et ne connaissent point les joies de la dictée.
Des enseignants en moins réduiraient nos dépenses
Et il n’y aurait plus de maternelles en France !
Afin de remplacer les absences des maîtres
Avec tous ceux qui veulent, une agence va naître.
Si celui qui remplace se trouve être plombier,
La chaudière de l’école il pourra réparer,
S’il est mécanicien et connait son affaire
Les voitures des collègues il pourra bien refaire,
Et si par de la chance il se trouve enseignant
Il pourra prendre en charge d’une classe les enfants !

LE PRESIDENT

Je reconnais bien là votre astuce admirable
Et votre esprit retors qui ne se sent coupable !
Cette école qui veut faire des citoyens
Il faut qu’à l’avenir elle n’en fasse rien !
Œuvrez donc mon ami, la tâche n’est pas mince
Car c’est l’éducation qui menace les Princes !!!!

mardi 27 janvier 2009

Ecole : les "désobéisseurs pédagogiques" interpellent Xavier Darcos

LEMONDE.FR | 26.01.09 |
Ils n'étaient qu'une poignée début novembre, ils sont aujourd'hui près de 2 000 professeurs des écoles à entrer officiellement en "résistance pédagogique" contre les réformes du ministère de l'éducation nationale, voire "plusieurs dizaines de milliers" à être en désobéissance "officieusement", précise Alain Refalo, professeur des écoles à Colomiers (Haute-Garonne), l'un des "meneurs" de cette fronde inédite au sein de l'éducation nationale.

Selon les signataires de la lettre adressée à Xavier Darcos, le dispositif d'aide personnalisée aux enfants "est totalement illégitime sur le plan structurel, inefficace sur le plan pédagogique et désastreux pour l'avenir de l'école", car il ""commercialise'" l'école.

Dans une lettre qui sera adressée le 27 janvier à Xavier Darcos, cent-cinquante de ces "désobéisseurs pédagogiques" demandent officiellement au ministre de l'éducation nationale le retrait de son dispositif d'aide personnalisée aux élèves en difficultés ainsi que des nouveaux programmes du primaire mis en place à la rentrée dernière.

Le "mouvement" a débuté le 6 novembre 2008 avec une lettre ouverte rédigée par Alain Refalo à travers laquelle il avait informé son inspecteur de circonscription qu'il entrait en désobéissance pédagogique et refusait d'appliquer les réformes du ministre de l'éducation nationale. Lundi 26 janvier, ils étaient officiellement 1937 dans trente départements différents, à avoir signé une lettre individuelle ou collective qui matérialise cet engagement.

"Nous espérons vous convaincre qu'il est temps d'écouter et de prendre en considération l'opinion des enseignants et de réviser d'urgence votre politique pour l'école", expliquent les professeurs des écoles. Selon eux, "ce dispositif d'aide personnalisée est totalement illégitime sur le plan structurel, inefficace sur le plan pédagogique et désastreux pour l'avenir de l'école", car il ""commercialise'" l'école. Sa présentation, son organisation différente d'une école à l'autre introduit l'idée dans l'opinion générale que l'école devient un supermarché où le client (ici les parents d'élèves) est roi. Les parents sont alors abusés et certains qui ne connaissent légitimement pas cet univers scolaire complexe, risquent de se comporter en véritables consommateurs déclinant leur souhait au gré de leurs envies ou humeur."

Face à cette mobilisation, Xavier Darcos estimait dans Le Figaro la semaine dernière qu'"on parle beaucoup de la centaine d'enseignants militants qui agissent par pure idéologie et pas assez des 380 000 professeurs des écoles qui font leur travail avec un grand dévouement. Quand un professeur refuse d'aider ses élèves, il rompt la confiance que la Nation place dans l'école".

Et lors de sa conférence de presse le 22 janvier, le ministre avait enfoncé le clou. "Toute la réforme de l'école primaire consiste à sortir de l'anonymat ces élèves en difficultés qui venaient grossir chaque année les statistiques de l'échec scolaire, pour leur proposer les solutions les plus adaptées, qu'il s'agisse des deux heures d'aide individualisée par semaine, ou encore des stages de remise à niveau en français et en mathématiques offerts durant les congés scolaires aux élèves de CM1 et de CM2. Là encore, je voudrais dire qu'il est parfaitement insupportable à tout esprit républicain qu'on prétende priver d'aide scolaire des élèves qui en ont besoin et qui y ont droit."

"Notre volonté n'est pas de priver les élèves de toute aide. Au contraire, nous souhaitons les aider mais en rendant cohérents les dispositifs d'aide avec les projets éducatifs mis en place dans chaque école", défend Alain Refalo.

Au-delà de la réaction du ministre de l'éducation nationale, les autorités académiques commencent à sanctionner les enseignants récalcitrants. Ainsi, Alain Refalo s'est vu signifier, la semaine dernière, un retrait de salaire de deux journées par semaine pour refuser d'appliquer les deux heures hebdomadaires de soutien aux élèves en difficulté. Une sanction qu'avait déjà subie une douzaine de ses collègues fin décembre. Mais la sanction aide a popularisé cette cause selon Alain Refalo : "La mobilisation devrait s'en trouver renforcée".
Philippe Jacqué, le monde

Grève unitaire du 29 janvier

LEMONDE.FR | 26.01.09 | 17h12 Mis à jour le 26.01.09 | 18h01

Les appels à la grève du jeudi 29 janvier concernent toute les branches d'activité.

Le secteur des transports sera particulièrement touché, les prévisions de trafic seront connues 24 heures avant la grève. A la SNCF, le préavis annonce une grève du mercredi 28, à 20 heures, au vendredi 30, à 8 heures. A la RATP, la mobilisation durera 24 heures à partir de 4 heures le jeudi. La fédération des transporteurs routiers a également appelé à une mobilisation. Dans les aéroports, six syndicats de la Direction de l'aviation civile ont déposé un préavis de grève. Dans toutes les grandes villes de France, des préavis de grève sont lancés dans les sociétés de transport urbain.

Dans la fonction publique, des grèves sont annoncées à La Poste, France Telecom, au Pôle-emploi (regroupement ANPE-Assedic) , dans l'audiovisuel public, les aéroports ou la justice, tandis que l'ensemble des fonctionnaires, notamment les personnels hospitaliers, sont appelés à protester contre les suppressions d'emplois. Tous les personnels de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche sont invités à faire grève. Les lycéens et collégiens manifesteront également.
Dans le secteur bancaire, cinq fédérations syndicales ont appelé à la grève, pour "améliorer les conditions de travail" et "se recentrer sur le cur du métier". Les salariés d'Euronext, l'opérateur de la Bourse de Paris, sont également appelés à protester contre la suppression d'une centaine d'emplois.

Les retraités sont également appelés à se mobiliser. Trois syndicats, AC !, l'Apeis et MNCP invitent les chômeurs à manifester. fermer "Revendications"
Revendications

Les huit organisations syndicales (CFDT, CFE-CGC, CFTC, CGT, FO, FSU, Solidaires, UNSA) appellent à la grève le 29 janvier. Elles ont publié le 5 janvier une déclaration commune, qui regroupe leurs revendications et propositions.
Niveau national

* Maintenir les emplois et les salaires

Dans le contexte de crise économique, les syndicats veulent lancer une grande série de négociations concernant les salaires et l'utilisation des mesures de chômage partiel. Ils veulent que ces négociations soient une condition nécessaire pour obtenir des aides publiques ou des allègements de cotisations sociales. Et que ces périodes d'inactivité permettent de développer la formation professionnelle.
Dans la fonction publique, l'intersyndicale demande au gouvernement de renoncer aux 30 000 suppressions de poste annoncées pour 2009.

* Préserver et améliorer les garanties collectives

L'intersyndicale s'oppose aux récentes modifications du droit du travail :

- abroger les lois qui remettent en cause la réduction du temps de travail,
- retirer la proposition de loi sur le travail du dimanche,
- respecter le dialogue social sur tous les projets qui touchent à la réglementation du travail.

Niveau européen

* Une relance économique par la consommation

Pour axer la politique de relance sur l'emploi et le pouvoir d'achat, les syndicats proposent une série de mesures :

- soutenir la consommation par une augmentation des minima sociaux,
- développer le logement social, encadrer les loyers et soutenir l'accès au crédit,
- créer une protection sociale (santé, retraite…) dans un cadre européen,
- investir dans les infrastructures des services publics, favoriser la recherche, le développement, l'éducation et la formation,
- cibler les aides accordées aux entreprises et exiger des mesures sociales en contrepartie ; pour le secteur bancaire, que les aides publiques donnent lieu à un contrôle direct par l'Etat.

* Réglementer la finance internationale

Les syndicats demandent à l'Union européenne de lutter contre les paradis fiscaux et l'opacité du système financier international, et d'encadrer les mouvements de capitaux. Ils veulent également imposer le respect des droits fondamentaux et des normes internationales de l'OIT dans tous les échanges internationaux, maintenir et améliorer l'aide publique au développement.

Le pouvoir politique redoute un grand mouvement social

LE MONDE | 26.01.09 | 14h40 Mis à jour le 26.01.09 | 15h45

Que faire, face à l'augmentation inéluctable du chômage et à la désespérance qu'elle porte en germe ? Comment éviter que la détérioration du climat social ne se transforme, à l'occasion d'un dérapage ou d'un conflit local dur, en une de ces explosions dont la France a le secret ? Dans un pays qui s'enfonce dans la récession, ces questions taraudent les responsables politiques au plus haut niveau de l'Etat, dans la majorité comme dans l'opposition.

La journée unitaire d'action du jeudi 29 janvier, qui s'annonce très suivie, bénéficie selon deux sondages publiés dimanche 25 (CSA/Le Parisien/Aujourd'hui en France et IFOP/Sud-Ouest) du soutien de près des trois quarts des Français. A quelques jours de son organisation, les débrayages à l'usine Renault de Sandouville à l'annonce de la prolongation du chômage partiel, les mots d'ordre de grève dans les universités, les tensions qui subsistent dans certains lycées, dans l'administration et dans le monde hospitalier ont relancé les craintes d'une possible conjonction des mécontentements. "Je sens une violence en train de naître. Dans les écoles, par exemple, la mobilisation est très forte", relève Philippe Cochet, député UMP du Rhône.

Début janvier, des élus de la majorité avaient alerté Nicolas Sarkozy sur les risques d'"un grand mouvement social" et du décalage avec l'opinion publique sur le plan de relance. "Les gens ont l'impression que l'argent public est distribué aux banquiers et que rien n'est fait pour eux. Ils approuvent ceux qui descendent dans la rue", avaient-ils indiqué.

La récession a beau frapper inégalement territoires et entreprises, les remontées du terrain ne sont guère rassurantes. La baisse de l'intérim, la hausse du chômage partiel, la multiplication des plans de départ volontaire ont certes permis, jusqu'à maintenant, d'"étaler les effets dévastateurs de la crise", analyse Martin Richer, directeur général de la société Secafi (Groupe Alpha), spécialisée dans le conseil auprès des comités d'entreprise. "Mais si la situation dans l'automobile devait préfigurer ce qui se passera dans cinq ou six autres secteurs, la crise prendrait une autre dimension", dit-il.

Dans les régions industrielles, les syndicalistes décrivent l'anxiété de salariés "K.-O. debout". "Fin 2008, 134 entreprises avaient fait une demande de chômage partiel et 15 000 salariés ont dû s'arrêter trois semaines pendant les fêtes. On n'avait jamais vu cela", dit Alain Gatti de l'Union régionale interprofessionnell e CFDT de Lorraine.

Son homologue des Pays de la Loire, Laurent Berger, constate la multiplication des plans sociaux : "En novembre et décembre, les entreprises de la région ont remercié 8 000 intérimaires, mis fin aux contrats à durée déterminée, demandé à leurs salariés de prendre des jours de réduction du temps de travail ou de chômage partiel. Mais, depuis janvier, on tape dans le dur." Et d'égrener la liste des emplois supprimés en une semaine : 120 dans deux entreprises d'ameublement employant au total 300 personnes, 200 emplois sur 1 200 dans un groupe suédois, et plusieurs dizaines de milliers de salariés désoeuvrés pour cause de chômage technique.

La crise se généralise : automobile, transports, navigation de plaisance, chantiers navals, services informatiques, secteur du nettoyage. "La situation, anxiogène, crée du fatalisme et de la colère chez des salariés qui ont le sentiment de payer les erreurs du capitalisme financier", note le syndicaliste.

Dans les entreprises en difficulté, la crainte du chômage tétanise. Dans celles qui se portent mieux, les négociations salariales s'annoncent tendues. "Le mécontentement est plus fort dans les groupes qui ne vont pas trop mal, là où les politiques salariales sont jugées insuffisantes", assure le secrétaire général de la métallurgie CFDT, Dominique Gilliez.

A situation sociale complexe, pronostics nuancés. "Il y a beaucoup de colère rentrée, mais cela ne se traduit pas toujours par de la lutte", relève Nadine Prigent, secrétaire générale de la CGT santé. "La crise amplifie l'incertitude, exacerbe le ras-le-bol", ajoute Marcel Grignard, secrétaire national de la CFDT, qui perçoit chez certains l'envie d'en découdre. Directeur d'études d'Entreprise et personnel, une association de DRH, Jean-Pierre Basilien croit plus à la possibilité de conflits locaux durs, là où l'emploi est détruit, qu'à celle d'un mouvement plus général. "Le gouvernement semble très attentif à désamorcer tous les sujets possibles de tensions avec la jeunesse, qui pourraient conduire à des mobilisations plus larges", analyse-t-il.

La durée et l'ampleur de la récession constituent des inconnues qui vont peser sur le climat social. Raymond Soubie, conseiller de Nicolas Sarkozy pour les questions sociales, ne constate pas, pour l'heure, "de montée de fièvre forte". Mais, ajoute-t-il prudent, la météo sociale est une science inexacte".

Rémi Barroux, Claire Guélaud et Sophie Landrin, le monde

ça bouge en Guadeloupe

Communiqué de presse FSU Guadeloupe

Depuis le mardi 20 janvier, jour de l’investiture du premier président métis des États-Unis, la Guadeloupe est touchée par un mouvement de grève sans précédent. Un collectif regroupant tous les syndicats sauf le SNETAA et la CGC , des partis politiques progressistes (nationalistes ou non), d’associations de consommateurs, d’associations culturelles, de mouvements de défense de l’environnement, des petits exploitants agricoles, des petits patrons des marins-pêcheurs, s’est formé. Ce collectif appelé Lyannaj kont Pwofitation (lien contre l’exploitation, les abus) regroupe aujourd’hui 52 organisations. La FSU Guadeloupe est membre de ce collectif qui réclame l’augmentation du pouvoir d’achat, à la fois par la hausse des salaires (augmentation de 200€ par mois du SMIC, des petites retraites, des minima sociaux). et par la baisse des prix de l’eau, des produits de première nécessité, de l’énergie, du transport public. Nous exigeons l’arrêt de toutes les formes de discrimination à l’embauche dans les entreprises. Nous luttons pour l’emploi dans une région qui compte selon les chiffres officiels 25% de chômeurs. Nous luttons contre la précarité, l’île ne compte pas moins de 4000 contrats aidés pour une population active ayant un emploi de 150.000 personnes. Les bas salaires y sont légion, surtout chez les femmes. 50% d’entre elles touchent moins de 1100 euros par mois. Le taux de chômage des jeunes (15-29 ans) est de 45%. Le chômage des non diplômés dépasse les 50%, contre 10% pour les plus diplômés.

Nous luttons pour une formation de qualité, dans une région frappée par l’échec scolaire, où le tiers des collèges dépasse 1000 élèves, où l’AFPA a été liquidée sans être réellement remplacée.

Nous luttons pour la défense de l’environnement, alors que nos terres ont été polluées par le chloredécone, il n’existe quasiment pas de tri sélectif, ni d’usine de traitement des ordures ménagères. Toutes les ordures s’entassent des décharges, parfois en bord de mer.

Depuis le 20 janvier, la Guadeloupe est paralysée : services publics, établissements scolaires, université, hôtels, centres commerciaux, transports en commun, usines sont bloqués. Depuis, une semaine, il n’y a plus de carburant dans les stations service. Les coupures d’électricité et d’eau se multiplient (36H sans eau à certains endroits). La nuit, des poubelles et des carcasses de voiture sont incendiées. Les barrages sur les routes se multiplient. La manifestation du 24 janvier 2009 a rassemblé 25.000 manifestants pour une population de 450.000 habitants. A l’échelle de la France cela correspondrait à une manifestation de 3,5 millions de personnes à Paris. La situation de la Guadeloupe préfigure certainement celle de la France , à partir de la grève générale du 29 janvier.

Une première rencontre a eu lieu entre le collectif et les décideurs en Guadeloupe (État, collectivités, patronat). Les décideurs n’ayant pas donné une suite favorable à nos justes revendications. Le collectif dont fait partie la FSU Guadeloupe a décidé d’intensifier l’action.

Pointe-à-Pitre, le 25 janvier 2009
Contact Frédéric Régent, secrétaire départemental de la FSU Guadeloupe

réponse du berger à la bergère

Mûrs Erigné le 21 janvier 2009-01-21

Monsieur Paul BARBIER, Instituteur Honoraire, 49610 Mûrs Erigné

Madame l’Inspectrice d’Académie
Directrice des Services Départementaux de l’Education Nationale de Maine et Loire

Madame l’Inspectrice,

Dans votre courrier en date du 16 janvier 2009, vous sollicitez mon concours pour la mise en œuvre du droit d’accueil dans certaines petites communes les jours de grève des enseignants.

L’effet de surprise passé, j’ai été saisi d’un sentiment de malaise devant une telle démarche.

Si je comprends bien, vous me demandez de servir de supplétif au Ministre de l’Education nationale qui rencontre les plus grandes difficultés dans la mise en œuvre de sa loi sur le service minimum d’accueil dans les écoles qui, pour la majorité de mes collègues, s’apparente, dans les faits, à une tentative de remise en cause de leur droit à faire grève.

Vous ajoutez que si je souhaite m’engager dans ce cadre, les municipalités me communiqueront tous les documents administratifs nécessaires.

Si je me réfère à la loi et aux textes d’application, les documents administratifs auxquels vous faites référence doivent correspondre aux documents à remplir pour que je puisse être indemnisé sur les fonds constitués par les retenues sur salaire des enseignants grévistes…

Pour parler clair, vous me demandez d’être ce qu’on appelle communément un « jaune ».

Bien sûr, vous allez me répondre qu’il ne s’agit pas de cela mais de venir en aide aux familles qui ont des difficultés à faire garder leurs enfants les jours de grève

Madame l’Inspectrice d’Académie,

Permettez-moi de réfuter un tel argument qui n’est qu’un prétexte.

D’abord, parce qu’avant la loi, et vous le savez comme moi, les choses se passaient globalement bien.

D’ailleurs, j’ai eu l’occasion, alors que j’occupais des responsabilité s syndicales au niveau national, de rappeler à Monsieur le Ministre que les enseignants, qui sont des gens responsables, prenaient toujours les dispositions nécessaires en cas de grève pour prévenir les parents suffisamment tôt afin d’éviter les problèmes. Ce dont Monsieur DARCOS avait convenu.

Et puis surtout, je n’accepte pas qu’on évoque le «bien être » des élèves alors que toute la politique ministérielle en matière scolaire va à l’encontre de cet objectif.

Je ne vous ferai pas l’injure de vous rappeler l’ensemble des mesures prises contre l’enseignement public, en particulier ces derniers mois.

Madame l’Inspectrice d’Académie,

Vous l’aurez compris : non seulement je ne suis pas « disponible pour assurer ce travail », mais je m’oppose fermement à cette initiative qui, si j’en crois mes informations, émane du ministère.

Et puis, parce que pour moi la solidarité entre les salariés (qu’ils soient actifs chômeurs ou retraités) n’est pas un vain mot, je vous informe que le 29 janvier, je serai au côté de mes collègues qui seront en grève et qui manifesteront.

Persuadé que vous comprendrez le sens de ma démarche, je vous prie de croire, Madame l’Inspectrice d’Académie, en ma fidélité à l’école publique laïque (dont j’ai été l’un des maîtres pendant 38 ans et que j’entend bien continuer à servir) mais aussi en mon attachement au droit de grève inscrit dans la Constitution de notre pays et dans les Conventions de l’Organisation Internationale du Travail que la France a ratifiées.

Paul BARBIER

Instituteur honoraire

dimanche 25 janvier 2009

appel à la grève le 29 janvier

voici un lien vers un site qui appelle à la grève le 29,
intéressant car nous ne sommes pas seuls.

http://www.29janvier2009.fr/

qui plus est, il ne faudra pas oublier de parler des évaluations à la rentrée, ça bouge en métropole, il faut qu'on se bouge ici aussi !!!

enfin, un journaliste parisien a publié les aventures de Dylan dans un journal "le pisciacais".

bonne rentrée et à jeudi !!!!

Ecoles. Les parents tiennent tête à Darcos

Les tests d'évaluation des élèves de Léguevin, à moitié terminés,
enfermés dans une malle. UneFCPE débordée par la mobilisation de sa
base. Des actions qui se radicalisent au fil des jours, et une
inspection académique qui envoie discrètement mais fermement les
gendarmes contrôler les identités des parents d'élèves des écoles de
Soueich, Encausse-les -Thermes, Aspet, Martres-Tolosane et Cazères
mobilisés contre l'entrée en application des mesures prises par le
ministre de l'Education nationale, Xavier Darcos : la situation n'a
jamais été aussi tendue dans les écoles du département. La trêve des
confiseurs, et la demie reculade du ministre qui a accepté, sous la
pression des parents et des enseignants, de maintenir en place, mais
sans dotation ni garantie dans le temps, la moitié des 3 000
instituteurs rattachés aux Rased (Réseaux d'aide spécialisés aux
élèves en difficulté), n'ont pas suffi à venir à bout de la
mobilisation. Bien au contraire, mercredi et jeudi, dans au moins
deux écoles de Haute-Garonne, les parents ont momentanément subtilisé
les libellés des évaluations des élèves de CM2 jugées trop
difficiles, et surtout prématurées puisque portant sur l'ensemble
d'un programme qui n'a pas encore été totalement étudié. Et hier
matin, des directeurs d'écoles ont été retenus dans leurs bureaux à
Toulouse. Cette montée en puissance de la contestation fait suite à
une opération « nuit des écoles » qui a mobilisé près de deux cents
établissements mardi soir. Et prépare le terrain pour le
rassemblement de lundi devant l'inspection académique où sera
annoncée officiellement la suppression de cinquante-six postes de
Rased dans le département. Au Capitole, Pierre Cohen, maire de
Toulouse et Gisèle Verniol, adjointe chargée de l'éducation «
soutiennent les actions des enseignants et des parents contre les
décisions prises par le ministre de l'Education nationale. »

Après la nuit des écoles et avant la grande manif du 29, la tension
n'a jamais été aussi forte dans les écoles mobilisées contre les
récentes mesures.
Jean-Louis Baglan : « Je suis serein »
Jean-Louis Baglan, inspecteur d'académie.

Êtes-vous à l'origine de l'intervention des gendarmes ?

C'est moi qui ai demandé aux directeurs et aux inspecteurs de déposer
plainte. Quand il y a intrusion dans une école pour utiliser le
matériel informatique de l'établissement, il faut faire respecter la
loi. Le matériel appartient à l'école pas aux parents.

Les parents craignent que les postes de Rased épargnés soient
supprimés l'année prochaine ?

Je ne peux pas garantir qu'ils seront pérennisés. Ce que l'on me
demande c'est d'ouvrir ces postes cette année.

La mobilisation prend de l'ampleur comment analysez-vous la
situation ?

Je relativise. Il y a des parents qui se mobilisent. Mais la majorité
des écoles fonctionnent normalement. Nous sommes dans l'incapacité de
vérifier si il y a vraiment eu 200 écoles concernées par « La nuit
des écoles ». Je suis serein.

Les parents affirment que les programmes d'évaluation en CM2 portent
sur des questions pas encore étudiées ?

Oui il y a des questions qui n'ont pas encore été vues en classe.
Mais cette évaluation est expérimentale. Et cela ne concerne que
quelques questions.

LE RASED EST MORT

Hier après-midi, j'ai assisté à l'enterrement du RASED de Dammarie-Lès- Lys.

A partir de septembre prochain, seuls quelques enseignants spécialisés exerceront leurs missions à partir de feuilles de route transmises par l'IEN, en fonction des résultats aux évaluations. Ils s'agira des enseignants dits itinérants. Leurs secteurs d'intervention seront plus vastes. Et dire que le gouvernement nous reprochait de faire du saupoudrage !!!

Les enseignants surnuméraires : Il s'agira des ex-enseignants spécialisés qui exerceront en quelque sorte la fonction de MASZEP (maître d'aide et de soutien en ZEP), uniquement au cycle 2 (CP et CE1). Les équipes pédagogiques devront définir des projets précis qui justifieront l'intervention de ce personnel supplémentaire. Attention, l'ex maître G n'exercera plus son travail de rééducateur. Il n'est question que d'une intervention pédagogique.

Ces enseignants n'auront plus la possibilité de rencontrer les autres collègues itinérants, dont le psychologue. Les réunions de synthèse réseau, s'il en existe encore, se dérouleront sans eux. Les « surnuméraires » ne sont plus des enseignants RASED.

Enfin, il y a les autres….ils retourneront dans une classe. Ils ont la priorité 1 pour obtenir des postes fléchés et garder ainsi leur super prime de 60 euros. Afin, d'éviter l'éviction de collègues enseignants sur certains postes, au profit d'un ex-enseignant spécialisé, notre IEN a pu tirer profit du départ à la retraite de certains collègues ou de l'ouverture de classes dans deux écoles. Nous avons donc pu éviter le pire, l'intolérable.

En revanche, que dire de l'interdiction pour les maîtres E d'obtenir un poste fléché en maternelle ? Quelle image réductrice de notre spécificité d'enseignant spécialisé chargée de l'adaptation scolaire. Quand on songe que nous sommes parfois dénommés psychopédagogues !

Je vous le dis…après une très mauvaise nuit. Les RASED sont MORTS.

Les missions des itinérants vont être modifiées, pour s'écarter de plus en plus des objectifs fondamentaux qui faisaient la force et les spécificités du dispositif RASED. Prévenir, plutôt que guérir est obsolète. L'évaluation statistique annuelle des élèves conditionnera la survie des itinérants (et des surnuméraires) : trop de bons résultats, moins d'itinérants ; pas assez de bons résultats, inutilité des itinérants…..

Hier, il n'y avait déjà plus de RASED.

Hier, les enfants et les familles n'étaient plus au cœur de nos intérêts.

Hier, nous étions déjà divisés, isolés……Ils ont gagné à Dammarie-Lès- Lys.

Avant de vous réunir face à votre IEN, réfléchissez ensemble ! Solidarisez- vous pour ne pas perdre la face, au moins ! Psychopédagogues, UNISSEZ-VOUS !

AMIcalement, une ex enseignante spécialisée déprimée !!!

Le paradoxe Darcos

Mr Darcos, emboîtant le pas à « son chef », sur le thème, « il était temps que nous arrivions pour mettre de l’ordre à tout ça » décimant tour à tour la justice, la santé, l’éducation, et j’en passe, vient de décider, tout seul, de créer une brigade traquant les « fugitifs de l’école ».

L’absentéisme scolaire est sûrement un fléau qui nuit beaucoup aux jeunes. Mais :

Aller les chercher quand ils ont fui l’école, bon courage !! Cela suppose qu’on réponde à deux questions :

1 Les remettre à l’école, pour y faire quoi ?

2 Pourquoi en sont-ils partis ?

Des réponses multiples à cette deuxième question, dépendent les réponses à la première.

S’ils cherchent à fuir l’école, c’est qu’ils n’y sont pas bien, qu’ils y sont improductifs et de ce fait non reconnus et en totale souffrance. S’il ne s’agissait que de leur fournir quelques explications supplémentaires, de multiplier des exercices d’application, les enseignants des classes qui savent le faire depuis toujours, s’y seraient appliqués depuis longtemps. Et gageons que cela a été mis et remis en place, maintes fois, avec la patience et la compétence qui sied aux pédagogues.
C’est la difficulté ordinaire, normale et inhérente à tout apprentissage.
Mais, s’en tenir là, est une vision extrêmement réductrice de la difficulté scolaire, à l’évidence, celle de Mr Darcos soi même

La difficulté scolaire s’ancre, aussi, bien souvent, et de plus en plus souvent pour les enfants de notre « vie moderne » dans des carences de structures psychiques qui font que les malheureux sont pris dans des tourbillons d’angoisses très profondes.

A la racine de ces carences, on trouve notre mode de vie actuelle :
Intolérance à la frustration, et ce qui en découle: :incapacité à attendre, satisfaction immédiate des désirs, Faiblesse de l’imaginaire, insoumission aux lois et aux règles, ignorance et recherche des limites, confusion des mondes adultes enfants......

Conflits de loyauté inextricables. Quand dans l’entourage de l’enfant on n’attend rien de l’école, comment peut- il croire aux discours qu’on y tient, d’autant que les perspectives ne sont pas brillantes pour les encourager.

La liste n’est pas exhaustive, mais on comprend bien que lorsque l’on est porteur de telles carences, on ne peut être qu’un être chétif, en mésestime total de soi et la conséquence est terrible :

On est violent. ça va de l’arrogance aux passages à l’acte sur soi et sur les autres, en passant par l’agitation corporelle incessante.

On ne peut pas prendre le risque d’apprendre de peur d’échouer, alors, on se renferme, ou au contraire on explose, ou bien, les plus courageux s’enfuient. La violence nait toujours sur un fond d’anxiété.

C'est-à-dire qu’avant d’être absent de l’école, on est absent à l’école.*
Or, à l’école, il y avait, un recours, comme un service après vente, qui avait la compétence et le personnel formé pour traiter ce type de difficulté scolaire.Y travaillaient des enseignants spécialisés, qui n'enseignaient plus mais préparaient cependant le retour en classe des enfants en incapacité d'être élèves. C’était en 1990, c’était les Groupes d’Aides Psycho-pédagogiques( ‘GAPP) que l’on a transformé, en les disséminant parce que ça coutait trop cher, en Réseau d’Aides Spécialisées à l’Elève en Difficulté (RASED). Et toujours pour la même raison économique, ils ont été très rarement complets, On a réduit la formation, on a étendu de nouveau leur « territoire » , on les a pressés de faire du « chiffre » de prendre plus d’enfants = en groupe, et moins longtemps.

Et aujourd’hui, Mr Darcos, qui n’est pas à un paradoxe prêt, après vouloir évaluer des élèves sur des enseignements qu’ils n’ont pas encore reçu, supprime, alors que jamais on n’en a eu autant besoin, les RASED donc l’aide dont pourraient bénéficier les enfants qu’il va débusquer.

Voilà pourquoi je serai dans la rue le 29….

article de Jean-Bernard Terreau, rééducateur en retraite du 41

samedi 24 janvier 2009

Grenade. Forte mobilisation contre les réformes programmées de l'école


Les parents d'élèves mobilisés dans la convivialité.

Plusieurs dizaines d'enseignants et de parents d'élèves des écoles publiques de Grenade se sont rassemblés le mardi 20 janvier dès 19h, dans l'école élémentaire

J-C. Gouze pour l'opération «La nuit des écoles», initiée en juin 2008 et reconduite avec l' objectif de montrer l'attachement des parents et des enseignants à l'école publique, en dénonçant les réformes actuelles mise en place dans l'Education nationale.

Les parents d'élèves de Grenade ont réaffirmé leur mobilisation pour défendreces objectifs partégés par toutes les personnes mobilisées en France cette nuit-là (lire nos différentes éditions). Après avoir organisé des temps d'information et de discution-débat avec les enseignants en début de soirée, malgré l'illégalité promulguée par l'inspecteur d'académie, la veillée s'est poursuivie dans la plus grande convivialité.

Après une pause repas qui a été l'occasion de partager les spécialités culinaires de chacun, la soirée s'est terminée autour de jeux de cartes et de sociétés. Les parents d'élèves absents peuvent contacter les organisateurs à l'adresse mail suivante : fcpeprimaire.grenade@free.fr

Les organisateurs de cette soirée qui ont eu peu de temps pour mettre en place cette réunion débat ont été agréablement surpris de la bonne mobilisation et restent vigilants pour défendre l'école publique et laïque.

sources : la dépêche.fr

Communiqué des parents d’élèves des groupes scolaires de Lyon et sa région

23 janvier 2009

Blocage des écoles maternelles et élémentaires de Lyon et sa région

CONTRE LES REFORMES DARCOS

Ce matin les parents d’élèves ont tenu leur promesse et ont bloqué 76 écoles en investissant simultanément les bureaux des directeurs de 8h30 à 9h30 des communes à Charly, Craponne, Décines, Fontaine StMartin, Genay, Jonage,Lyon 9, Lyon 4, Lyon 5, Lyon 8, Meyzieu, Mornant, Mions, Rilleux, St Genis, Satonay, St Martin en Haut, St Maurice sur Dargoire, St Pierre de Chandieu, St Priest, Vaulx, Vénissieux, Villeurbanne. (voir liste jointe pour complément)

La plupart des blocages ont consisté à énoncer les revendications en appelant l’inspection de la circonscription et l’inspection académique ainsi qu’à l’envoi massif de fax. Des rendez-vous ont aussi été demandés aux IEN.

Certaines écoles en ont aussi profité pour distribuer des tracts tout en offrant un café. Les parents sont de plus en plus sensibilisés au mouvement..

A retenir qu’à Rillieux les parents d’élèves ont eu la visite des gendarmes qui ont noté les contestations des parents.

Le collectif de parents d’élèves du Rhône ne cédera pas tant que le retrait des réformes ne sera pas effectif et compte bien poursuivre ses actions.

Pour le collectif de parents d’élèves du Rhône, Hélène QUELENNEC

"Nous y sommes" par Fred Vargas

Nous y voilà, nous y sommes. Depuis cinquante ans que cette tourmente menace dans les hauts-fourneaux de l'incurie de l'humanité, nous y sommes.

Dans le mur, au bord du gouffre, comme seul l'homme sait le faire avec brio, qui ne perçoit la réalité que lorsqu'elle lui fait mal. Telle notre bonne vieille cigale à qui nous prêtons nos qualités d'insouciance.

Nous avons chanté, dansé.

Quand je dis « nous », entendons un quart de l'humanité tandis que le reste était à la peine.

Nous avons construit la vie meilleure, nous avons jeté nos pesticides à l'eau, nos fumées dans l'air, nous avons conduit trois voitures, nous avons vidé les mines, nous avons mangé des fraises du bout monde, nous avons voyagé en tous sens, nous avons éclairé les nuits, nous avons chaussé des tennis qui clignotent quand on marche, nous avons grossi, nous avons mouillé le désert, acidifié la pluie, créé des clones, franchement on peut dire qu'on s'est bien amusés.

On a réussi des trucs carrément épatants, très difficiles, comme faire fondre la banquise, glisser des bestioles génétiquement modifiées sous la terre, déplacer le Gulf Stream, détruire un tiers des espèces vivantes, faire péter l'atome, enfoncer des déchets radioactifs dans le sol, ni vu ni connu.

Franchement on s'est marrés.

Franchement on a bien profité.

Et on aimerait bien continuer, tant il va de soi qu'il est plus rigolo de sauter dans un avion avec des tennis lumineuses que de biner des pommes de terre.

Certes.

Mais nous y sommes.

A la Troisième Révolution.

Qui a ceci de très différent des deux premières (la Révolution néolithique et la

Révolution industrielle, pour mémoire) qu'on ne l'a pas choisie.

« On est obligés de la faire, la Troisième Révolution ? » demanderont quelques esprits réticents et chagrins.

Oui.

On n'a pas le choix, elle a déjà commencé, elle ne nous a pas demandé notre avis.

C'est la mère Nature qui l'a décidé, après nous avoir aimablement laissés jouer avec elle depuis des décennies.

La mère Nature, épuisée, souillée, exsangue, nous ferme les robinets.

De pétrole, de gaz, d'uranium, d'air, d'eau.

Son ultimatum est clair et sans pitié :

Sauvez-moi, ou crevez avec moi (à l'exception des fourmis et des araignées qui nous survivront, car très résistantes, et d'ailleurs peu portées sur la danse).

Sauvez-moi, ou crevez avec moi.

Evidemment, dit comme ça, on comprend qu'on n'a pas le choix, on s'exécute illico et, même, si on a le temps, on s'excuse, affolés et honteux.

D'aucuns, un brin rêveurs, tentent d'obtenir un délai, de s'amuser encore avec la croissance.

Peine perdue.

Il y a du boulot, plus que l'humanité n'en eut jamais.

Nettoyer le ciel, laver l'eau, décrasser la terre, abandonner sa voiture, figer le nucléaire, ramasser les ours blancs, éteindre en partant, veiller à la paix, contenir l'avidité, trouver des fraises à côté de chez soi, ne pas sortir la nuit pour les cueillir toutes, en laisser au voisin, relancer la marine à voile, laisser le charbon là où il est, - attention, ne nous laissons pas tenter, laissons ce charbon tranquille - récupérer le crottin, pisser dans les champs (pour le phosphore, on n'en a plus, on a tout pris dans les mines, on s'est quand même bien marrés).

S'efforcer. Réfléchir, même.

Et, sans vouloir offenser avec un terme tombé en désuétude, être solidaire.

Avec le voisin, avec l'Europe, avec le monde.

Colossal programme que celui de la Troisième Révolution.

Pas d'échappatoire, allons-y.

Encore qu'il faut noter que récupérer du crottin, et tous ceux qui l'ont fait le savent, est une activité foncièrement satisfaisante.

Qui n'empêche en rien de danser le soir venu, ce n'est pas incompatible.

A condition que la paix soit là, à condition que nous contenions le retour de la barbarie -une autre des grandes spécialités de l'homme, sa plus aboutie peut-être.

A ce prix, nous réussirons la Troisième révolution.

A ce prix nous danserons, autrement sans doute, mais nous danserons encore.

Fred Vargas , Archéologue et écrivain"

Reconduisons la grève générale du 29 janvier de façon illimitée

Communiqué de presse du Comité de Résistance Citoyenne

Le 20 janvier 2009

Les grandes centrales syndicales ont décidé de s'unir pour faire du 29 janvier prochain, une grande journée de mobilisation inter-catégorielle. Pour la première fois depuis l'élection de Nicolas Sarkozy à la présidence de la République, tous les secteurs seront ensemble dans la rue pour demander l'arrêt immédiat de sa politique injuste et liberticide. Le Comité de Résistance Citoyenne considère que cette journée doit devenir le point de départ d'un combat d'une nouvelle intensité pour tous les citoyens révoltés, allant au-delà des appels syndicaux et politiques.
Dans le public comme dans le privé, des jeunes aux retraités, des chômeurs aux sans-papiers, tout le peuple est concerné par cette grève, dont la force promet déjà d'être exceptionnelle. Les revendications n'ont jamais été aussi nombreuses, pourtant nous nous rejoignons tous sur un constat clair, les conditions de vie en France sont de plus en plus difficiles. Sur un plan économique, le fossé se creuse entre les plus riches et les plus pauvres. Les inégalités grandissent inexorablement. Les acquis sociaux sont remis en cause, les services publics sont démantelés, la répression policière s'intensifie pour étouffer la colère du peuple. Nous ne devons plus subir cette oppression permanente, nous devons la combattre.
La convergence des luttes, souhaitée depuis toujours par le CRC, se dessine pour le 29 janvier. Les lycéens, inquiets à juste titre pour leur avenir, mobilisés contre la privatisation rampante de l'éducation, ont prévu de rejoindre les cortèges en très grand nombre et de ne plus quitter la rue. La détermination de la jeunesse, mais aussi sa spontanéité, doivent servir d'exemples pour tous les secteurs en lutte. Le recul sur la réforme du lycée prouve la fébrilité des gouvernants. La solidarité entre les générations est déterminante pour l'établissement d'un mouvement de Résistance puissant et durable, seule issue pour instaurer un rapport de force décisif.
Par conséquent, le CRC appelle à la reconduction immédiate de la grève générale dès le 30 janvier, de façon illimitée jusqu'à la satisfaction de l'ensemble de nos revendications, avec organisation de manifestations même lieu et même heure chaque jour. Il appelle également à la formation de coordinations inter-catégorielles, ouvertes à toutes et tous, dans chaque région de France, ainsi qu'à la tenue d'Assemblées Générales dans tous les quartiers, entreprises et écoles dès aujourd'hui pour fédérer nos revendications. Le CRC appelle à l'occupation pacifique de tous les bâtiments administratifs, économiques et scolaires à partir du 29 janvier.
Les résistants à l'oppression prendront la rue dès le 29 janvier et ne la lâcheront plus !
Courriel : contact.crc@gmail.com

"la droite ne comprend pas le monde enseignant"

L'historien de l'éducation analyse la rupture entre enseignants et gouvernement
Claude Lelièvre : "la droite ne comprend pas le monde enseignant"
LE MONDE | 21.01.09

près le retrait de la réforme des lycées, Xavier Darcos doit présenter ses nouveaux chantiers jeudi 22 janvier, mais samedi 17, les enseignants ont une nouvelle fois défilé contre la politique éducative du gouvernement.

Le ministre de l'éducation nationale avait su, au départ, leur parler. Il semble aujourd'hui avoir perdu la main. Retour sur une rupture avec l'historien de l'éducation Claude Lelièvre, un des meilleurs connaisseurs du système éducatif.

Quelles erreurs Xavier Darcos a-t-il commises ?
Dans le primaire, qui se mobilise toujours davantage que le secondaire, un point de non-retour a été franchi. Le ministre de l'éducation nationale a multiplié les erreurs, en remettant, avec des mots malheureux, la question de la maternelle sur la place publique, mais aussi en touchant le point sensible de l'identité professionnelle des instituteurs.

Contrairement à celle de leurs confrères du secondaire, cette identité n'est pas fondée sur une discipline, mais au fait, toutes disciplines confondues, de savoir enseigner. Et, après l'activisme de Gilles de Robien (ministre de l'éducation de Dominique de Villepin entre juin 2005 et mai 2007) sur les méthodes de lecture, les maîtres ont perçu les nouveaux programmes élaborés par Xavier Darcos comme une remise en question de leur professionnalisme.

La troisième erreur est également liée à cette question d'identité : dire que tous les maîtres peuvent effectuer le travail de soutien des professeurs de Rased (réseaux d'aides spécialisées aux élèves en difficulté) revient à dire qu'un enseignant généraliste peut faire n'importe quoi, et qu'il est donc n'importe qui. Les enseignants se sont considérés méprisés. M. Darcos a appuyé là où ça fait mal, notamment parce qu'il connaît moins le primaire que le secondaire, dont il est issu.

N'a-t-il pas aussi été maladroit avec les enseignants du secondaire ?
Il faut reconnaître que réformer le lycée n'est pas chose facile, surtout dans un contexte de suppressions de postes... Son erreur fut, entraîné par le rythme imprimé par Nicolas Sarkozy, de précipiter les choses en passant au-dessus des organisations. Il a même brocardé les syndicats et négligé la FCPE, principale organisation de parents dans le secondaire. Son projet de réforme s'en prenait également aux disciplines, point sensible pour les professeurs de lycée.

Que révèle ce mouvement de contestation ?

Une grande exaspération chez les enseignants. Lorsque Xavier Darcos a voulu supprimer 3 000 postes de Rased, les pétitions lancées ici ou là ont très vite recueilli plus de 200 000 signatures ! C'est très significatif. Les instituteurs qui signent des lettres individuelles pour affirmer qu'ils n'appliqueront ni les programmes ni l'aide individualisé e sont plus de mille aujourd'hui. .. Et ce ne sont pas automatiquement des gauchistes !

Le mouvement actuel montre aussi que des enseignants ont compris que les formes traditionnelles de contestation ne suffisent plus. Ils se souviennent de la réforme des retraites de 2003. Après de longues grèves, non seulement ils n'avaient pas obtenu gain de cause, mais ils avaient subi de fortes retenues sur salaire.

Le divorce entre la droite au pouvoir et les enseignants est persistant depuis 2003. Les deux mondes sont-ils irréconciliables ?

Après le rejet de Claude Allègre (ministre de l'éducation nationale de Lionel Jospin entre 1997 et 2000), de nombreux observateurs, notamment de droite, avaient considéré que celle-ci avait un boulevard devant elle pour séduire les enseignants. Mais Luc Ferry (ministre de l'éducation nationale de Jean-Pierre Raffarin entre 2002 et 2004) a gâché cette chance. Et les lobbies de droite, en réalité, sont davantage entendus d'une partie de l'opinion que des enseignants. Si la confiance des enseignants dans la gauche classique est ébranlée, la droite n'arrive pas à en tirer bénéfice, tout simplement parce qu'elle ne comprend pas le monde enseignant.

Xavier Darcos peut-il encore renouer avec les enseignants ?
Si j'étais à sa place, je serais inquiet ! Comme il a multiplié les annonces, s'il ne va plus de l'avant, il risque de tomber ! A l'égard des enseignants du primaire, seul un nouveau ministre peut permettre une réconciliation. Quant au lycée, si l'objectif de la réforme est maintenu, le gouvernement devra s'appuyer sur l'opinion. En plaçant la réforme dans un contexte sociétal plus large, Nicolas Sarkozy a peut-être trouvé la solution.

Propos recueillis par Benoît Floc'h et Philippe Jacqué
Article paru dans l'édition du 22.01.09

En primaire, la défiance à l'égard du gouvernement s'amplifie

AFP Emmanuel DEFOULOY

Après les nouveaux programmes, la réorganisation de la semaine et les suppressions de postes, les évaluations cette semaine en CM2 ont encore accru la défiance des enseignants du primaire à l'égard du gouvernement, un historien estimant qu'un "point de non-retour" a été franchi.

Refus de centaines de maîtres d'organiser l'aide personnalisée, désobéissance pour ne pas organiser les évaluations en CM2, occupations d'écoles par des parents, grève prévue le 29 janvier après celle du 20 novembre qui avait réuni au moins un maître sur deux: le mécontentement prend des formes multiples.

"Dans le primaire, qui se mobilise toujours davantage que le secondaire, un point de non-retour a été franchi. Le ministre de l'Education nationale a multiplié les erreurs", a déclaré au Monde daté de jeudi l'historien de l'éducation Claude Lelièvre.

"Les instituteurs qui signent des lettres individuelles pour affirmer qu'ils n'appliqueront ni les programmes ni l'aide individualisé e sont plus de mille aujourd'hui. .. Et ce ne sont pas automatiquement des gauchistes!" , a-t-il dit.

En Seine-Saint- Denis, ce sont "2.500 instituteurs sur les 10.000" du département qui refusent d'assurer les deux heures hebdomadaires d'aide, a fait savoir mercredi une intersyndicale à l'inspection d'académie du 93.

A Paris, ils sont environ 600 dans ce cas, dont 280 en ont fait part dans des lettres individuelles, selon une intersyndicale parisienne.

"A supposer que ce soit vrai, ces 280 enseignants constituent une faible minorité des 7.075 enseignants devant élèves à Paris. Il y a un foyer de crispation circonscrit au XXème arrondissement, mais globalement à Paris l'aide personnalisée se met en place", a réagi à l'AFP l'inspecteur d'académie chargé du primaire à Paris, Edouard Rosselet.

Motifs du refus pour les enseignants: l'aide a des horaires souvent "inadaptés" au soutien des élèves les plus faibles et elle est considérée comme un prétexte pour supprimer des postes de maîtres spécialisés contre l'échec scolaire ("Rased").

Alain Refalo, instituteur de la banlieue de Toulouse qui a été le premier à revendiquer la "désobéissance pédagogique" à ce sujet, s'est vu signifier un retrait de salaire de deux journées par semaine à compter du 5 janvier, a-t-on appris mercredi auprès d'un réseau d'enseignants hostiles à la réforme.

Le même jour, cette fois sur les évaluations en CM2, un directeur d'école à Peron dans l'Ain, Pierre Devesa, adressait au ministère une lettre ouverte de désobéissance.

"Je ne souhaite pas collaborer à une vaste entreprise de fragilisation et de dépréciation de l'école", a-t-il écrit, estimant notamment que les tests étaient trop difficiles et mal conçus.

Les principaux syndicats du primaire jugent que ces évaluations sont organisées trop tôt dans l'année et qu'elles ne donneront pas une image réelle des acquis des élèves. Au-delà, ils craignent une mise en concurrence des écoles et une utilisation des résultats pour déprécier le travail des maîtres.

Le ministre Xavier Darcos a fait des concessions sur les "Rased" ou sur le service minimum d'accueil (SMA) en primaire en cas de grève, mais les syndicats dénoncent toujours les suppressions de postes prévues pour 2009.

Selon le SNUipp, premier syndicat, les effectifs augmenteront à la rentrée 2009 de 14.000 élèves, mais 1.500 postes de "Rased" vont être supprimés et 3.000 postes en moins seront ouverts aux concours de recrutement de maîtres (15.600 contre 18.600 en 2008).

La malaise est tel que, "à l'égard des enseignants du primaire, seul un nouveau ministre peut permettre une réconciliation" , estime M. Lelièvre.

mercredi 21 janvier 2009

Publication des résultats CM2 et CE1 : des promesses en l'air et des risques

D'après Le Monde, dans son édition électronique du 19/01, au ministère de
l'éducation nationale, on souhaite, après les avoir échauffés, "calmer les
esprits". "Quant aux résultats, ils ne seront communiqués qu'aux
familles, aux enseignants et au directeur d'école. Les résultats de
l'école, globaux et anonymes seront connus de tous les pilotes de la
politique éducative : inspecteur de l'éducation nationale, inspecteur
d'académie, recteurs, moi-même", précise le directeur général.

Or, c'est oublier le précédent juridique du logiciel SIGNA (signalement
des actes de violence dans les collèges et lycées). En 2006, après 18
mois de contentieux et un jugement de TA, le journal Le Point a obligé le
Minsitère de l'Education nationale à publier des données qu'il conservait
au secret et qui n'avaient pu être recueillies avec l'aide des chefs
d'établissement que parce que la promesse leur avait été faite d'éviter
tout "palmarès", toute comparaison entre les établissements ! Ca ne vous
rappelle rien ?

Donc, quand M. Darcos dit dimanche sur Europe 1 : "Nous ne publierons pas
école par école les résultats, parce que je ne veux pas qu'il y ait une
sorte de grand marché libéral de l'école et qu'on compare les écoles entre
elles", sa parole n'est pas crédible et n'a surtout pas force de loi.

D'abord, la publication des résultats école par école, c'est bien ce qu'a
annoncé M. Sarkozy en février 2008 à Périgueux, conformément au programme
des groupes ultralibéraux. Et chacun sait ce que vaut l'engagement d'un
ministre quand le locataire de l'Élysée prend le dossier en main.

Mais surtout, le ministre fait là une promesse que son ministère n'a pas
les moyens juridiques de tenir. Imaginons qu'un collectif mal intentionné
ou qu'une officine comme SOS éducation demandent l'application de la
jurisprudence et l'ensemble des résultats des écoles devront être rendus
publics !

Nous renouvelons donc avec force notre appel à nos collègues : si vous
avez fait passer tout ou partie des évaluations, surtout ne communiquez
AUCUN RÉSULTAT, SOUS AUCUNE FORME, à l'administration.

Sylvain Grandserre Porte-parole de l'Appel des 100

mardi 20 janvier 2009

Pascal Besuelle, syndicaliste FSU, militant RESF, en garde à vue

Notre camarade Pascal Besuelle, convoqué au commissariat de Cherbourg ce lundi 19 janvier 2009 à 10 heures, s’est vu signifier sa mise en garde à vue avant d’être transféré à Saint-Lô. Les faits qui lui sont reprochés remontent à la fin de la manifestation du lundi 12 janvier à Saint-Lô.

Très vite, la solidarité s’est organisée sur les deux villes. L’émoi, sur Cherbourg, ne cesse de s’amplifier. Pascal est particulièrement connu dans cette ville pour son combat permanent pour les libertés publiques et individuelles. Dans le collège des Provinces (Octeville) où il enseigne, la totalité du personnel a décidé de débrayer à partir de 14h30. La mobilisation n’a pas non plus tardé à Saint-Lô, où, dès 12h30, une quarantaine de citoyens, militants des syndicats FSU, CGT, Solidaires, FO, CFDT et Confédération paysanne, des élus du conseil municipal et du conseil régional (PCF, PS, MRC) se sont rendus devant le commissariat pour demander qu’une délégation soit reçue.

Devant le refus qui leur a été opposé, les manifestants se sont dirigés vers la préfecture pour une demande d’audience. Cette fois-ci, une rencontre a été proposée à une délégation intersyndicale (FSU, CGT, Solidaires, FO, CFDT et Confédération paysanne), avec Khalila Sellali, sous-préfète, directrice de cabinet du Préfet.

Bilan de cet entretien

Dans un premier temps, la directrice de cabinet s’est étonnée de la garde à vue ; elle pensait pour sa part que Pascal avait été auditionné directement à Saint-Lô. Elle a quitté brièvement la salle où elle nous recevait pour un complément d’information. A son retour, elle a précisé qu’en demandant l’assistance juridique, Pascal déclenchait de fait la procédure de garde à vue (cf. code de procédure pénale !). Selon la sous-préfète, cette garde à vue ne durera que le temps nécessaire, ce qui ne nous en dit pas plus long sur la durée de son séjour au commissariat (la semaine dernière, un camarade de la CGT avait été maintenu en garde à vue durant 23h15, sans avoir pour autant demandé l’assistance d’un avocat…).

Un long échange entre les syndicalistes et Khalila Sellali a été l’occasion de revenir sur la journée du 12 janvier. C’est avec elle que les contacts préalables à la manifestation du 12 avaient été établis. Nous avons pu constater une méconnaissance de multiples incidents qui ont émaillé cette journée, liés à l’attitude agressive des forces de police. Nous avons été également surpris de mesurer sa mauvaise connaissance des péripéties de la matinée quand un important cortège de manifestants a été empêché d’approcher l’école Calmette et Guérin. Pour elle, la présence de 150 manifestants visibles sur place, l’inclinait à croire que le cortège avait pu aborder les lieux.

Tous les syndicalistes présents ont insisté sur les traditions pacifiques des manifestations saint-loises et n’ont pas caché que ces évènements risquent d’avoir des conséquences pour le futur. Plusieurs faits – qu’elle ignorait manifestement - ont été portés à sa connaissance par la délégation : jeunes provoqués par les forces de « maintien » de l’ordre, pancartes arrachées à certains manifestants lors de leur arrivée, téléphones portables arrachés, interdiction de déployer des banderoles, brutalités délibérées lors de l’interpellation de manifestants, journalistes molestés dans l’exercice de leur profession, etc.

Nous sommes également revenus avec insistance sur deux points :

Pascal Besuelle, comme le militant CGT placé en garde à vue la semaine dernière, faisait partie du service d’ordre de l’intersyndicale et est resté jusqu’à la fin de la manifestation, qui ne s’est prolongée qu’à cause du refus ou du retard à communiquer, tant des forces de police que de la préfecture. En les mettant en cause, ce sont tous les syndicalistes présents et actifs ce jour-là qui sont mis en cause, et, de fait, « inculpés ».
La plus grossière contre-vérité qui a pu être émise sur cette manifestation tant par le ministre Darcos que par le maire de Saint-Lô (qui avait pourtant joué, dans un premier temps, un rôle modérateur) est l’affirmation que les syndicats « ont fait monter la tension ». Tout au long de la journée, ils ont au contraire multiplié les interventions pour conserver à cette manifestation de masse son caractère pacifique.

Nous invitons les destinataires de ce compte-rendu à le faire connaître autour d’eux et nous ne manquerons pas de porter à votre connaissance les suites de ce nouvel exemple de criminalisation du mouvement social.

Pour l’intersyndicale organisatrice du 12/01/2009,

Jacques Lejamtel

sami

Sami, instituteur de Loire Atlantique a été interpelé lors d'une manifestation anti Darcos en juin 08. Il est inculpé de rebellion et passe en correctionnelle le 23 février prochain.

Darcos: "Evitons que les écoles soient des petites gares Saint-Lazare partout"



Par La rédaction du Post
le 18/01/2009, vu 1630 fois, 65 nombre de réactions
Post vu en Une

Qui? Le ministre de l'Education nationale, Xavier Darcos.

Où? Ce dimanche, au Grand Rendez-vous Europe 1/Le Parisien-Aujourd' hui en France.

Contexte: Après le blocage de la gare Saint-Lazare, mardi, par les syndicats de cheminots, Xavier Darcos assure que le service minimum d'accueil (SMA) dans les écoles primaires en cas de grève "fonctionnera" lors de la grande journée de mobilisation du 29 janvier prochain.

Bonus-track: Le ministre est persuadé que le droit d'accueil "fonctionnera" car le ministère a écrit aux inspecteurs d'académie pour leur demander "d'aider les maires" sur l'organisation du service minimum. "D'une part en organisant une meilleure prévisibilité du nombre de grévistes et du nombre d'élèves qui risquent d'être accueillis, d'autre part en établissant tout de suite avec eux des listes de 'personnes ressources', y compris prises dans les associations (...) familiales ou de parents, qui pourront assurer cet accueil".

(Sources: Le Grand Rendez-vous Europe 1/Le Parisien-Aujourd' hui en France, 20 Minutes.fr)

un message de "un pays, une école, un avenir"

Bonjour,

Je viens de prendre connaissance de votre message via le collectif de Mauguio. Je vous fais parvenir une pétition qui a bien besoin de signature.... A diffuser en masse.

Cordialement,

Anne Chaudesaygues.

un pays, une école, notre avenir.

Soutenez l'appel en apportant votre signature et en le faisant signer. Chaque signature compte !

http://www.uneecole-votreavenir.org/

samedi 17 janvier 2009

Darcos et RASED : faux recul et vrai trompe-l’œil

Jeudi 8 janvier Darcos aurait affirmé que « seuls » 1500 maîtres et
maîtresses des RASED seront sédentarisés en 2009.

Une victoire ? Un succès ?

En regardant de plus près les dites déclarations ministérielles, rien n’est gagné.
Darcos maintient le cap des 3000 suppressions de postes de RASED.
Il souhaiterait :

-sédentariser, comme prévu, 1500 profs des RASED
- en affecter 1500 autres « en surnuméraire » pour « continuer à
s’occuper d’élèves en difficulté _*non plus en réseau mais au sein d’une
école à problème ou ayant beaucoup de classes »

Plusieurs problèmes

-Ces informations ne sont même pas confirmées par le ministère, qui ne
s’est donc, pour l’heure, engagé à rien !

-Dans le cas de figure exposé, il ne s’agit pas de revenir sur les suppressions. Les 1500 enseignants spécialisés« en surnuméraire » ne seraient plus en « réseau » mais affectés dans UNE école.

Alors peut-on s’en féliciter, puisque pour cette école ce serait un maître E ou G pour UNE SEULE école ?

On pourrait si les postes de maîtres E et G étaient multipliés par 4 ou 5!

Mais dans l’état actuel des choses, que signifie cette affectation en «surnuméraire » ?

-Les maîtres spécialisés concernés par cette mesure n’interviendront
plus que sur UNE SEULE école. Les autres écoles ne seront plus couvertes
par le RASED. C’est une perte sèche pour ces écoles

-les enseignants spécialisés travaillent en réseau : 1 maître E, 1e maître G et un psychologue scolaire. Ce fonctionnement n’est pas anodin, il détermine une cohérence professionnelle des RASED. En «individualisant » un enseignant spécialisé, on casse l’enseignement spécialisé en tant que Réseau (le R de RASED).

-l’affectation sur UNE école est, selon certaines sources ministérielles, un « autre mode de sédentarisation ». Une fois le maître E affecté sur UNE seule école, qu’est-ce qui empêche l’année suivante de le mettre devant une classe ? C’est, d’ailleurs, ce qui arrivera aux 1500 autres enseignants spécialisés !

-Ne peut-on pas y voir une préfiguration du maître référent « difficulté scolaire », chargé de coordonner les différents dispositifs de soutien (aide personnalisée, accompagnement éducatif, etc.) des futurs EPEP ?

Ce serait donc bel et bien la fin de l’enseignement spécialisé !
Le vrai but semble bien avoir été parfaitement résumé par la circulaire n° 2008-117 du Recteur de Créteil : « trois objectifs de l’axe réussite visant l’acquisition du socle commun de connaissances et de compétences :

-améliorer la personnalisation du parcours scolaire et de son suivi
-renforcer la performance scolaire de tous les élèves
-organiser et adapter les différents dispositifs d’aide pendant la
classe. »

Dans cette circulaire de 6 pages aux termes si explicites sur la
nouvelle vision de la difficulté scolaire, le passage concernant les
RASED ne fait que 4 lignes…

La seule chose que révèle la déclaration du jeudi 8 janvier, est que Darcos juge la situation sociale assez préoccupante pour essayer d’éteindre les braises de la contestation. C’est bien là le seul acquis de ce communiqué !

Cela doit nous démontrer qu’il est plus que temps de généraliser les mouvements qui émergent partout.
Lors de la venue de Sarkozy à Saint-Lô le 12 janvier dernier, les enseignants, les lycéens et les parents d’élèves qui manifestaient contre les suppressions de postes n’ont eu qu’une seule réponse : la violence policière !

Résultat : 8 blessés et le sentiment que plus que jamais le pouvoir est
isolé face à une contestation sociale qui s’amplifie de jour en jour.

A nous de transformer l’essai par la grève générale le jeudi 29 janvier
et après !

SUD éducation Créteil, le 13 janvier 2009/

vendredi 16 janvier 2009

Les parents d'élèves de Montarnaud

Les parents d'élèves de Montarnaud (34) soutiennent le mouvement de
protestation au sein de l'Education Nationale. Ainsi, ils distribuent
des tracts et posent des banderoles devant l'école notamment.

Ce matin, jeudi 15 janvier 2009, les gendarmes sont venus à l'école de
Montarnaud. Ils ont demandé le sens de cette banderole et qui l'avait
posé. Ensuite, ils ont demandé les noms et coordonnées de tous les
parents d'élèves élus...!

Ce soir les gendarmes étaient à nouveaux présents devant l'école. Le
maire de Montarnaud est venu les questionner sur le sens de leur présence...

Il semble que l'on cherche à faire pression et à dissuader les parents
d'élèves de prendre position et, qui sait, à ficher les citoyens mal
formatés, un tant soit peu récalcitrants ...!

Bienvenue à Sarkoland !

Philippe Guébourg.

Le « cercle du silence » des maîtres


ENSEIGNEMENT PUBLIC

Publié le jeudi 15 janvier 2009 à 06h00

En dépit de la pluie, ils étaient encore une dizaine à se rassembler une troisième fois pour défendre l'école. En dépit de la pluie, ils étaient encore une dizaine à se rassembler une troisième fois pour défendre l'école.

Une fois par mois, le parvis de l'hôtel de ville accueille un « cercle du silence » qui marque symboliquement sa réprobation à l'égard de la politique des sans-papiers. Une fois par semaine, le mardi, des enseignants ont pris l'habitude de s'y rassembler aussi afin de protester contre la politique de l'école.

Pas de banderoles, pas de slogans, pas de porte-voix. Depuis trois semaines, une poignée d'enseignants, chaque mardi soir, se rassemblent devant l'hôtel de ville. Cela ressemble davantage au cercle du silence pratiqué depuis plusieurs mois par les soutiens des sans-papiers qu'à une manifestation revendicative traditionnelle.
« On ne se fait pas trop d'illusions. Ce n'est pas notre présence ici qui va infléchir la politique actuelle à l'égard de l'école. Notre rassemblement est symbolique. Nous souhaiterions avant tout faire comprendre aux parents et aux élus que les mesures prises actuellement ne sont pas de bon augure pour la réussite des petits Roubaisiens », nous explique une éducatrice de RASED (réseau d'aide spécialisée aux élèves en difficulté).

Une « culture de la pédagogie
» Des RASED, il y en a trois à Roubaix et ce n'est pas un luxe. Chacun d'eux emploie une dizaine de personnes (psychologue scolaire, éducateurs, maîtres spécialisés). « Pour ma part, je suis par an 35 élèves ayant des problèmes de comportement. Ce ne sont pas les deux heures de soutien hebdomadaires décidées par le ministre qui résoudront leurs problèmes », affirme l'éducatrice approuvée par plusieurs de ses collègues de l'enseignement maternel et primaire classique. « Dans une ville comme Roubaix, il y a corrélation entre l'échec scolaire et les difficultés sociales », poursuit encore l'éducatrice. « La Ville l'a très bien compris. Elle consent des efforts importants pour ses RASED. » En maternelle aussi on nourrit quelques inquiétudes au sujet des classes passerelle. On y accueille par petits effectifs des enfants de 2 à 3 ans. « L'action que nous y menons n'a rien à voir avec celle envisagée pour les jardins d'éveil imaginés par le ministre. Nous, on travaille sur le langage. C'est indispensable dans une ville comme Roubaix où on se rend compte que beaucoup d'enfants, issus de milieux défavorisés, ont des problèmes de langage. »
L'EPEP, une menace ?
Ces enseignants qui comptent manifester moins discrètement le 17 janvier à Lille ont bien d'autres appréhensions. « C'est toute une culture de la pédagogie qui est en train d'être gommée. Ce n'est pas un problème d'ego mais on ressent comme de la maltraitance et on ne nous écoute pas quand on essaie de mettre en garde les politiques contre les conséquences néfastes que peuvent comporter les économies de bouts de ficelle » , réintervient la représentante du RASED en regrettant la disparition de l'Institut universitaire de formation des maîtres.
« À présent, on va recruter les enseignants au sortir du master. Mais est-ce parce qu'on a ce diplôme qu'on sait faire classe ? Je plains les jeunes qui vont rentrer dans l'enseignement. Eux aussi vont très vite se sentir maltraités ! »

Semble tout aussi redoutable la notion d'Établissement public d'enseignement primaire qui se substituerait à celle de groupe scolaire. Jusqu'à présent, les conseils d'école où représentants des enseignants et des parents étaient majoritaires disposaient d'un pouvoir décisionnel. Ce ne sera plus le cas avec les nouveaux conseils d'administration où la majorité reviendrait aux collectivités territoriales. « Tant que le maire ne s'occupe que des bâtiments et de la cantine, je n'ai rien à redire mais s'il s'avisait de s'intéresser à ma façon d'enseigner, là il y aurait ingérence », estime une enseignante.

sources : nord éclair

mercredi 14 janvier 2009

Hirsch, Descoings et la Jeunesse : histoire d’egos

Par Sébastien Ledoux | Enseignant et chercheur | 13/01/2009 | 17H
rue 89

Le président de la République, Nicolas Sarkozy, vient à nouveau d’actionner la machine à lubrifier les egos pour sortir le gouvernement d’une impasse face au "malaise des jeunes". Après Bernard Kouchner, Rama Yade, Fadela Amara, Eric Besson, la soif de reconnaissance reste un levier assez puissant pour inciter des personnes à jouer les pompiers leurrés.

A l’égard de l’opinion publique, la nomination de Martin Hirsh et de Richard Descoings, le premier à la Jeunesse, le second pour la réforme des lycées, vise avant tout à rassurer les familles des classes moyennes de sensibilité de gauche, qui donnent du crédit politique à ces deux personnalités.

Commission n'est pas concertation

Les interlocuteurs ont changé, mais les termes aussi. Fini les petites phrases méprisantes d’un Xavier Darcos sur les rituels lycéens. Les nouveaux mots d’ordre "communicationnels" de la majorité sur les plateaux de télévision ou sur les ondes radiophoniques sont désormais "concertation", "temps d’écoute", "malaise des jeunes". Une nouvelle fois, le président de la République s’installe dans la peau du sauveur, lui qui avait demandé à son ministre de l’Education d’imposer des réductions d’effectifs sans précédent et de tenir le cap.

Ce changement d’orientation est-il une bonne nouvelle pour l’éducation en général et les élèves en particulier ?

Signalons tout d’abord que le principe d’une commission n’a pas pour effet automatique la mise en place d’une concertation, comme nous le démontre la réforme de l’audiovisuel et la commission Copé. Au passage, l’application d’un article de loi (suppression de la publicité après 20 heures) alors que celle-ci n’a pas encore été votée -fait sans précédent dans l’histoire de la Ve République- révèle un grave déficit démocratique de notre société qui n’a pas provoqué beaucoup de réactions en dehors des bancs des sénateurs.

D’autre part, l’arrêt des suppressions de postes dans l’enseignement, principale revendication du mouvement lycéen et enseignant, n’a pas été satisfaite. Richard Decoings, dans son nouvel habit, a beau jeu de claironner que la réforme du lycée se fera sans suppressions de poste, celles-ci continueront au collège et à l’école primaire.

L’école primaire, grande oubliée de ce virage stratégique

Les décisions prises par Darcos concernant les Rased et la suppression des cours le samedi matin ont été des coups sévères portés aux chances de réussite des élèves et c’est dans ce contexte que les deux nouvelles figures de la « modernité politique ». En cela, l’école primaire, maillon essentiel de la politique éducative, est la grande oubliée de ce virage stratégique.

En réalité, la peur d’une dérive "à la grecque" de la jeunesse française a obligé Nicolas Sarkozy a réagir en piochant dans son carnet d’adresses quelques noms bien sentis. Cela ne tient pas lieu de politique de l’éducation à l’heure où les réformes sont nécessaires tant les inégalités scolaires sont criantes.

Tout ceci ne serait pas très grave si ces tours de passe-passe n’affectaient pas le politique dans son ensemble. Or, la nomination de Richard Descoings est aussi une aberration politique. Celui qui a initié un partenariat entre Sciences-Po et des lycées ZEP pour lutter en faveur de l’égalité des chances travaille dorénavant pour un gouvernement qui a, en supprimant la carte scolaire, aggravé les inégalités scolaires, comme l'a démontré un rapport d’inspecteurs de l’Education nationale il y a quelques mois.

Les stratégies politiques à court terme ne sont pas seulement inefficaces, elles alimentent la confusion démocratique.

mardi 13 janvier 2009

Sur le Net, les vœux de Sarkozy au monde éducatif ne passent pas


Les blogs qui scrutent le milieu de l'éducation n'ont pas été convaincus par les vœux du président de la République au monde éducatif, lundi 12 janvier à Saint-Lô.

Journal d'école s'est arrêté sur la forme : "Puisqu'il est avéré qu'en toutes choses il privilégie la forme sur le fond, préfère l'oukase au débat, la communication à la concertation, l'esbroufe au sérieux, la pulsion à la réflexion, Sarkozy s'est montré égal à lui-même en présentant ses vœux aux profs aujourd'hui à Saint-Lô", écrit le blog. Avant de décrire une situation apocalyptique : "Lacrymos, matraquage, brutalités policières, des blessés conduits à l'hôpital et, bien sûr, les traditionnelles interpellations sans lesquelles une visite présidentielle en province ne serait pas tout à fait réussie. C'était aujourd'hui, à Saint-Lô, l'école visitée par Sarkozy."
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Sur le fond du discours, "après une ode au travail et à la méritocratie républicaine, le président a fait comme à son habitude quelques annonces et sorti deux jokers de sa manche", résume laconiquement dans sa Chronique éducation, le professeur Philippe Watrelot : Richard Descoings, le célèbre directeur de Sciences-Po Paris, sera chargé d'une mission sur le lycée, tandis que Martin Hirsch est nommé Haut commissaire à la jeunesse.

"Les réactions à ces nominations sont plutôt mitigées. On notera que nommer un commissaire pour s'occuper des jeunes peut donner lieu à une ironie facile… ", note Philippe Watrelot.

COMMENT INVESTIR ET INNOVER EN DÉPENSANT MOINS ?

Quant au discours présidentiel, le blogueur en pointe les contradictions :

"Nous n'avons pas le droit de reculer'', a répété Nicolas Sarkozy, alors que la réforme du lycée a pourtant été repoussée à 2010."

"Selon lui, l'éducation nationale a relevé le défi de la quantité, en termes d'élèves. "Mais 15 % des enfants qui sortent de l'école primaire ne maîtrisent pas suffisamment les langages, 15 % redoublent à l'entrée en seconde et 15 000 jeunes sortent de l'enseignement scolaire sans diplôme'', a t-il affirmé. " Je ne veux pas d'une France à deux vitesses"."

"Puisqu'il affirme aussi qu'il Il faut gagner la bataille de l'intelligence, en innovant davantage, en formant mieux nos jeunes , peut-être faut-il lui rappeler la contradiction dans laquelle il se trouve. Comment investir et innover en dépensant moins ? "

Dans son blog, Histoire et politiques scolaires, Claude Lelièvre se demande pour sa part, "quel peut être son crédit à l'aune du bilan des engagements qu'il avait pris il y a tout juste deux ans ?"

Selon l'historien, aucune annonce des précédents grands discours n'a été véritablement suivie d'effets.

Le débat sur les nouveaux programmes ? "Cela n'a pas eu lieu".

La création d'écoles de la deuxième chance ? "Pas la moindre piste de réalisation".

Le développement d'un système d'aide aux bons élèves pour financer leurs études ? "On n'a rien vu non plus"…

La seule promesse tenue est celle de rendre gratuits les frais de scolarité pour les élèves des lycées français de l'étranger. Un gouffre financier : "On ne saurait trop ici admirer la détermination du pouvoir exécutif et élyséen à honorer – exceptionnellement - ses engagements ! Toute une politique est là; et elle ne saurait emporter ni l'adhésion, ni la confiance", conclut Claude Lelièvre.

Philippe Jacqué, le monde du 13.01.09

manif à St-Lô et répression policière

16h : Quelques nouvelles à chaud

Rappel : St-Lô petite préfecture de 30 000 habitants dans le centre Manche, zone plutôt rurale et de droite... Les manifs y sont (étaient) toujours très tranquilles !

Départ vers 9h de la manif, le cortège éducation nationale (enseignants et lycéens) se dirige vers l'école que Sarkozy doit visiter. Plus de 2000 manifestants sont bloqués à 1km du site (la manif devait aller un peu plus loin, ça avait été vu avec la préfecture). Premier accrochage : les manifestants piétinent, ça s'échauffe, beaucoup de bruit... Demi-tour avant que ça dégénère : les CRS en face sont très menaçants.

Quelques militants s'approchent de l'école par des voies détournées, ils sont poussés violemment, déplacés et bloqués à proximité de l'école (environ 300 à 400 personnes), font du bruit, mais Sarkozy arrive par l'autre côté : pas de contacts. Pendant ce temps, beaucoup de manifestants se sont rassemblés autour de la place où Sarkozy doit prononcer son discours :10 000 manifestants d'après les syndicats, combien selon la police ? Ce sont des enseignants, des militants syndicaux (grosse présence de SUD, nombreux FSU et CGT), quelques politiques de gauche(PS, LCR) et des militants associatifs (grosse présence du réseau sortir du nucléaire), des lycéens, des gens de tous âges plutôt tranquilles. La place n'est accessible qu'aux invités : les politiques locaux, les chefs d'établissements.

Les manifestants sont bloqués tout autour de la place, face à des CRS armés, casqués et agressifs : dès 11h, beaucoup de bruits, de mouvements de foule, de slogans, de musique. Rien ne se passe, tout le monde piétine, attend. Une vitrine tombe suite à un mouvement de foule provoqué par des CRS de plus en plus nerveux et provoquants : l'heure de l'arrivée de Sarkozy approche, personne ne doit avoir accès à la place, à part la trentaine de bons citoyens UMP qui tient lieu de foule en délire (comme le maire de ST-Lô doit être déçu !).

Pendant 2h 30 environ la situation va se dégrader peu à peu : les CRS répondent de façon extrêmement violente au moindre mouvement de foule et lancent des bombes lacrymo au milieu des manifestants, créant des mouvements de panique. Les militants syndicaux (hommes et femmes) s'interposent et sont matraqués ou gazés en pleine figure. Dans un coin de la place (près de l'église), deux syndicalistes sont arrêtés très violemment et traînés, provoquant un mouvement de la foule pour les protéger. Partout des slogans anti police, des adultes qui viennent protéger les lycéens. Ceux-ci sont effectivement particulièrement dangereux : ils lancent aux CRS le contenu de leurs trousses, des chaussures et des oeufs !!!!!! Tarif : un blanco lancé, une bombe lacrymo dans la foule. Les CRS ont un comportement odieux, brandissent leurs matraques et flash balls face à la foule, menacent certains manifestants, font de la provocation.

A 13h, Sarkozy quitte la place, une partie de la manifestation part vers le commissariat où des syndicalistes et des lycéens ont été amenés. Refus de la commissaire de rencontrer les représentants de l'intersyndicale ; à la troisième sommation, elle fait arroser tous les manifestants de gaz lacrymo pour disperser la foule qui reflue vers la place de la mairie. On assiste alors à des arrestations musclées, des coups, des charges des CRS. Le préfet interpellé à plusieurs reprises par l'intersyndicale refuse de les recevoir, d'apaiser la situation. Avant que ça ne dégénère encore plus, la manifestation se disperse ; une réunion intersyndicale se tient alors dans la maison des syndicats.

En résumé : une présence policière disproportionné e, provoquante, agressive face à une manifestation qui aurait pu se passer beaucoup plus calmement... 8 blessés, des militants syndicaux bousculés et méprisés, plusieurs arrestations. ..

Asuivre et à préciser dans la soirée !

Emmanuelle Chesnel pour Sud Education Manche

Nombreux incidents en marge de la visite de M. Sarkozy à Saint-Lô

De nombreux incidents entre manifestants et force de l'ordre ont émaillé la visite lundi de Nicolas Sarkozy à Saint-Lô pour ses voeux à l'Education, suscitant les protestations des syndicats qui ont critiqué l'action du très important dispositif policier mis en place.

Neuf personnes ont été légèrement blessées, selon un bilan des pompiers qui précise que trois ont pu être soignées sur place et six autres ont été conduites à l'hôpital.

Le bilan des pompiers précise par ailleurs que "deux policiers ont été blessés par des jets de projectile et ont été soignés sur place".

Des sources syndicales ont indiqué que onze lycéens et militants syndicaux avaient été interpellés, tandis que le directeur de la sécurité publique de la Manche, Philippe Bourgade, a pour sa part annoncé 14 interpellations dont "six ou sept mineurs".

Au total 5.000 personnes, selon les organisateurs, 2.000 selon la police, avaient répondu à l'appel à manifester des syndicats, partis de gauche et organisations anti-nucléaires contre la politique de M. Sarkozy, en particulier dans le domaine de l'Education.

Mais le regroupement des manifestants a été compliqué par l'important déploiement de forces de l'ordre, qui ont verrouillé dans la matinée les accès aux lieux où le président Sarkozy devait se rendre et contribué ainsi à disséminer dans la ville des petits groupes de manifestants en colère, ont constaté les journalistes de l'AFP sur place.

Les responsables syndicaux ont dénoncé une volte-face de dernière minute des autorités. "Le parcours de la manifestation avait été défini en accord avec la préfecture, et ce matin on nous a empêché de l'emprunter comme cela avait été prévu", a protesté Jean-Paul de Roubin, responsable FSU.

"Tout a été mis en place pour qu'on ne retienne de cette journée que les incidents alors que c'était une manifestation très massive et très pacifique", a déclaré Ralph Lejamtel, secrétaire départemental de la FSU pour la Manche.

Le directeur de la sécurité publique a affirmé de son côté "qu'il n'y a avait pas de défilé prévu" et que c'était "avant tout un rassemblement" qui avait été annoncé.

Lors de heurts en plusieurs endroits du centre ville, une vitrine d'un magasin de vêtements du centre-ville a été brisée dans une bousculade, et des gaz lacrymogènes ont été lancés par les forces de l'ordre.

Des incidents ont également eu lieu à proximité du centre culturel Jean-Lurçat en centre-ville, où le président de la République a prononcé son discours de voeux aux personnels de l'Education nationale.

Des petits groupes cagoulés ont envoyé des projectiles sur les forces de l'ordre qui ont répliqué avec des gaz lacrymogènes.

Des heurts se sont enfin produits en début d'après-midi à proximité du commissariat de police, où des manifestants s'étaient regroupés pour dénoncer les interpellations auxquelles avait procédé la police.

Selon M. Bourgade, les mineurs interpellés devaient être relâchés dans la soirée et seront convoqué ultérieurement à un "stage de formation civique" à la demande du parquet.

Les majeurs devraient également être relâchés "dans la foulée", plusieurs d'entre eux risquant une amende, a-t-il indiqué.

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