mardi 13 janvier 2009

Sur le Net, les vœux de Sarkozy au monde éducatif ne passent pas


Les blogs qui scrutent le milieu de l'éducation n'ont pas été convaincus par les vœux du président de la République au monde éducatif, lundi 12 janvier à Saint-Lô.

Journal d'école s'est arrêté sur la forme : "Puisqu'il est avéré qu'en toutes choses il privilégie la forme sur le fond, préfère l'oukase au débat, la communication à la concertation, l'esbroufe au sérieux, la pulsion à la réflexion, Sarkozy s'est montré égal à lui-même en présentant ses vœux aux profs aujourd'hui à Saint-Lô", écrit le blog. Avant de décrire une situation apocalyptique : "Lacrymos, matraquage, brutalités policières, des blessés conduits à l'hôpital et, bien sûr, les traditionnelles interpellations sans lesquelles une visite présidentielle en province ne serait pas tout à fait réussie. C'était aujourd'hui, à Saint-Lô, l'école visitée par Sarkozy."
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Sur le fond du discours, "après une ode au travail et à la méritocratie républicaine, le président a fait comme à son habitude quelques annonces et sorti deux jokers de sa manche", résume laconiquement dans sa Chronique éducation, le professeur Philippe Watrelot : Richard Descoings, le célèbre directeur de Sciences-Po Paris, sera chargé d'une mission sur le lycée, tandis que Martin Hirsch est nommé Haut commissaire à la jeunesse.

"Les réactions à ces nominations sont plutôt mitigées. On notera que nommer un commissaire pour s'occuper des jeunes peut donner lieu à une ironie facile… ", note Philippe Watrelot.

COMMENT INVESTIR ET INNOVER EN DÉPENSANT MOINS ?

Quant au discours présidentiel, le blogueur en pointe les contradictions :

"Nous n'avons pas le droit de reculer'', a répété Nicolas Sarkozy, alors que la réforme du lycée a pourtant été repoussée à 2010."

"Selon lui, l'éducation nationale a relevé le défi de la quantité, en termes d'élèves. "Mais 15 % des enfants qui sortent de l'école primaire ne maîtrisent pas suffisamment les langages, 15 % redoublent à l'entrée en seconde et 15 000 jeunes sortent de l'enseignement scolaire sans diplôme'', a t-il affirmé. " Je ne veux pas d'une France à deux vitesses"."

"Puisqu'il affirme aussi qu'il Il faut gagner la bataille de l'intelligence, en innovant davantage, en formant mieux nos jeunes , peut-être faut-il lui rappeler la contradiction dans laquelle il se trouve. Comment investir et innover en dépensant moins ? "

Dans son blog, Histoire et politiques scolaires, Claude Lelièvre se demande pour sa part, "quel peut être son crédit à l'aune du bilan des engagements qu'il avait pris il y a tout juste deux ans ?"

Selon l'historien, aucune annonce des précédents grands discours n'a été véritablement suivie d'effets.

Le débat sur les nouveaux programmes ? "Cela n'a pas eu lieu".

La création d'écoles de la deuxième chance ? "Pas la moindre piste de réalisation".

Le développement d'un système d'aide aux bons élèves pour financer leurs études ? "On n'a rien vu non plus"…

La seule promesse tenue est celle de rendre gratuits les frais de scolarité pour les élèves des lycées français de l'étranger. Un gouffre financier : "On ne saurait trop ici admirer la détermination du pouvoir exécutif et élyséen à honorer – exceptionnellement - ses engagements ! Toute une politique est là; et elle ne saurait emporter ni l'adhésion, ni la confiance", conclut Claude Lelièvre.

Philippe Jacqué, le monde du 13.01.09

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