
Les blogs qui scrutent le milieu de l'éducation n'ont pas été convaincus par les vœux du président de la République au monde éducatif, lundi 12 janvier à Saint-Lô.
Journal d'école s'est arrêté sur la forme : "Puisqu'il est avéré qu'en toutes choses il privilégie la forme sur le fond, préfère l'oukase au débat, la communication à la concertation, l'esbroufe au sérieux, la pulsion à la réflexion, Sarkozy s'est montré égal à lui-même en présentant ses vœux aux profs aujourd'hui à Saint-Lô", écrit le blog. Avant de décrire une situation apocalyptique : "Lacrymos, matraquage, brutalités policières, des blessés conduits à l'hôpital et, bien sûr, les traditionnelles interpellations sans lesquelles une visite présidentielle en province ne serait pas tout à fait réussie. C'était aujourd'hui, à Saint-Lô, l'école visitée par Sarkozy."
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Sur le fond du discours, "après une ode au travail et à la méritocratie républicaine, le président a fait comme à son habitude quelques annonces et sorti deux jokers de sa manche", résume laconiquement dans sa Chronique éducation, le professeur Philippe Watrelot : Richard Descoings, le célèbre directeur de Sciences-Po Paris, sera chargé d'une mission sur le lycée, tandis que Martin Hirsch est nommé Haut commissaire à la jeunesse.
"Les réactions à ces nominations sont plutôt mitigées. On notera que nommer un commissaire pour s'occuper des jeunes peut donner lieu à une ironie facile… ", note Philippe Watrelot.
COMMENT INVESTIR ET INNOVER EN DÉPENSANT MOINS ?
Quant au discours présidentiel, le blogueur en pointe les contradictions :
"Nous n'avons pas le droit de reculer'', a répété Nicolas Sarkozy, alors que la réforme du lycée a pourtant été repoussée à 2010."
"Selon lui, l'éducation nationale a relevé le défi de la quantité, en termes d'élèves. "Mais 15 % des enfants qui sortent de l'école primaire ne maîtrisent pas suffisamment les langages, 15 % redoublent à l'entrée en seconde et 15 000 jeunes sortent de l'enseignement scolaire sans diplôme'', a t-il affirmé. " Je ne veux pas d'une France à deux vitesses"."
"Puisqu'il affirme aussi qu'il Il faut gagner la bataille de l'intelligence, en innovant davantage, en formant mieux nos jeunes , peut-être faut-il lui rappeler la contradiction dans laquelle il se trouve. Comment investir et innover en dépensant moins ? "
Dans son blog, Histoire et politiques scolaires, Claude Lelièvre se demande pour sa part, "quel peut être son crédit à l'aune du bilan des engagements qu'il avait pris il y a tout juste deux ans ?"
Selon l'historien, aucune annonce des précédents grands discours n'a été véritablement suivie d'effets.
Le débat sur les nouveaux programmes ? "Cela n'a pas eu lieu".
La création d'écoles de la deuxième chance ? "Pas la moindre piste de réalisation".
Le développement d'un système d'aide aux bons élèves pour financer leurs études ? "On n'a rien vu non plus"…
La seule promesse tenue est celle de rendre gratuits les frais de scolarité pour les élèves des lycées français de l'étranger. Un gouffre financier : "On ne saurait trop ici admirer la détermination du pouvoir exécutif et élyséen à honorer – exceptionnellement - ses engagements ! Toute une politique est là; et elle ne saurait emporter ni l'adhésion, ni la confiance", conclut Claude Lelièvre.
Philippe Jacqué, le monde du 13.01.09
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