mardi 27 janvier 2009

ça bouge en Guadeloupe

Communiqué de presse FSU Guadeloupe

Depuis le mardi 20 janvier, jour de l’investiture du premier président métis des États-Unis, la Guadeloupe est touchée par un mouvement de grève sans précédent. Un collectif regroupant tous les syndicats sauf le SNETAA et la CGC , des partis politiques progressistes (nationalistes ou non), d’associations de consommateurs, d’associations culturelles, de mouvements de défense de l’environnement, des petits exploitants agricoles, des petits patrons des marins-pêcheurs, s’est formé. Ce collectif appelé Lyannaj kont Pwofitation (lien contre l’exploitation, les abus) regroupe aujourd’hui 52 organisations. La FSU Guadeloupe est membre de ce collectif qui réclame l’augmentation du pouvoir d’achat, à la fois par la hausse des salaires (augmentation de 200€ par mois du SMIC, des petites retraites, des minima sociaux). et par la baisse des prix de l’eau, des produits de première nécessité, de l’énergie, du transport public. Nous exigeons l’arrêt de toutes les formes de discrimination à l’embauche dans les entreprises. Nous luttons pour l’emploi dans une région qui compte selon les chiffres officiels 25% de chômeurs. Nous luttons contre la précarité, l’île ne compte pas moins de 4000 contrats aidés pour une population active ayant un emploi de 150.000 personnes. Les bas salaires y sont légion, surtout chez les femmes. 50% d’entre elles touchent moins de 1100 euros par mois. Le taux de chômage des jeunes (15-29 ans) est de 45%. Le chômage des non diplômés dépasse les 50%, contre 10% pour les plus diplômés.

Nous luttons pour une formation de qualité, dans une région frappée par l’échec scolaire, où le tiers des collèges dépasse 1000 élèves, où l’AFPA a été liquidée sans être réellement remplacée.

Nous luttons pour la défense de l’environnement, alors que nos terres ont été polluées par le chloredécone, il n’existe quasiment pas de tri sélectif, ni d’usine de traitement des ordures ménagères. Toutes les ordures s’entassent des décharges, parfois en bord de mer.

Depuis le 20 janvier, la Guadeloupe est paralysée : services publics, établissements scolaires, université, hôtels, centres commerciaux, transports en commun, usines sont bloqués. Depuis, une semaine, il n’y a plus de carburant dans les stations service. Les coupures d’électricité et d’eau se multiplient (36H sans eau à certains endroits). La nuit, des poubelles et des carcasses de voiture sont incendiées. Les barrages sur les routes se multiplient. La manifestation du 24 janvier 2009 a rassemblé 25.000 manifestants pour une population de 450.000 habitants. A l’échelle de la France cela correspondrait à une manifestation de 3,5 millions de personnes à Paris. La situation de la Guadeloupe préfigure certainement celle de la France , à partir de la grève générale du 29 janvier.

Une première rencontre a eu lieu entre le collectif et les décideurs en Guadeloupe (État, collectivités, patronat). Les décideurs n’ayant pas donné une suite favorable à nos justes revendications. Le collectif dont fait partie la FSU Guadeloupe a décidé d’intensifier l’action.

Pointe-à-Pitre, le 25 janvier 2009
Contact Frédéric Régent, secrétaire départemental de la FSU Guadeloupe

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