mardi 13 janvier 2009

manif à St-Lô et répression policière

16h : Quelques nouvelles à chaud

Rappel : St-Lô petite préfecture de 30 000 habitants dans le centre Manche, zone plutôt rurale et de droite... Les manifs y sont (étaient) toujours très tranquilles !

Départ vers 9h de la manif, le cortège éducation nationale (enseignants et lycéens) se dirige vers l'école que Sarkozy doit visiter. Plus de 2000 manifestants sont bloqués à 1km du site (la manif devait aller un peu plus loin, ça avait été vu avec la préfecture). Premier accrochage : les manifestants piétinent, ça s'échauffe, beaucoup de bruit... Demi-tour avant que ça dégénère : les CRS en face sont très menaçants.

Quelques militants s'approchent de l'école par des voies détournées, ils sont poussés violemment, déplacés et bloqués à proximité de l'école (environ 300 à 400 personnes), font du bruit, mais Sarkozy arrive par l'autre côté : pas de contacts. Pendant ce temps, beaucoup de manifestants se sont rassemblés autour de la place où Sarkozy doit prononcer son discours :10 000 manifestants d'après les syndicats, combien selon la police ? Ce sont des enseignants, des militants syndicaux (grosse présence de SUD, nombreux FSU et CGT), quelques politiques de gauche(PS, LCR) et des militants associatifs (grosse présence du réseau sortir du nucléaire), des lycéens, des gens de tous âges plutôt tranquilles. La place n'est accessible qu'aux invités : les politiques locaux, les chefs d'établissements.

Les manifestants sont bloqués tout autour de la place, face à des CRS armés, casqués et agressifs : dès 11h, beaucoup de bruits, de mouvements de foule, de slogans, de musique. Rien ne se passe, tout le monde piétine, attend. Une vitrine tombe suite à un mouvement de foule provoqué par des CRS de plus en plus nerveux et provoquants : l'heure de l'arrivée de Sarkozy approche, personne ne doit avoir accès à la place, à part la trentaine de bons citoyens UMP qui tient lieu de foule en délire (comme le maire de ST-Lô doit être déçu !).

Pendant 2h 30 environ la situation va se dégrader peu à peu : les CRS répondent de façon extrêmement violente au moindre mouvement de foule et lancent des bombes lacrymo au milieu des manifestants, créant des mouvements de panique. Les militants syndicaux (hommes et femmes) s'interposent et sont matraqués ou gazés en pleine figure. Dans un coin de la place (près de l'église), deux syndicalistes sont arrêtés très violemment et traînés, provoquant un mouvement de la foule pour les protéger. Partout des slogans anti police, des adultes qui viennent protéger les lycéens. Ceux-ci sont effectivement particulièrement dangereux : ils lancent aux CRS le contenu de leurs trousses, des chaussures et des oeufs !!!!!! Tarif : un blanco lancé, une bombe lacrymo dans la foule. Les CRS ont un comportement odieux, brandissent leurs matraques et flash balls face à la foule, menacent certains manifestants, font de la provocation.

A 13h, Sarkozy quitte la place, une partie de la manifestation part vers le commissariat où des syndicalistes et des lycéens ont été amenés. Refus de la commissaire de rencontrer les représentants de l'intersyndicale ; à la troisième sommation, elle fait arroser tous les manifestants de gaz lacrymo pour disperser la foule qui reflue vers la place de la mairie. On assiste alors à des arrestations musclées, des coups, des charges des CRS. Le préfet interpellé à plusieurs reprises par l'intersyndicale refuse de les recevoir, d'apaiser la situation. Avant que ça ne dégénère encore plus, la manifestation se disperse ; une réunion intersyndicale se tient alors dans la maison des syndicats.

En résumé : une présence policière disproportionné e, provoquante, agressive face à une manifestation qui aurait pu se passer beaucoup plus calmement... 8 blessés, des militants syndicaux bousculés et méprisés, plusieurs arrestations. ..

Asuivre et à préciser dans la soirée !

Emmanuelle Chesnel pour Sud Education Manche

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