dimanche 1 mars 2009

Laïcité scolaire : victorieuse offensive cléricale de la maternelle à l'université

Le catéchisme au biberon ! Le Ministère de l'Éducation, veut mettre en place des « jardins d'éveil » considérée comme plus appropriées pour les « tout petits ». Le Ministre Darcos trouve incongru de faire « passer des concours à bac plus 5 à des personnes dont la fonction va être essentiellement de faire faire des siestes à des enfants ou de leur changer des couches ». 40 000 de ces jeunes enfants n'ont pu être scolarisés à la rentrée 2008 en maternelle. La revue « Enseignement catholique » de février 2008 publie un dossier : « Place aux tout-petits ». Ce dossier expose le projet d'ouvrir des crèches dans les établissements d'enseignement catholique pour accueillir des enfants « dès 18 mois ou même en deçà ». Des « référents en matière de petite enfance » sont nommés dans chaque département par les directeurs diocésains. En octobre 2008 est créé le Haut Conseil de la famille. Le Président de la Caisse nationale des allocations familiales Jean-Louis Deroussen, est appelé à y siéger. Nommé en 2006 à la tête de la CNAF, il était précédemment le Président de la fédération CFTC de l'enseignement privé. Fin 2008, la Caisse nationale des allocations familiales a donné son accord pour aider au financement des crèches crées par l'enseignement catholique. Voilà qui permettra de fidéliser la clientèle.

Et 3 millions d'euros de plus. dans la tirelire des écoles privées ! Les écoles privées vont bénéficier de trois millions d'euros d'argent de poche grâce aux 148000 heures supplémentaires octroyées par le gouvernement pour financer des stages à destination des élèves en difficulté.

Et 250 millions de plus ! On se souvient de l'article 89 de la loi de décentralisation de 2004 qui exigeait qu'une commune paie le forfait scolaire pour un enfant scolarisé dans une école privée d'une commune voisine. La vague de protestation passée, une loi proposée au Sénat a été adoptée (UMP, Centristes et PS) et est présentée comme une solution amiable. Les Maires devront payer dans les mêmes conditions qui leur faisaient obligation de payer pour une école publique. Que certains voient dans cette disposition un « succès laïque » ne manque pas de laisser perplexe puisque elle va conduire à créer un nouvel avantage un annuel d'au moins 250 millions pour l'enseignement primaire privé.

Un petit peu de favoritisme ne nuit pas. Pour la deuxième entrée consécutive l'accord tacite fixant au rapport 80/20 % la gestion des postes d'enseignants du public et du privé sous contrat a été abandonné au bénéfice de l'enseignement catholique. L'enseignement privé est moins soumis à la pression de la politique de suppression massive de postes.

Le ministre de l'Éducation Nationale et la secrétaire d'État à la politique de la ville ont mis en place le 14 février 2008 le volet « Éducation Nationale » du plan « Espoir Banlieues ». Parmi « les modalités de mise en ouvre », le Ministre à précisé celle-ci : « dès cette année, un fonds d'intervention spécifique « Espoir banlieues » sera créé sur le budget de l'Education nationale pour permettre le financement des dépenses de fonctionnement des établissements privés qui accepteraient d'ouvrir des classes dans les banlieues.» C'est y compris la remise en cause de la loi Debré qui institutionnalisait le financement public des établissements privés sous contrat certes mais une fois les structures scolaires mises en place. Cette nouvelle disposition inverse la procédure en en permettant le préfinancement. Ce qui encourage la création de structures scolaires de l'enseignement confessionnel.

Universités catholiques. Le 18 décembre dernier le ministre des affaires étrangères Bernard Kouchner et Monseigneur Mauberti, secrétaire pour les relations du Saint Siège avec les États ont signé un accord qui permettra au Vatican de reconnaître les diplômes d'enseignement supérieur délivrés par les facultés catholiques françaises qu'il désignera, non seulement pour les disciplines canoniques, mais aussi pour les « disciplines profanes », c'est-à-dire toutes les autres disciplines ! Cela signifie que le Vatican serait habilité à désigner les établissements qui pourront former, dans leurs disciplines, des enseignants de l'enseignement public ! Et, bien entendu, cette reconnaissance s'accompagnerait de l'aide financière de l'Etat. C'est de plus une brèche ouverte dans le principe du monopole de la collation des grades dont dispose l'État.

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