vendredi 27 février 2009

Fonctionnaires: un geste pour l'université mais le cap des 30.000 suppressions maintenu

Dépêches de l'Education du Jeudi 26 février 2009

Le gel annoncé de la suppression de postes dans les universités marque
une première brèche dans la politique de réduction du nombre de
fonctionnaires, selon les syndicats, même si le gouvernement entend
maintenir son objectif de 30.000 emplois en moins en 2009.

L'exécutif a promis mercredi qu'aucune suppression de postes
n'interviendrait dans les universités en 2010 ni en 2011, tentant de
sortir de la crise qui agite le monde universitaire depuis des semaines.

Mais le ministère de la Fonction publique a précisé jeudi à l'AFP que
cette annonce ne remettait "pas en cause l'objectif global" de
non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux partant à la retraite,
soit quelque 30.000 suppressions d'emplois par an de 2009 à 2011, dans
le cadre de la réforme de l'Etat.

Le budget 2009 de l'Enseignement supérieur et la recherche, prévoit la
disparition de 900 emplois (hors enseignants- chercheurs) au titre de
cette politique.

Les syndicats de la Fonction publique, qui réclament un moratoire sur
les 30.000 suppressions programmées en 2009, ont salué jeudi "une
porte légèrement entrebâillée" (CFDT), "un frémissement" (CGT) ou
encore "un geste" de la part du gouvernement (CFE-CGC), tout en
regrettant que cette annonce ne concerne pas l'année en cours, au
moment où le chômage connaît une forte hausse.

"L'Etat, en tant qu'employeur a des responsabilité s dans la lutte
contre le chômage. La logique serait de remettre à plat la question
des suppressions d'emplois dans son ensemble", a déclaré à l'AFP
Gérard Aschieri (FSU), tandis que Denis Lefebvre (CFTC) soulignait
"qu'avec la forte hausse du chômage des jeunes, ce n'est pas le moment
de serrer la vis dans la Fonction publique".

Certains syndicats se montrent très pessimistes. "Si le gouvernement
exonère les universités mais maintient le volume global d'emplois
annoncé pour 2010 et 2011, il fera porter sur d'autres secteurs de la
Fonction publique, voire d'autres secteurs de l'éducation nationale,
des coupes plus importantes" , explique Jean-Marc Canon (CGT), jugeant
la réponse "parcellaire" et "inacceptable" .

Pour Brigitte Jumel (CFDT), "on ne peut pas répondre à des
revendications catégorielles par des amputations sur d'autres
secteurs" et "le gel des suppressions d'emplois, ça ne se négocie pas
catégorie par catégorie".

Ainsi, Luc Berille (SE-Unsa) demande "des mesures de même nature dans
l'enseignement scolaire", qui va payer le plus lourd tribut en 2009,
avec 13.500 postes en moins.

Les syndicats voient dans ce premier pas du gouvernement une
opportunité d'intensifier leur action, après la mobilisation massive
du 29 janvier sur l'emploi et le pouvoir d'achat.

"Cela montre que la mobilisation paye quand elle est forte, et que le
gouvernement peut reculer", analyse Jean-Michel Nathanson (Solidaires) .

"C'est un signe que le gouvernement prend avec beaucoup de sérieux la
tension qui existe dans la Fonction publique. Ils ont compris qu'il y
avait des gestes d'apaisement à faire, mais on attend d'autres signes
mardi", a précisé pour sa part Anne Balthazar (FO), évoquant une
réunion entre syndicats et le ministre de la Fonction publique Eric
Woerth et son secrétaire d'Etat André Santini.

Mais au terme des premières rencontres bilatérales entamées en début
de semaine, les confédérations se sont heurtées à une fin de non
recevoir sur leurs revendications sur l'emploi et une hausse des salaires.

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