vendredi 20 février 2009

François Grèzes-Rueff


Monsieur Darcos,

Vous avez été professeur, ce soir vous ne l'êtes plus, simple question d'éthique. Le politicien médiocre que vous avez choisi de devenir a préféré la facilité :vous mentez.

Vous savez que les professeurs stagiaires ne se contentent pas de « remplacer quelques professeurs absents », vous le savez puisque ce sont vos services qui, chaque année, mettent en place à leur intention des classes en toute responsabilité, 8 h. par semaine dans le second degré, un jour par semaine dans le premier degré.

Vous savez qu'ils sont encadrés, « compagnonnés » si vous préférez ce néologisme, par des enseignants chevronnés, qui enseignent dans des classes, maîtres-formateurs du premier degré et professeurs associés du second degré : vous le savez parce que ce sont vos services déconcentrés, les rectorats et les inspections académiques qui en fournissent les moyens.

Vous savez qu'en lieu et place de « théories générales de l'éducation », ils doivent se confronter à la rude réalité d'un métier qu'ils comprenaient mal, et que la brève respiration que leur offre les journées de formation, avec l'appui de leurs tuteurs et la solidarités des autres stagiaires, est l'oxygène indispensable qui souvent, leur permet de garder confiance.

Vous savez que la "réforme" que vous proposez, précisément, conduit à un « simulateur de vol » pendant leur formation en master, parce que vous ne voulez pas financer une vraie formation en alternance, et que la première année de pratique professionnelle, à cause de cela, sera souvent une épreuve insurmontable et traumatisante pour les débutants.

Vous êtes en train d'inventer ce que votre démagogie vous conduit à imputer aux instituts universitaires de formation des maîtres.

Ce type de forfaiture est incompatible avec le titre de professeur, que nous, nous respectons encore.

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