jeudi 5 février 2009

Les D.D.E.N. se sentent législativement menacés


Pour Alain Blassiau, il y a péril en la demeure avec le projet de création des établissements public d'enseignement primaire.
Campés dans une sacro-sainte neutralité qui fonde leur légitimité de médiateurs entre l'administration scolaire, la communauté enseignante et les élus, les délégués départementaux de l'éducation nationale sortent de leur réserve.

La proposition de loi d'octobre 2008 portant sur la création d'établissements publics d'enseignement primaire fait peser selon les délégués départementaux de l'éducation nationale de graves menaces sur la pérennité de leur fonction.
Chef de file des DDEN de la circonscription de Tergnier, Alain Blassiau appelle d'ores et déjà ses collègues à manifester leur désapprobation et à œuvrer en faveur d'une modification des termes de la proposition.
De quoi s'agit-il exactement ? D'un projet visant à confier la gestion des écoles de plus de quinze classes à des établissements publics locaux d'enseignement dirigés par un directeur à temps plein. Ce dernier veillerait à la mise en œuvre des décisions d'un conseil d'administration appelé à se substituer à l'actuel conseil d'école et comprenant des représentants des élus, des personnels enseignants et non enseignants et des parents d'élèves mais… pas de délégués départementaux de l'éducation nationale.

Le secteur rural aussi

Déposé par trois députés UMP de la Marne, de Seine-et-Marne et du Bas-Rhin en octobre dernier, ce projet n'en est pas à sa première apparition sur la scène politique. Voici deux ans déjà, il avait suscité de vives réactions à la fois des syndicats enseignants et de l'association des maires de France qui y voyait une « territorialisation rampante de l'éducation nationale ».
Une perspective qui reste d'actualité puisque le projet en cause prévoit d'étendre les possibilités de création d'un EPEP aux écoles de treize classes au moins sur la base du volontariat, et encourage le regroupement des écoles, notamment en milieu rural, pour « former un seul établissement, éclaté, afin d'obtenir une émulation pédagogique ».

DES DELEGUES "POILS A GRATTER"
Service d'accueil minimum : Les DDEN de la circonscription « comprennent les difficultés » auxquelles se trouvent confrontées les communes dans la mise en œuvre du service d'accueil minimum mais ne déroge pas à un principe : « la surveillance et l'occupation des enfants relèvent d'une formation sanctionnée par le BAFA » ; une mise au point explicitement destinée aux communes qui recourent à des parents d'élèves.

Plan de prévention et de mise en sécurité : Alain Blassiau en rirait presque si le sujet n'était pas aussi sérieux et le cas échéant, grave : la mise en œuvre des PPMS dans de nombreuses écoles se heurte à une difficulté récurrente et majeure qui réduit à néant tout espoir de confinement des élèves en cas de besoin. Au sens propre comme au sens figuré d'ailleurs car c'est l'emplacement des toilettes extérieures qui pose problème.

Transport : Les DDEN invite le conseil général à revoir son dispositif d'information en cas d'intempéries. Lors de la tempête de neige de janvier, les bus ont procédé au ramassage des élèves à 15 heures à Achery, Travecy et Fressancourt mais les familles n'étaient pas avisées, donc pas à la réception.

Auteur : Marc DELFOLIE
Article paru le : 4 février 2009

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