jeudi 26 février 2009

Quand Sarko découvre le monde enseignant

Au cours de son désormais célèbre dis- cours du 22 janvier à l'Elysée,
Sarko s'est permis d'ironiser lourdement sur les chercheurs et sur
leur « immobilisme et conservatisme ».
Un discours qu'il regrette sûrement aujourd'hui d'avoir prononcé, tant
il a contribué à porter à ébullition les universités.
En privé, le chef de l'Etat affiche une aversion encore plus grande à
l'égard des enseignants en général. On ne compte plus ses tirades sur
les profs et les syndicats qui « sont à gauche » , « tou¬jours en
vacances ou en train de manifester ».
« Ils (les enseignants) sont insupportables, infréquentables,
haïs¬sables, a-t-il prétendu, l'autre jour, lors d'une réunion sur
l'Education. C'est bien simple. Quand je visite une école, je demande
toujours à voir les femmes de ménage et les cantinières et je leur
serre la main, car ce sont les seuls gens normaux de l'établisse¬ment. »
On mesure donc l'effort que Sarkozy a dû faire sur lui-même pour
inviter à déjeuner à l'Elysée, le 23 février, onze professeurs des
premier et second degrés qui ont écrit sur le système éducatif.
Officiellement, il s'agissait d'« évoquer avec eux leur métier ». En
réalité, Sarko voulait leur passer un peu de pommade car il craint
énormément que les profs des lycées — et surtout les lycéens —
rejoignent dans les manifs les enseignants- cher-cheurs et les
étudiants. « On demande à l'école, leur a-t-il notamment déclaré, de
compenser les malheurs de l'humanité, et en même temps on respecte de
moins en moins les enseignants. Je veux restaurer leur autorité et
leur donner leur vraie place dans la société. »

Encore un peu et il leur offrait une Rolex.

Le Canard 25 02 09

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