mardi 10 février 2009

Freezing à Bordeaux


A côté de la manif, de la grève et de la pétition, voici venu le "freezing" ? Les enseignants chercheurs de Bordeaux 3 mobilisés contre les réformes, en tout cas, s'y sont mis. Pour illustrer le mot d'ordre du mouvement "L'Université s'arrête", ils sont resté figés sans broncher plusieurs minutes vendredi dernier, lisant un livre.

La première grande action de "freezing" s'est déroulée en janvier 2008 dans la gare Grand Central de New York. Après s'être données le mot sur internet, des centaines de personnes se sont brusquement immobilisées au même moment, pendant cinq minutes. L'effet est saisissant. La vidéo sur Youtube a eu un succès planétaire.

Depuis, la mode a gagné l'Europe. La gare centrale de Bruxelles, la gare de Lyon ont chacune été le théâtre l'an dernier d'un "freezing" (de "to freeze", se figer, geler). Dans un collège parisien, on a récemment vu une cour de récré se figer - un élève de quatrième avait lancé l'idée sur Facebook.

Pour faire parler de leur mouvement et gagner l'opinion, les enseignants-chercheurs bordelais sont particulièrement inventifs. Depuis le début, ils organisent des cours "hors les murs", devant un cinéma, un café, sur la place centrale. Un phénomène qui se propage, notamment à Paris.

Ils font cours aussi dans les trams. Quatre sont prévus pour la seule journée de demain lundi. Dès 8 heures 30, dans le tram B, le professeur Brun fera son cours d'épigraphie grecque, entre les stations Montaigne et Victoire. Toujours sur la même ligne, mais de Montaigne à Montesquieu, trois cours de traduction anglais-français se succéderont pour les étudiants de première année, de troisième année et pour les master pros Métiers de la traduction.

Mercredi au lendemain de la grande manif nationale, une journée Portes ouvertes est prévue à Bordeaux 3 avec des enseignants du primaire et du secondaire. Et une conférence collective est annoncée sur le théme: "pourquoi l'école de demain ne formera-t-elle plus de petits Guy Môquet ?".

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